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Grim Griming Ghosts
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Victoria M. Sherry
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Grim Griming Ghosts
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Vicky and Luci

Sanctum,


"Êtes-vous sûre Victoria ? Je ne me sens pas à l'aise à cette idée.
- Pire cela rompt la plupart de nos codes.
- Ce n'est pas la façon d'accueillir un invité.
- Voilà trop longtemps que nous n'avons pas eu de contact avec ces gens.
- Vous risquez d'appeler à vous de sombres augures.
Assez."

Avec une moue, Victoria leva une main lasse. Elle se retint de justesse de faire de rouler des yeux. Son caractère enfantin pouvait bien apporter de la fraîcheur et de la spontanéité au poste de police, les sorciers siégeant au Sanctum la juger bien plus sévèrement. La Coryphée jeta un regard impénétrable sur chacun des membres assis à la table. Cinq des six avaient parlé et elle n'avait particulièrement envie d'entendre l'acerbe Mère Goethe sous son voile noir avec son nez crochu. Cette femme, aussi vénérable que dépassée, cochait par bien des aspects les stéréotypes de la sorcière. Elle ne cachait jamais son hostilité vis-à-vis de Victoria. Elle voyait en elle le présage funeste de la fin du Sanctum. Sa famille avait mis un terme à la lignée séculaire des Lough, or la faute du père ne pouvait qu'entacher sa fille et la pousser à répéter le crime originel et à se surpasser.

Pourtant, c'était bel et bien Victoria qui se retrouvait à être la Coryphée du Sanctum. Elle n'avait jamais demandé ou manœuvré pour s'y trouver. C'était par la force des choses et un bon coup de pouce qu'elle avait été choisie puis acceptée. Ce dernier point restait toutefois à éclaircir parfois. Lorsqu'elle s'était attablée aujourd'hui et avait abordé le premier - et seul - sujet du jour, une levée de boucliers s'était faite aussitôt. Crispée et agacée, Victoria fixa devant elle et fit glisser sa main le long de sa jambe. Ses doigts s'y agitèrent, trahissant son trouble, bien caché aux yeux des conseillers. Elle eut un sourire énigmatique avant de se tourner vers la mère Goethe qui n'attendait que ça :

"Au temps des Lough, nous savions nous tenir ! La politesse et l'étiquette ne devraient pas vous autoriser faire une telle farce à un invité. Un homme de surcroît, que nous n'avons pas choisi. La jeunesse nous perdra et...
- Je suis la Coryphée. Et non pas vous, Mère Goethe. Vous avez tout mon respect, mais je mène la danse. Et si je veux envoyer valser une tradition ridicule, vous le ferez au rythme que je dicte."

Victoria se leva.

"Telle est la volonté du Sanctum."

Un long silence accueillit cet ordre avant qu'enfin les initiés ne répondent :

"Et nous servons le Sanctum."

Un par un les membres du conseil se levèrent à leur tour et saluèrent leur coryphée avant de quitter la pièce. Victoria évita soigneusement le regard haineux de la Mère Goethe et préféra se concentrer sur la magnifique peinture qui arborait encore le blason Lough. Un rappel constant à sa légitimité chancelante et qu'elle tenait parfois qu'à bout de bras. Lorsque la porte se referma, Victoria put enfin gémir et sentit un frisson la parcourir. Mue d'un désir irrépressible de bouger, elle se mit à faire les cent pas. Agitant les mains, elle se rassura. Son coup de sang était impossible à éviter et elle l'avait soigneusement calculé. Malgré les coups de griffe de ses frères et soeurs, la tradition qu'elle avait décidé de modifier n'était qu'une goutte d'eau dans un océan. Elle voulait simplement montrer qu'elle était capable de leur tenir tête. Tel était le rôle du meneur de la danse des Arcanes. Avec un soupir, elle se calma. Elle devait se préparer.

Plus tard

Lorsque l'invité se présenta devant l'imposant manoir de style néoroman, il ne fut accueilli par personne. Seule la grande porte à doubles battants l'attendait béante. La puissance de la magie pratiquée depuis des siècles palpitait tout autour de lui et parmi cette poudrière, une étincelle vint le frapper presque littéralement au visage. En un instant, le chemin à suivre dans le dédale des couloirs fut gravé dans sa mémoire. Une fois le palier franchi, il sut qu'il ne pouvait dévier de son chemin à moins d'être rejeté par quelques sylphes malveillants qui le mèneraient sans ménagement à la porte arrière. Voir au compost. Ainsi il n'eut d'autre choix que pénétrer dans le grand hall, encore éclairé par des centaines de bougies d'un luminaire de cristal. Il gravit chacune des marches avant de se retrouver face à une collection d'armures des plus éclectiques. Enfin ses pas le menèrent vers une nouvelle porte qui s'ouvrit sans un bruit à son approche. Lorsqu'il y pénétra, ce fut pour découvrir une pièce sombre où il ne discernait qu'à peine une grande table ronde. Et une silhouette qui lui faisait face. Tandis que la porte se refermait, une lumière sourde et jaunâtre apparut au-dessus d'eux. Il ne pouvait que deviner la mâchoire féminine et les lèvres pleines de son hôtesse :

"Lucius Landry, fils de La Nouvelle-Orléans, tu as été invité au Sanctum de Drustvar. Forts sont les liens unissant les nôtres aux mambos de Louisiane et des Caraïbes. Pourtant, une question demeure sur nos lèvres. Ta venue n'était ni annoncée ni attendue. Nul ne sait les raisons qui t'amènent. Dis-nous, Lucius. Es-tu un ami ou un ennemi ?

Lucius Landry
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Re: Grim Griming Ghosts


Qu’est-ce que je fous là ?

Oui, ici, à Eagles Lake, déjà. Ça m’arrive de me poser la question, même si je sais, au fond. Faut avouer que c’est pas toujours très clair dans ma tête, mais le but est là. Mais là la question est plus spécifique encore : qu’est-ce que je fous là, ici, maintenant, face à cette grande baraque ?

Non, en fait j’en ai bien une petite idée. Je sais où je me trouve, et qui s’y trouve, ça a été assez clair dès que j’ai posé les yeux sur l’invitation au papier épais et noble glissée sous ma porte. Depuis mon arrivée j’avais déjà interrogé quelques personnes rencontrées dans le bar en bas de chez moi, pour y voir plus clair. Et malgré la prononciation autant que la compréhension embrouillées par l’ivresse, il y a des choses sur le fonctionnement en ville qui me semblent désormais plutôt claires. Alors je sais que ce grand manoir abrite le Sanctum de Drustvar, l’un des covens de sorcières et sorciers de la ville. Et maintenant que j’y suis, je le sais d’autant plus que j’ai un souvenir, très lointain mais pourtant suffisamment clair, d’être déjà venu. Ouais, la seule fois où j’ai mis les pieds à Eagles Lake pendant mon enfance, quand ma grand-mère et mes parents m’y ont emmené avec eux, je me suis retrouvé à peu près exactement à cet endroit. Mais je ne suis pas entré. Margaret n’en a pas partagé l’honneur. Est-ce que c’est pour ça que je suis crispé ? Comme si je m’apprêtais à recevoir une punition que je sais pourtant ne pas avoir méritée ?

Pourtant je n’ai aucune raison d’ignorer ces gens. Au contraire : c’est pour ça que je suis là. Ils ont le pouvoir, la connaissance, et la puissance de la communauté, trois choses auxquelles je ne peux pas prétendre, et qui, que je veuille l’admettre ou non, me manquent très probablement. Et je dois avouer que je suis… extrêmement curieux.

Je m’avance, le nez en l’air, plutôt impressionné, parce que comment ne pas l’être ? Et rapidement, il y a une sensation supplémentaire qui s’empare de moi. Il y a comme une électricité dans l’air, qui me ramène aussitôt aux rituels pendant lesquels je voyais ma grand-mère danser pour s’adresser au Radas, ou aux concerts auxquels j’invitais les Guédés. C’est pareil sans l’être. C’est installé, robuste, et ancien comme de la vieille pierre.  Comme si ça faisait vibrer cette corde mystérieuse et discrète de mon esprit sur une nouvelle note. Mais je n’ai pas le temps de m’y attarder : la sensation grimpe subitement, et avec un choc, je réalise qu’elle s’est immiscée dans ma conscience aussi simplement que si l’on m’avait parlé. Et que sans qu’on m’ait pourtant rien dit, je sais où aller.

–Wow, je marmonne.

Purement fasciné, j’entre, et me laisse guider par ce que, désormais, je sais. Le château a des airs de maison qu’on voit dans les dessins animés, et je ne peux pas empêcher un léger amusement d’étirer un coin de mes lèvres. Est-ce qu’une de ces armures va se mettre à bouger et me barrer la route ? Ou me courir après et je vais devoir tracer ma vie, ou me battre avec, c’est le test ? Je ricane tout seul, sans cesser d’avancer. Et finalement je pousse une porte, et je sais que mon but est derrière : je suis arrivé.

Ok… mais encore ? La pièce dans laquelle j’entre est sombre, je parviens finalement à distinguer une grande table, mais pas grand chose de plus. Une moue dubitative me tire la lèvre : bon. Qu’est-ce qu’on me v…

La porte se ferme derrière moi, et une lumière apparaît au-dessus de ma tête. Mais je ne lève pas le regard pour trouver d’où elle vient, car il s’est fiché dans celui d’une jeune femme en face de moi, dont je n’avais pas distingué la silhouette dans l’obscurité. À la fois pris de cours, et captivé par l’effet – je suis toujours adepte des spectacles – je ne la quitte pas des yeux tandis qu’elle commence :

–Lucius Landry, fils de La Nouvelle-Orléans, tu as été invité au Sanctum de Drustvar. Forts sont les liens unissant les nôtres aux mambos de Louisiane et des Caraïbes. Pourtant, une question demeure sur nos lèvres. Ta venue n'était ni annoncée ni attendue. Nul ne sait les raisons qui t'amènent. Dis-nous, Lucius. Es-tu un ami ou un ennemi ?

Un petit sourire s’est frayé une place dans mon expression tandis que je l’écoutais sans la quitter du regard. C’est loin d’être de l’insolence, peut-être pas même de l’amusement, mais… un certain émerveillement mêlé d’une pointe de perplexité saisie. Jamais on ne s’est adressé à moi avec une telle… déférence, théâtralité, presque. À tel point que, je ne peux m’en empêcher, la première réponse qui me vient c’est, en silence, une petite courbette. Je retrouve rapidement son regard.

–Pour ce qui est de mon arrivée, je suis désolé… mon hibou a dû se perdre.

Mon expression se teinte aussitôt d’un air d’excuse pour la plaisanterie que je n’ai pu retenir, mais sans véritable regret, avec une espièglerie presque gamine, mais sans la moindre malveillance.

–Mais ça n’a pas l’air de vous avoir posé problème pour me trouver. Si j’avais su que c’était le protocole, je serais venu me présenter moi-même.  

Je me mets à avancer vers elle, doucement. Et pendant ce temps, une petite voix me passe dans l’esprit : pourrait-elle avoir été avertie de mon arrivée par Margaret ? Pourraient-elles être en contact ? Elle parle de liens forts… Est-elle honnête en disant que mon arrivée n’était pas attendue ? Le doute s’est posé dans un coin de mon esprit, pourtant je ne change ni de ton ni d’expression.

–Les liens dont vous parlez, ils vous unissent à ma grand-mère. Et moi je n’en ai pas avec elle. Mais ça ne fait pas de moi un ennemi pour autant, peu importent les raisons de ma venue.

Je ne sais pas trop pourquoi je réponds par le vouvoiement à son tutoiement, moi qui par principe tends à prendre chaque conversation sur un pied d’égalité. Peut-être parce qu’une part de moi accepte de se prêter au jeu, celui selon lequel elle a de toute évidence une place qui demande le respect. Je suis arrivé à son niveau, et m’arrête un ou deux pas en face d’elle.

–Et je pourrais vous en dire plus là-dessus, mais j’ai un petit défaut : j’ai du mal à m’étaler face à des inconnus dont j’ignore encore le prénom.

Mon sourire se teinte d’innocence, et mon regard se fait interrogatif pour soutenir la question déguisée.

–À qui ai-je l’honneur ?

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Re: Grim Griming Ghosts
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Sanctum,

Quand les premiers échos d'un nouvel arrivant étaient parvenus aux oreilles de Victoria, on connaissait presque tout de son identité. Son nom, sa provenance et là où il habitait. A vrai dire, nul besoin d'une armée d'informateurs pour en connaître les détails. La discrétion n'était pas vraiment le fort du nouvel arrivant. Impossible de dissimuler son accent de La Nouvelle-Orléans alors qu'il demandait tout autour de lui ce que devenait le Sanctum. Or seul un sorcier pouvait connaître l'existence de Druvstar. Et à La Nouvelle-Orléans seule une entité était liée au Sanctum: les Mambos. Victoria se rappelait plus jeune avoir rencontrer de très loin la grand-mère du jeune homme qui lui faisait face. La curiosité plus que piquée, elle avait décidé d'inviter directement Lucius au cœur même de son palais. Difficile d'y croire, elle qui s'était jusqu'alors contenté des appartements médiocres de New York puis d'une petite deux-pièces dans le centre-ville, mais elle vivait bel et bien au Sanctum. C'était cet évènement qui avait fait grincer des dents ses conseillers. Une invitation dans le coeur des coeurs se méritait.

Leur Coryphée était d'un avis totalement différent et elle ne regrettait pas son choix tandis qu'elle observait son invité. Par les liens qui unissaient historiquement les Mambos et le Sanctum, elle devait bien cela au dernier arrivant d'Eagle Lake. Qui plus est, les raisons de sa venue étaient inconnues. Si l'espionnage était improbable, ou alors il était un idiot doublé d'un incompétent, elle préférait lui ouvrir la porte. Elle n'avait rien à cacher et pouvait plus aisément le surveiller. Quitte à l'impressionner par sa petite mise en scène pour laquelle Victoria n'avait pas lésiné. Vêtu d'une longue cape noire, à  la capuche relevée sur ses cheveux tressés pour l'occasion, elle portait un maquillage bien plus osé que lorsqu'elle était de service. Tandis qu'elle observait dans la pénombre Lucius, ses doigts dansaient sur la table au rythme de son aiguille dorée qui valsait tout autour d'elle.

Elle ne pouvait pas nier d'être agréablement surprise par Lucius. Il répondait parfaitement à l'image qu'elle se faisait d'un Hounsi, si elle se rappelait bien de l'équivalent masculin d'une prêtresse vaudou. Il se dégageait une certaine assurance nonchalante de lui, un esprit léger et un bagou insolent. Il donnait presque l'envie de l'appeler choom à la première rencontre. Sa façon de se déplacer et de lui parler déplut à Victoria qui redressa le menton. Là où la plupart des gens écartaient les narines sous le coup de la colère, elle resserra les siennes et étrécit les yeux. À la fois amusée et agacée, elle secoua la tête. Soit, il ne semblait pas être un adepte du décorum ou peut être préférait il celui, bien plus codifié, de la religion vaudou. Elle toisa longuement Lucius pour souligner sa désapprobation avant de finalement poser ses mains avec lenteur de part et d'autre de sa capuche.

"J'imagine que je te dois bien ça."

Elle rejeta alors l'habit en arrière et sourit franchement à Lucius. Elle aimait voir la surprise des gens lorsque, derrière les coutumes et l'amour du clair-obscur des sorcières, on découvrait une jeune femme tantôt pétillante tantôt épuisée. Ses yeux se plissèrent autour de la larme noire tatouée près de son œil et sa bouche se tordit en une moue triste. Fouillant dans sa cape, elle fit sortir le pendentif du Sanctum pour que Lucius puisse l'admirer et comprenne à qui il avait affaire.  

"Je suis Victoria Sherry, Coryphée du Sanctum de Druvstar. Si tu ne sais pas comment t'adresser à moi, Mademoiselle suffira pour l'instant." Elle lui fit signe de s'asseoir au siège opposé à elle. "Il n'est pas de coutume de se présenter au Sanctum pour les nouveaux arrivants. Au contraire, nous sommes difficiles quant à nos hôtes. Mais lorsqu'elle est de nos frères hounsi débarque sans prévenir, il est de notre devoir de l'accueillir. Et de comprendre la raison de sa visite. Comme tu l'as souligné, nos liens nous unissent à Mama Margaret. Or elle nous a pas prévenu, ni jamais mentionné ton existence lors de nos dernières conversations."

Avec un soupir, Victoria leva un doigt et son aiguille se tendit droit vers Lucius, une épée de Damoclès des plus triviales, mais non moins dangereuse.

"Je connais assez ta grand-mère pour savoir qu'elle aurait eu la décence de nous prévenir de la venue d'un ambassadeur. Qui plus est, un envoyé n'aurait pas eu à poser des questions autour de lui comme un enfant. Si tu as été banni par la communauté vaudou de Louisianne, je me dois de le savoir. Nous discuterons des termes de ton asile, mais sache qu'il sera de mon de voir de prévenir dans tous les cas de ta présence. À moins que tu n'aies une bonne raison de faire profile bas. Sommes-nous bien au clair Lucius ?"

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Re: Grim Griming Ghosts


Je n’ai pas l’habitude de ce genre de conversation en grande pompe. Merde, je n’avais même pas conscience que ça arrivait, ce genre de truc, à part dans les films et les bureaux de présidents de la république ! Et j’ai du mal à savoir de quel côté je penche : celui de la fascination saisie, de l’admiration et de la curiosité, ou du rejet par principe. Parce que je ne peux pas ignorer cette tension qui tiraille un coin de mon esprit : tout ce qui est grand, important, puissant, c’est fait pour que quelqu’un se sente petit. Et je me demande si, dans cette invitation en grande pompe, dans cet accueil solennel, ce “quelqu’un” dans la démarche ça ne serait pas moi.

Mais je laisse cette idée dans ce coin, parce que pour le moment, la situation est tellement nouvelle et extraordinaire que je ne peux que m’abreuver de tout ce que ça m’inspire. C’est impressionnant, et la femme encapuchonnée en face de moi est la cerise sur le gâteau : elle catalyse toute cette énergie que je sens grésiller en résultat de la magie présente, mais aussi de l’ancienneté d’un lieu et d’une institution de toute évidence chargés d’histoire. Même si je réagis à ses propos avec une décomplexion innocente, je suis authentiquement impressionné par sa posture, voire un peu nerveux.

Mais ma réponse n’a pas l’air de réchauffer l’atmosphère, ni ma vis-à-vis, qui lève le menton d’un air réprobateur. Je perçois à peine plus de son visage quand l’ombre portée projetée par sa capuche remonte sur ses joues, et j’ai l’impression que je viens de m’apprêter à me chopper le tonnerre des dieux. Pourtant elle répond :

–J'imagine que je te dois bien ça.

Elle retire sa capuche, et son visage m’apparaît finalement. Sans que mon expression amicale disparaisse, mes sourcils se haussent légèrement : un visage jeune, des cheveux blonds et des yeux beaucoup plus doux que ce à quoi je m’attendais. À quoi je m’attendais, une femme dure et flippante ? Certes, elle a une expression sérieuse et un maquillage marqué qui vont dans le sens de la posture qu’elle a prise depuis le début. Mais ces traits surprenamment doux m’évoquent instantanément une sensation de familiarité, et de proximité. Qui ne dure qu’un instant cependant, avant de repasser derrière cette distance qu’elle impose avec sa posture droite, et ses gestes maîtrisés. Elle sort de sous sa cape un pendentif, qu’elle me montre. Je ne dis rien, un peu perdu. C’est censé m’évoquer quelque chose ? Je m’apprête à commenter positivement le joli collier, quand elle précise :

–Je suis Victoria Sherry, Coryphée du Sanctum de Druvstar. Si tu ne sais pas comment t'adresser à moi, Mademoiselle suffira pour l'instant.

Mademoiselle ? J’ai conscience qu’une étincelle amusée me pétille dans le regard, mais je ne dis rien, hoche même la tête avec discipline. Elle me désigne un siège, et je m’y installe, me tenant bien plus droit que je l’aurais fait à l’ordinaire. Nous voilà chacun à un bout de cette grande table. C’est chaleureux.

–Il n'est pas de coutume de se présenter au Sanctum pour les nouveaux arrivants. Au contraire, nous sommes difficiles quant à nos hôtes. Mais lorsqu'elle est de nos frères hounsi débarque sans prévenir, il est de notre devoir de l'accueillir. Et de comprendre la raison de sa visite.

Je dois retenir une grimace, mais pince néanmoins les lèvres. Elle parle de hounsi, chez moi on parle de hougan, pourtant je ne suis ni l’un ni l’autre. Je n’ai jamais été l’objet d’une cérémonie d’initiation, et mon statut n’a jamais été annoncé à la communauté, or j’imagine que c’est là que se trouvent les conditions. Mais c’est impossible de nier mon affinité avec les Lwas, alors je pourrais y prétendre, pas vrai ? Non. Bref. Je n’ai pas envie de me poser la question maintenant, c’est un sujet qui me crispe, tout comme le fait qu’elle parte manifestement du principe qu’en tant que descendant de Margaret, son héritage doit m’avoir été transmis. Mon visage est retombé dans une certaine neutralité contrôlée, d’autant plus qu’elle poursuit :

–Et de comprendre la raison de sa visite. Comme tu l'as souligné, nos liens nous unissent à Mama Margaret. Or elle nous a pas prévenu, ni jamais mentionné ton existence lors de nos dernières conversations.

Je retiens maladroitement un petit rire, en m’afaissant contre le dossier du fauteuil. Mais le reflet fugace d’un objet doré qui tourne autour de la tête de la sorcière capture mon attention, et je comprends au bout d’une seconde de quoi il s’agit. Serais-je… tenu en joug ? Je contemple l’aiguille dorée, circonspect, pendant qu’elle reprend :

–Je connais assez ta grand-mère pour savoir qu'elle aurait eu la décence de nous prévenir de la venue d'un ambassadeur. Qui plus est, un envoyé n'aurait pas eu à poser des questions autour de lui comme un enfant. (Mon regard revient sur elle, accompagné d’une petite moue vexée.) Si tu as été banni par la communauté vaudou de Louisianne, je me dois de le savoir. Nous discuterons des termes de ton asile, mais sache qu'il sera de mon devoir de prévenir dans tous les cas de ta présence. À moins que tu n'aies une bonne raison de faire profile bas. Sommes-nous bien au clair Lucius ?

Je regarde mon hôte, impassibilité récupérée. Il y a un truc qui me dérange. Je ne sais pas encore quoi, mais ça n’est pas mon genre de réfléchir avant de parler : je me redresse pour me pencher en avant, en posant les deux coudes sur la table.

–Aurais-je fait… quelque chose de mal ?

Oui, ok, c’est ça qui me dérange : toute cette grande mise en scène, ces grands mots, cette aiguille pointée vers moi, alors que finalement, tout ce que j’ai fait, c’est débarquer en ville. Je n’ai rien à me reprocher. Et en éludant sa question par une autre extrêmement simple, je cherche à replacer les choses dans leur contexte qui n’est que ça : extrêmement simple. Parce que les complexités, finalement, elles sont à moi. Et je n’ai aucune raison de lui en faire part.

Enfin, si. J’en ai. Mais maintenant, j’en ai pas envie. J’ai pas envie de demander de l’aide avec une aiguille pointée sur ma tête qui veut me contraindre à dire que c’est pour ça que je suis là.

–Parce que pour moi, tout ce que j’ai fait c’est emménager dans une sympathique ville du Maine. Peut-être que j’avais simplement envie de nouveauté. Ou que ma peau ne supporte plus le soleil. Mais j’avoue que je n’avais pas prévu d’en rendre compte. Surtout pas sous la menace.

Du menton, je désigne l’aiguille dorée pointée vers moi.

–Je ne fais pas profil bas. Et je ne suis pas un ambassadeur. Je ne suis d’ailleurs pas Hougan. Margaret ne vous a pas parlé de moi parce qu’elle n’a rien à dire. On n’est pas vraiment proches.

Têtu, je retiens délibérément la confirmation de mon bannissement. Ça ne la regarde pas. Ou est-ce de la fierté ? Je suis distrait de cette idée un instant quand je réalise une présence attentive, derrière moi, et constate l’odeur des cigares de Baron Samedi. Je soupire, rassuré de le savoir là, mais conscient que s’il l’est, c’est parce que cet échange peut aller dans une bonne, ou une mauvaise direction. Mon attention se reporte sur la Coryphée.

–Je ne suis pas une menace. Mademoiselle. Au contraire, je pense être plutôt sympathique, un bon camarade de soirée, plus si affinité. Alors devoir choisir entre me confier sur les raisons de ma présence sous la contrainte, ou me faire transpercer par votre joli machin… ça me met pas très à l’aise.

Je soutiens mes propos avec une petite grimace adressée à l’aiguille, et me renfonce dans le siège.

–Mais hé, payez-moi un verre, et je vous raconterai tout ce que vous voulez. Je ne suis pas très pudique, quand je suis pas rendu nerveux par… (d’un geste de la main, j’englobe toute la pièce, et la scène) tout ça.

Je la regarde d’un air interrogateur, impatient de savoir si ma tentative de rendre les choses plus chill porte ses fruits, ou si je vais finir au pain et à l’eau croupie dans un donjon.


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Re: Grim Griming Ghosts
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Sanctum,

Vicky attendit la réponse. Le temps sembla s'arrêter, chaque seconde s'écoulant, grasse et lente. Le souffle coupé, elle faillit se pencher en avant lorsque Lucius fit de même en posant les mains sur la table. Elle observa attentivement les traits du jeune homme, ses airs haïtiens et détendus. Difficile de croire qu'il pouvait mentir, mais la magie vaudou reposait en grande partie sur le décorum. Leurs mises en scène rivalisaient de complexité et d'éclat. Les rares auxquelles Vicky avaient pu assister l'avaient marquée. Cependant, les Lwa étaient réels et leur puissance aussi terrifiante que celle d'un démon sous sa vraie forme. En d'autres termes, il ne fallait pas les prendre à la légère.

Vicky cligna des yeux. Il n'était pas Hougan ? Ni même associé de près ou de loin à sa grand mère ou ses activités et venait simplement s'installer ? Son premier réflexe fut d'être méfiante avant de se rendre compte de la stupidité de sa paranoïa naissante. Il n'avait aucune raison valable de lui mentir. S'il usait de magie, cela se saurait très vite. Eagle Lake appelait naturellement à faire usage du Don. Or s'attirer l'ire du Sanctum en mentant n'était pas une stratégie viable, au sens littéral du terme. Elle se recula en arrière et posa ses longues mains élégantes sur la table à son tour. Les joignant devant elle, la Coryphée adressa un sourire sourire et malicieux à l'adresse de son hôte. Elle voulait bien croire qu'il n'était pas vaudou, mais la raison de sa venue restait bien trop floue pour être crédible. Margaret était jalouse de ses brebis, même des plus galeuses. Tous savaient cela. Victoria demanderait à la vieille femme ce qu'elle en pensait, aussi douloureux ces piques fussent.

"Soit."

Vicky soupira puis d'un geste de la main fit revenir l'aiguille à sa main. Elle la regarda longuement puis se leva. Elle la rangea à sa ceinture avant de rejeter son capuchon en arrière. Au moins, Lucius pouvait la voir dans sa toute jeunesse candide - plus ou moins - et entrapercevoir que sous sa cape elle était vêtu d'une simple chemise blanche engoncée dans un jean. Levant un doit, la boule de lumière enfla jusqu'à éclairer franchement la pièce, dévoilant les tentures et les tableaux ancestraux. Victoria se tourna enfin vers Lucius et marcha lentement vers lui. Elle le regarda de haut avant de lui tendre la main :

"Appelle moi Victoria." Elle garderait le Vicky pour plus tard. Elle se dirigea vers une petite commode près de l'entrée et ouvrit les deux portes. Tel un manège, tiroirs et autres placards cachés se dévoilèrent, découvrant une collection d'alcool des plus complètes. Certains bouteilles avaient même la patine centenaire des bonnes bouteilles. Victoria se tourna vers Lucius et l'interrogea du regard. Elle lui servit une dose généreuse de ce qui lui demanda et fit de même avec du sherry pour sa part. Avec un sourire satisfait, elle retourna vers son invité et posa doucement le verre devant lui. Elle se tourna légèrement et le regarda de biais :

"Je suis sincèrement désolée pour la mise en scène. Les traditions sont ce qu'elles sont et je devais t'impressionner pour mieux comprendre la raison de ta présence." Le visage lumineux, elle s'assit et le regarda droit dans les yeux tout en trempant les lèvres dans son verre. Puis, ses yeux de biche clignant, elle dit d'une voix plus douce : "Et si tu me disais maintenant la véritable raison de ta venue. Je doute que ta grand mère laisse un initié, même un non-pratiquant, quitter sa toile patiemment tissée. Dis moi, crime ou exil volontaire ?"

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Re: Grim Griming Ghosts


Même si j’essaie de ne pas apparaître trop nerveux, je ne tente pas particulièrement de le cacher, non plus : je ne suis pas bon à entretenir les rapports de force, et si je me construisais un personnage plus froid et calculateur que moi, j’aurais peu d’espoir de le tenir bien longtemps. Et je suis persuadé qu’à ce petit jeu, Mademoiselle Victoria n’aurait aucun mal à me battre. Autant ne pas se tirer une balle dans le pied.

Pour cette raison – et une autre qui touche à la simple préférence – je reste parfaitement authentique. D’expérience, être soi-même, c’est ce qui rallie le plus à sa cause. Mais est-ce que mon expérience est valable, ici ? Ça ne ressemble à rien que je connais, et les mécanismes m’en sont complètement flous. Et c’est important pour moi de rester fidèle à mes principes, mais est-ce que je pourrais passer à côté d’une opportunité en n’agissant pas correctement ?

Elle se penche en avant, et j’avoue, je retiens un peu ma respiration. Je m’attendrais presque à me faire réduire en un petit tas de charpie fumant, quand elle laisse tomber :

–Soit.

Je hausse les sourcils : soit, vraiment ? Soit à quoi exactement ? Je la regarde récupérer son aiguille, et se lever en la rangeant du même mouvement. Je suis presque surpris de constater des vêtements de civile sous sa cape, confirmant qu’en-dessous se trouve bien une jeune femme qui vit et s’occupe plus ou moins comme moi au quotidien. Je la regarde sans bouger changer la lumière, et s’approcher, même si je suis rapidement distrait par tout ce qui a émergé des ombres pour porter toute mon attention sur cette puissante inconnue qui s’approche dangereusement – dans la nature je tiendrais pas longtemps. Elle s’arrête à mon niveau, me toise, et soudain son regard s’éclaire autant que la pièce tandis qu’elle me tend la main.

–Appelle moi Victoria.

Victoria, et plus mademoiselle ? On avance sur de bonnes bases. Et moi je suis un homme simple : évidemment que je serre sa main avec un sourire, ne me disant qu’après que si ça se trouve il s’agit d’un bluff ou d’une technique de manipulation. Puis elle s’éloigne pour révéler une large collection d’alcool. J’ai un rire admiratif.

–Ça sait se mettre bien au Sanctum, je marmonne d’un air malicieux.

Elle m’interroge du regard pour savoir ce que je veux, et je ne réfléchis pas avant de demander un rhum. Elle revient avec deux verres et dépose le mien sur la table. Je pose rapidement les doigts dessus, pour le faire machinalement tourner en petits cercles concentriques.

–Je suis sincèrement désolée pour la mise en scène. Les traditions sont ce qu'elles sont et je devais t'impressionner pour mieux comprendre la raison de ta présence.

Je lève les deux mains pour ajouter du poids à mes paroles :

–Aucune raison de t’excuser. J’ai adoré. Et si je ne m’abuse… (je lève mon verre jusqu’à mes lèvres) je serais prêt à parier que ça t’a pas mal plu aussi.

Ouais, elles ont bon dos les traditions, mais je suis à peu près certain qu’elle a trouvé un certain kiffe à les suivre. Le simple fait qu’elle les ait laissées tomber si facilement m’aiguille dans ce sens : elle ne s’y sent pas obligée, elle fait ce qu’elle veut. Je verse une gorgée de rhum dans ma bouche, pas mécontent de la tournure des événements.

–Et si tu me disais maintenant la véritable raison de ta venue. Je doute que ta grand mère laisse un initié, même un non-pratiquant, quitter sa toile patiemment tissée. Dis moi, crime ou exil volontaire ?

En l’entendant revenir sur le sujet mon regard s’est baissé sur le contenu de mon verre que je fais tourner d’un air neutre et mystérieux. Qu’est-ce qu’elle sait de Margaret ? Un initié non-pratiquant… on pourrait plutôt parler d’un pratiquant non-initié. Mais est-ce que je peux lui dire ça ? Qu’est-ce que je peux révéler, dans ce qu’elle demande, qui n’en dit pas beaucoup trop sur moi et beaucoup trop d’éléments personnels de ma vie ? J’ai perdu mon air impassible en me mettant à réfléchir pour de vrai. “Crime ou exil volontaire.” Je finis par sourire à mon verre.

–Je tique sur le fait que tu as l’air d’en savoir plus que moi sur Margaret, mais j’oublie qu’en fait c’est pas compliqué. Cette vieille… hum, personne de caractère est un mystère pour moi. Et ça m’étonnerait qu’elle estime que je fais partie de sa toile.

Je reprends une longue gorgée de rhum, et me tourne pour faire face à Victoria. Je dépose mon verre sur la table derrière moi pour Baron Samedi, dont je sens encore la présence grave et  l’odeur du cigare. Finalement mon regard retombe sur la jeune femme. La Coryphée.

–Pour être honnête, elle ne m’a jamais vraiment porté dans son cœur. C’est pour ça qu’elle ne m’a jamais rien appris de la magie de notre famille. Tu peux lui demander pourquoi, je peux déjà te dire ce qu’elle répondra : (je lève une main pour compter sur mes doigts) je suis paresseux, instable, insolent avec aucun respect pour mes aînés, et globalement pas plus talentueux qu’une porte.

Avec un sourire fier je lui montre ma main aux cinq doigts levés.

–Et elle a bien raison.

Je baisse la main pour tendre le bras derrière moi et récupérer mon verre dont le niveau a baissé de plusieurs gorgées, et dans lequel je remarque une cendre que je retire en y trempant le bout du doigt.

–Mais…

Je gagne du temps en buvant, conscient qu’on arrive au sujet sensible.

–Je me retrouve à un moment de ma vie où… je dois apprendre. Margaret ne le fera pas, personne chez moi ne le fera.

C’est là que je pourrais expliquer pourquoi : pourquoi je dois apprendre, ou pour qui. Et pourtant ça ne sort pas. Méfiance ou pudeur… je n’ai pas trop le luxe d’y réfléchir maintenant, quoiqu’il en soit je continue :

–C’est pour ça que je suis dans ta ville, Mademoiselle Victoria la Coryphée. Pour apprendre.

Je garde mon regard fixé dans le sien en avalant l’ultime gorgée de mon verre. J’ai une descente rapide, peut-être un peu nerveuse, et faut dire que c’est un bon rhum. Assez bon pour être savouré probablement, dommage que je n’aie pas cette sagesse. Mon sourire s’agrandit d’un peu de connerie :

–Je t’avais dit que je suis moins pudique avec un petit verre. Et quand on m’impressionne d’un peu plus près, aussi, j’ajoute chaleureusement.

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Re: Grim Griming Ghosts
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Sanctum,

Donner à un homme une boisson alcoolisée et il commencera à se comporter comme si c'était de l'or entre ses doigts. A voir les cercles concentriques, aussi réguliers qu'un pendule, Victoria ne doutait pas que Luci tenait cette habitude par la magie des gènes. Jusqu'à son choix de boisson était révélateur de sa culture néo-orléanaise. Certes, dans les bayous ils dégustaient cet affreux moonshine à la réputation si terrible. Jamais Victoria ne comptait ne serait ce qu'y tremper ses lèvres. Tout à ses pensées, elle ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il mentionna le plaisir qu'elle avait pu prendre à l'accueillir de la sorte. Victoria était terrible pour mentir aussi elle se contenta de le regarder droit dans les yeux.

Evidemment qu'elle y avait pris du plaisir. Elle connaissait le pouvoir qu’elle pouvait exercer sur autrui et aimait en abuser. Cette motivation habitait presque chacun de ses faits et gestes, d'autant plus depuis qu'elle était Coryphée. Dès qu’elle rencontrait une nouvelle personne, il lui faut user de son charisme, ou de son aura de terreur, pour la mettre en confiance. Elle se nourrissait des liens affectifs qui l'entourait. Qu'on la haïsse ou qu'on l'aime, Victoria puisait sa force dans cette extraversion. Elle aurait pu tenter de se montrer plus franche voir séductrice avec Luci, mais elle préférait jouer des traditions. Le decorum prenait alors tout son sens. C'était la raison même de leurs existences.

Lorsqu'il revint de ses pensées, Luci ne put s'empêcher de laisser son empathie envers sa grand mère ressurgir. Victoria eut de la peine pour son invité. Il lui semblait qu'à chaque fois qu'elle évoquait Margaret, elle le frappait d'un coup de couteau. Plus douée de sa langue que des armes, la coryphée essayait d'en déduire et comprendre. Sans se rendre compte, elle compta avec le jeune homme, levant ses doigts un à un et réfléchissant une seconde si le compte y était. Avec un geste agacé, elle referma le poing et regarda droit devant elle. Son défaut la trahissait à nouveau, comme à chaque fois où elle baissait sa garde. Ce que Luci avait à lui avouer retint bien vite son attention et elle se figea. Il cherchait à apprendre. Dans une ville comme Eagle Lake de tels propos ne pouvaient signifier qu'une seule chose : l'Art. Un frisson parcourut Victoria. Elle n'avait jamais connu d'élève. L'occasion se présentait-elle ? Plissant les yeux à moitié, elle se pencha légèrement en avant :

"Tu désires apprendre la magie n'est ce pas ? Eagle Lake est le lieu parfait pour toi, nous sommes si nombreux à pratiquer l'art d'une manière différente que tu trouvera ton bonheur. Si tant est tu trouves quiconque acceptant un être paresseux, instable, insolent avec aucun respect pour ses aînés, et globalement pas plus talentueux qu’une porte."

Tandis qu'elle énumérait les défauts supposés du jeune homme en levant un doigt à chaque fois, Victoria l'observa encore une fois. Avec son bagou naturel, elle avait du mal à croire qu'il fut sans talent ou réellement paresseux. De nombreux questions se bousculaient dans sa tête et elle resta silencieuse pendant quelques secondes le temps de tisser le fil de sa pensée :

"Dire que je connais ta grand mère serait grossier. Elle me terrorise, comme elle terrorise la moitié des confréries de pratiquants du continent. J'aurai horreur de vivre avec elle. Voir son numéro de téléphone me suffit à trembler comme une feuille. Je préfère une émeute au poste..."

Sur ses entrefaites, Victoria but d'une traite son verre :

"Tu comprendras bien, Lucius, que nous ne saurons t'enseigner la magie de tes ancêtres. Je ne suis même pas certaine qu'il y'est un autre Hougun parmi nous... Si cela te satisfait, je peux t'expliquer comment notre ville fonctionne et vers qui te tourner. Chaque clan a ses propres idéaux et spécialités... Un deuxième verre avec ça ?"

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Re: Grim Griming Ghosts


Depuis que Victoria a abaissé les effets de spectacle, j’ai bien l’impression d’avoir une autre personne en face de moi - quelqu’un de beaucoup plus accessible, ce qui comparé à la créature certes impressionnante, mais lointaine, d’il y a une minute, n’est pas compliqué. Alors évidemment, ma garde à moi aussi s’en retrouve baissée, pas seulement grâce à l’alcool qui me réchauffe la poitrine. Baissée, mais pas disparue, comme je m’en rends moi-même compte avec surprise ; je ne me serais jamais décrit comme quelqu’un de méfiant, mais je n’ai jamais vraiment eu à avoir peur pour mes secrets, avant. Je ne sais pas si j’ai déjà eu des secrets.

Alors je ne révèle qu’à moitié la raison de ma présence : je suis là pour apprendre, mais je ne dis pas ce que je veux apprendre, ou pourquoi. Je ne pense pas que ce soit nécessaire, à chacun son jardin secret, pas vrai ? Mais déjà avec ce niveau de révélation, je réalise que je dois faire un effort pour paraître détendu, comme si je ne redoutais pas que Victoria éclate de rire en me disant qu’on n’apprend pas la magie à des gens comme moi. Mais avant que j’aie le temps de regretter de ne m’être pas éventuellement mieux vendu, elle se penche vers moi :

-Tu désires apprendre la magie n'est ce pas ? Eagle Lake est le lieu parfait pour toi, nous sommes si nombreux à pratiquer l'art d'une manière différente que tu trouvera ton bonheur. Si tant est tu trouves quiconque acceptant un être paresseux, instable, insolent avec aucun respect pour ses aînés, et globalement pas plus talentueux qu’une porte.

À la liste des défauts parfaitement récitée, j’ai un petit sourire innocent, avant que les informations passent réellement : elle valide qu’ici, je pourrai trouver quelqu’un qui peut m’apprendre ce qui m’a été inaccessible toute ma vie.  Un élan que je n’aurais pu prévoir me provoque une poussée dans la poitrine, et je suis à deux doigts de dire à Victoria qu’elle pourrait m’apprendre, elle. Ce qui me retient, c’est un élan de culpabilité. Parce que cette poussée spontanée d’enthousiasme et d’espoir, elle n’est pas venue de ma hâte de sauver Marie, mais du fait d’avoir enfin accès à ce qui a toujours été hors de ma portée. Quelque chose se serre dans ma poitrine alors que je repousse ce qui m’a pris par surprise, et j’y suis aidé par Victoria qui capte à nouveau mon attention en mentionnant Margaret.

-Dire que je connais ta grand mère serait grossier. Elle me terrorise, comme elle terrorise la moitié des confréries de pratiquants du continent. J'aurai horreur de vivre avec elle. Voir son numéro de téléphone me suffit à trembler comme une feuille. Je préfère une émeute au poste…

-Au poste ?

On dirait qu’elle parle d’un poste de police, est-ce que les cheffes sorcières seraient du genre à cumuler les fonctions ? À moins que ça soit une expression locale. Quoiqu’il en soit, je ressens un certain soulagement à l’entendre décrire sa relation avec Margaret de la sorte : la mambo était forcément connue à la Nouvelle Orléans comme une femme avec qui on n’a pas envie de dîner, mais les seuls avec qui je pouvais partager ce genre d’avis ne la connaissaient pas vraiment. Quant aux autres membres de la communauté, ma mère, et même Marie, ils excusaient tout par sa fonction et ses responsabilités. Qu’une autre sorcière, au fait des devoirs d’une prêtresse vaudou, ne tombe pas là-dedans, ça me retire un poids et ça me fait aussitôt sourire.

-Tu comprendras bien, Lucius, que nous ne saurons t'enseigner la magie de tes ancêtres. Je ne suis même pas certaine qu'il y'est un autre Hougun parmi nous... Si cela te satisfait, je peux t'expliquer comment notre ville fonctionne et vers qui te tourner. Chaque clan a ses propres idéaux et spécialités... Un deuxième verre avec ça ?

-Avec plaisir, je réponds spontanément à la dernière offre.

Pendant que Victoria s’affaire, je réfléchis : il n’y aurait pas de sorcier vaudou en ville, malgré la concentration de pratiquants de magie égalée nulle part ailleurs ? Dans ce cas, pourquoi les Guédés m’ont-ils envoyé ici ? Une fois qu’elle pose un second verre devant moi, je lui adresse un sourire authentiquement reconnaissant.

-Merci pour ta proposition. Je prends toute information vers laquelle tu peux me diriger. Et…

Je prends une gorgée d’alcool, hésitant. J’ai toujours cet élan qui m’accélère un peu le cœur, que j’ai du mal à réfréner, surtout qu’il me prend par surprise. Je pousse un soupir et me lance, ce n’est pas mon genre de réfléchir mille ans avant de parler.

-Toi, tu n’accepterais pas quelqu’un de paresseux et… ah j’ai oublié tout le reste.

J’ai un rire et dissimule une légère nervosité dans une gorgée de rhum.

-Enfin… je ne sais pas comment ça marche, la magie, ce qui s’apprend, ce avec quoi on naît, tout ça, et la frontière entre les différentes pratiques... Mais si c’est comme la musique, j’imagine qu’il y a une base comme le solfège ?

Bon, je ne suis jamais passé par là pour l’apprentissage du saxophone, mais j’imagine que l’argument reste valide malgré tout. La pointe de culpabilité revient, mais tout peut m’être utile pour sauver Marie. Il faut que ça soit pour Marie.  

-Tu ne peux pas m’apprendre le solfège, toi ?

Je ne sais pas à quel point ma requête est absurde, peut-être même insultante : elle est Coryphée, à la tête de son coven, et probablement qu’il faut soit du culot, soit de la naïveté pour avoir aussi peu de prétention que moi et lui demander tout de même du don de sa personne et de son temps. Pourtant je soutiens son regard, parfaitement sérieux : le peu que j’ai vu depuis que je suis entré dans cette pièce me suffit pour savoir que profiter de son savoir est une opportunité à côté de laquelle je ne veux pas passer.

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Re: Grim Griming Ghosts
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Sanctum,

Victoria se leva et alla remplir le verre de Lucius. Pour faire bonne mesure, elle versa une longue rasade de sherry dans son propre ballon puis revint à sa place. Elle fit glisser à la manière d'un barman le verre jusqu'à Lucius puis s'assit. Plongée dans ses pensées, elle réfléchissait à comment présenter les différents éléments des covens d'Eagle Lake. Elle ne voulait pas particulièrement rentré dans les détails mais ce faisant Victoria se connaissait. Elle ferait des raccourcis et laisserait son avis tranché sur les différentes confréries transparaître dans ses propos. Par égard pour Lucius, elle désirait lui donner un état des lieux des plus objectifs. Son devoir de coryphée l'y obligeait de toutes façons.

Le liquide ambré dansait au rythme du balancement qu'elle donnait au cristal, tiède entre ses doigts. Elle mordilla ses lèvres et allait pour expliquer lorsque Lucius prit les devants. Victoria se figea. Elle n'avait jamais déclaré refuser les adjectifs dont il se targuait et s'excusait pour sa relation avec sa grand mère ! Avec une moue boudeuse, elle fusilla du regard Lucius. A vrai dire, elle n'avait même pas pensé à ce qu'il puisse rejoindre leurs rangs. Le recrutement au sein du Druvstar se faisait généralement au sein des différentes familles qui le composaient. Les apports extérieurs étaient rares. Radoucie, elle allait tout de même lui refuser une telle faveur lorsqu'il mentionna le solfège.

Elle détailla Lucius longuement. Avec ses airs négligés, elle lui rappelait certains New Yorkais, tout en confiance en eux et pourtant perclus de doutes. Victoria croyait être une des rares personnes à entendre l'Art, être secouée par ses notes et ressentir la toute puissance de ses accords. Inconsciemment, elle se mit à tapoter un rythme contre la table du bout de ses ongles. C'était un petit rythme rapide, à peine une mélodie mais qui contribuait à la calmer. Elle hésitait. Lucius lui plaisait. Le peu qu'elle avait entrevu de sa personnalité laissait penser à des heures de rigolade. Il était probablement de ceux capables de faire sourire une gargouille. Pourtant, elle doutait. Non de lui, elle se savait capable de le pousser à se concentrer. Mais d'elle. Toute coryphée fut elle, Victoria n'avait jamais enseigné à qui que ce soit. Sa légitimité au sein du Sanctum en était fragilisée. Elle était une sorcière douée, mais non pas exceptionnelle. Nombre d'entre eux la trouvait trop jeune, fougueuse et effrontée. Avoir un elève pouvait contribuer à l'aider. Et aider Lucius en contrepartie... Victoria se mordit les lèvres encore puis jeta un coup d'oeil à son invité pour la énième fois.

"Ecoutes Lucius... Tu dois comprendre les covens d'Eagle Lake avant tout. Tu dois trouver ta place et être certain de toi. Il existe quatre confréries dans la ville. Le plus ancien est le Coven d'Hécate. Ils prônent l'entraide et la paix autour d'eux. La tolérance est un élément clé de leur philosophie. Une tolérance qui connait ses limites dès qu'il s'agit d'interdire certaines magies : nécromancie, magie dite noire, vaudou... Si tu désires apprendre les bases, je ne pense pas qu'ils te refuseront mais méfie toi. Tout le monde n'apprécie pas les tiens au Coven."

Victoria but une gorgée avant de reprendre :

"Ensuite vient le Librarian Coven. Premier parmi les premiers, il est issu de celui d'Hécate. Ce sont des gardiens du savoir, des rats de bibliothèque qui aiment l'entre soi et veillent farouchement sur leurs œuvres. Je doute qu'ils accepte de seulement daigner leur temps à t'enseigner. Ils te permettront peut être l'accès à la vieille bibliothèque mais le prix à payer sera grand."

Nouvelle lampée, une respiration profonde puis reprise :

"Le Neon Nest est le dernier né des coven. Il s'agit d'un regroupement de pirates informatiques et de magiciens. Je les connais mal... J'ai cru entendre parler qu'ils utilisaient esprits et sorts pour s'infiltrer sur la web. Ils se laissent chevaucher par les esprits à travers le cyberespace. Peut être leur manière de pensée se rapproche d'elle de la magie vaudou ? Ils se retrouvent dans un café au nom éponyme. Demande au gérant, il est leur chef."

Victoria se leva et marcha vers Lucius. Passant derrière lui, elle posa une main sur son épaule et se pencha à son oreille :

"Enfin il reste le Sanctum de Druvstar. Tu te trouves entre ces murs en ce moment même comme tu le sais. La connaissance est le pouvoir pour nous. Tout les savoirs se valent, les plus ténébreux jusqu'aux plus glorieux. Seule l'utilisation que l'on en fait doit être jugée, non par leur nature. Je ne te mentirai pas, nous sommes durs envers nos membres, plus encore envers ceux qui sont de l'extérieur, humains comme mages. Si tu devais rejoindre Hécate, je préfèrerai t'ignorer dans la rue qu'être associée à leur nom. Alors... Quel est ton choix ?"

Avec un malin plaisir, Victoria crut de bon ton de rajouter :

"Promis, je ne compte pas t'égorger si tu réponds mal."


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Re: Grim Griming Ghosts


Peut-être qu’en demandant à Victoria de m’enseigner je m’emballe, et que je saute sur la première occasion qui se présente à moi sans l’avoir réfléchie, ou sans penser au fait qu’il existe peut-être plein d’autres options. Mais je suis pas là pour réfléchir, sinon j’y passerai des siècles, et c’est pas le but : j’ai besoin d’essayer, éventuellement découvrir que j’ai merdé, mais je laisserai pas des ouvertures passer. Quant à ce sentiment un peu surprenant mais excitant qui m’a pris au dépourvu quand je me suis imaginé pouvoir apprendre la magie… on verra plus tard, je n’ai pas envie d’y penser maintenant, parce que je soupçonne que je n’aimerai pas trop ce que j’y trouverai en fouillant. Peu importe : un sourire léger posé sur les lèvres, mais les doigts tout de même légèrement crispés autour de mon verre, j’attends la réponse de Victoria qui m’observe. Je vois qu’elle pèse le pour et le contre, et c’est déjà bon signe, non ? Il n’y a pas un son dans l’air, juste sa réflexion entre nous deux, et le rythme du tapotement de ses doigts sur lequel je pourrais poser un air de blues que j’entends presque.

Puis elle commence à parler, d’une manière qui me fait me dire qu’elle s’apprête à refuser. Sauf que non : elle veut m’apporter les éléments qui me permettront de… trouver ma place. Comment ça ? Il faut absolument avoir une place sûre et déterminée pour apprendre ? Néanmoins je ne dis rien et je l’écoute me parler tout d’abord du Coven d’Hécate. Oui, ça me dit quelque chose, même si la partie sur l’interdiction de certaines magies est un élément nouveau. Bon, je pense qu’il va falloir verser dans des sujets border si j’ai l’intention de sauver Marie, chose que Margaret refusait, alors si pour ces gens aussi c’est off-limit, ça ne me semble pas adapté de m’adresser à eux. Le second coven dont elle me parle aussi me dit quelque chose, et progressivement en l’écoutant je comprends ce qu’elle est en train de faire : j’ai l’impression qu’elle ne cherche pas simplement à m’orienter vers un certain groupe, mais qu’elle me pousse à en choisir un rejoindre, que c’est ça “trouver ma place”. Alors au fur et à mesure de ses mots, je me tends.

Merde : je n’ai pas envie de signer quoique ce soit, de m’enfermer dans un truc, d’être redevable envers une communauté. J’ai toujours regardé celle de Margaret de l’extérieur avec un œil critique et, peut-être, vaguement méprisant, en quoi c’est différent ? Victoria continue, me parle du Librarian Coven, et du Neon Coven. Je hausse les sourcils en entendant le terme “chevaucher”, qui est l’exact vocabulaire qu’on emploie pour parler de la possession par un Lwa. Ça m’interpelle, il faudra que j’aille voir ça de plus près…

Elle se lève et se déplace derrière mon fauteuil. Ça me donne tout le loisir de serrer les dents en l’écoutant, sentant qu’à un moment je devrai lui donner une réponse, ce que je n’avais pas anticipé, naïvement peut-être. Mais la main qu’elle pose sur mon épaule me distrait de cette tension, tout comme la proximité qu’elle gagne avant de continuer. Évidemment, elle termine par le meilleur, du moins selon elle : le Sanctum dont elle est à la tête. Sa description évoque une certaine exigence, un quasi-communautarisme même, mais en même temps ce qu’elle dit de la connaissance colle à ce que je cherche. Je saisis aussi plus ou moins un sentiment de compétition, dans la façon dont elle parle du Coven d’Hécate notamment. Dans quelle politique à la Game of Thrones est-ce que j’ai mis les pieds ?

Je suis à un croisement. La route dans la continuité de la mienne consiste à rester fidèle à mes principes, garder mon indépendance et mon intégrité. Mais je ne suis plus vraiment sur cette route-là, pas depuis que j’ai posé mes valises ici avec la ferme intention de faire tout ce qu’il y aura à faire pour sauver ma petite sœur. Je suis venu pour la bifurcation. Pourtant je me retrouve à devoir masquer une respiration courte. Mais pas forcément à cause de l’appréhension : tout au fond, j’ai une étincelle d’excitation. Jamais je n’ai eu en face de moi quelqu’un d’ouvert à l’idée de m’apprendre la magie. Ça me provoque une émotion étrange. Au-dessus de moi je ressens une expectative et une hâte, et devine Baron Samedi pendu à mes lèvres autant que Victoria. Je me tourne vers elle, et la regarde dans les yeux. Nous sommes assez proches pour que je puisse parler très doucement.

–Je ne suis pas venu pour m’engager auprès de quoi ou qui que ce soit. Je n’ai pas une très bonne expérience avec les communautés de sorcières. Et je n’aime pas trop m’enfermer non plus, j’aime bien être indépendant. Choisir c’est renoncer, tu connais le dicton ?

Je me détourne d’elle pour boire une gorgée de mon verre – aurais-je besoin d’un peu de courage liquide ? Je prends une inspiration.

–Mais… comme je t’ai dit, je suis venu pour apprendre, et je ne peux pas le faire tout seul. Il y a des limites à l’indépendance. J’ai besoin d’aide et je sais être redevable.

Je me retourne pour retrouver son regard, et le soutiens de nouveau en me rapprochant même un peu en m’appuyant sur l’accoudoir du fauteuil.

–J’ai besoin de la connaissance qu’offre ton Sanctum, et je suis prêt à faire ce qu’il faut pour y avoir accès. Mais si tu m’aides, je veux être redevable envers toi, pas envers un… concept communautaire qui me demande une loyauté aveugle par principe. Je suis loyal envers la personne que j’ai en face de moi.

Et ici, elle, si elle peut m’aider. Et si elle vient avec un Sanctum derrière, très bien, je respecte l’ascendant de pouvoir, mais qu’on n’attende pas de moi de me fondre dans la volonté et l’identité de la communauté. Je réalise alors que je ne suis peut-être pas en position de discuter ou même poser des conditions, alors je m’éclaircis la gorge avec un petit rire, sans me détourner de Victoria.

–Ah oui, Margaret dirait que je suis un petit con prétentieux, aussi. Mieux vaut que tu le saches avant que toi aussi tu prennes une décision. Tu pourrais te retrouver la plus mal lotie de nous deux.

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Re: Grim Griming Ghosts
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Sanctum,

Lorsque Lucius se tourna vers elle, Victoria ne put s'empêcher de penser qu'elle venait de gagner la partie. Certes, il n'avait pas rencontré les autres membres des covens de Eagle Lake. Elle doutait pourtant qu'il s'y intéresse réellement. Le Neon Nest pourrait susciter une certaine curiosité, elle même trouvait leur forme de magie des plus originales. Son application dans l'informatique la rebutait quelque peu, peu à l'aise avec leur dimension très... cyberpunk. Le Coven avait les moyens de lui enseigner non seulement les bases de la sorcellerie mais également de les maîtriser. Victoria réfléchissait déjà à quoi elle pourrait demander des informations. Elle ne s'était que peu frotté à l'invocation d'esprit, et il lui semblait bien que...

Oh. Surprenant. Elle pensait, à tort, que Lucius accepterait son offre. Du bout des lèvres, certes, mais il avait besoin d'elle. Son esprit indépendant était bien plus fort qu'elle ne le pensait pas. Dans sa démarche rigide et ordonnée, bien nécessaire pour gérer sa vie agitée, Victoria trouvait parfois difficile de ressentir de l'empathie pour ceux qui se démarquaient. Pourtant, Lucius brillait par sa bonhommie et elle pouvait accepter ce fait. Tout en lui brillait le désir de vivre sa vie sans le carcan sociétal. Or celui de la sorcellerie était particulièrement traditionnel, conservateur et perclus de dogmes.

Pourtant, il plia légèrement. Comme le roseau dans le vent, il sut se tourner vers ses besoins - et aussi littéralement pour trouver son regard. Lorsqu'il se rapprocha, Victoria voulut avoir le réflexe de reculer d'un pas mais se retint d'un cheveu. En enfonçant légèrement ses ongles dans l'épaule dans Lucius, elle resta droite, le visage penché vers lui. Il voulait être redevable à quelqu'un plutôt qu'à un concept, elle pouvait aisément l'accepter. Qu'il puisse désirer que ce soit elle. Voilà qui ne la laissait pas de marbre. Victoria faillit le repousser et lui expliquer qu'elle n'était pas la meilleure des professeurs et ne connaissait rien à l'art du vaudou. Dans un deuxième temps, elle tourna sa langue sept fois dans sa bouche. Elle avait besoin d'un élève, pour asseoir sa légitimité au sein du Sanctum mais également d'un homme ou d'une femme loyale. Non pas envers le Sanctum, il était bien trop facile de parler du bien commun du coven pour lui nuire. Elle avait besoin de quelqu'un reconnaissante envers elle en tant qu'individu. Or Lucius était prêt à lui offrir.

"Très bien." finit par répondre Victoria, la gorge étonnamment nouée pour pas grand chose. Je veux bien t'enseigner les bases de la magie.

La prochaine remarque de Lucius la prit au dépourvu et elle éclata de rire. Elle toucha d'un doigt moqueur le bout du nez du créole avant de s'éloigner et s'asseoir, cette fois ci à la chaise directement à côté de lui.

Mon grand père m'a imposé un sorcier nommé Taelish qui était un vrai tortionnaire. Je ne sais combien de mots doux il a eu pour moi. Je lui dois bien ça d'enseigner à mon tour à un petit con prétentieux. Posant ses deux doigts sur ses lèvres, Vicky les pointa ensuite vers Lucius : Je vais avoir besoin de ton honnêteté et ta transparence en tout circonstance, Lucius. La magie est avant tout une affaire personnelle et émotionnelle et on se doit de connaître la personne avec qui on évolue. Tu peux avoir des secrets envers moi, mais pas en ce qui concerne ta magie. J'ai besoin de savoir ce que tu ressens lorsque l'Art te frappe. Je te demanderai quelques semaines aussi pour mieux comprendre ce que différencie le vaudou de la magie... "classique."

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Re: Grim Griming Ghosts


Est-ce que je viens de griller ma seule cartouche en faisant le difficile ? Est-ce que j’aurais dû accepter aussitôt sa demande avec déférence et reconnaissance, sans demander quoique ce soit d’autre ? Peut-être, et je sens que si ça se confirme, je vais le regretter. Parce que si je passe à côté de quelque chose qui peut me permettre d’aider ma sœur à cause de ma fierté, ce serait grave de la merde. Du coup, je suis quelque peu tendu en attendant la réponse de Victoria, et en la regardant réfléchir. Mais en même temps… en même temps, je suis pour ainsi dire… tranquille. Parce que j’ai confiance en ce qui m’a poussé à poser ces conditions, et si j’avais accepté quoi que ce soit sans l’avoir fait, là aussi j’aurais regretté.

Et finalement elle accepte. M’accepte. Merde, ça fait un truc ! Je rigole pour expulser la tension malgré tout présente, et elle s’y joint après ma remarque. Son geste de me booper le nez trahit un côté tendre que je n’aurais certainement pas suspecté de la femme sur laquelle je suis tombé en entrant dans cette pièce. Comme quoi ! Elle s’assied en face de moi, je dois pivoter sur ma chaise, et poser les coudes sur la table pour me pencher vers elle à nouveau.

–Mon grand père m'a imposé un sorcier nommé Taelish qui était un vrai tortionnaire. Je ne sais combien de mots doux il a eu pour moi. Je lui dois bien ça d'enseigner à mon tour à un petit con prétentieux.

J’ai un petit rire.

–Je vois… je te promets de faire en sorte d’être sage, tant que t’es pas une vraie tortionnaire.

Et en même temps, je ne serais pas surpris, pas non plus déçu en fait, que Victoria révèle dans sa pédagogie un côté sévère voire autoritaire. En fait, si ça devait être le cas, je crois que je lui ferais confiance pour que ce soit pour la bonne cause. Peut-être que je lui suis déjà reconnaissant, tout simplement. En effet, j’ai au creux du ventre une boule d’excitation et d’allégresse qui me surprend, et m’inspire un sourire peut-être un peu con.

–Je vais avoir besoin de ton honnêteté et ta transparence en tout circonstance, Lucius. La magie est avant tout une affaire personnelle et émotionnelle et on se doit de connaître la personne avec qui on évolue. Tu peux avoir des secrets envers moi, mais pas en ce qui concerne ta magie. J'ai besoin de savoir ce que tu ressens lorsque l'Art te frappe.

–L’Art…

Ok. J’imagine que je vois ce à quoi elle fait référence, sans doute la magie, ou son énergie du moins. Pour moi, il s’agirait celle que je ressens via les Guédés, je suppose, qu’ils me transmettent en faisant un pont depuis l’Invisible.

–Je te demanderai quelques semaines aussi pour mieux comprendre ce que différencie le vaudou de la magie... "classique."

Je hoche la tête, en repoussant une sonnette d’alarme qui me vibre dans le crâne : “quelques semaines”... je ne comptais pas rester plus longtemps que ce temps-là. Et justement pour faire ce qu’elle a l’air d’avoir dans l’idée, à savoir se renseigner sur la magie vaudoue pour pouvoir la différencier de ce qu’elle connaît. Peut-être a-t-elle accès à de meilleures sources que moi. Alors… ça doit être des raisons de prendre mon mal en patience.

–Bien sûr. Si tu as besoin d’aide… n’hésite pas. Et… Merci, Victoria.

Sans réfléchir, je pose une main sur la sienne en lui souriant. Sincèrement touché par son accord pour m’apprendre, j’ai bien l’intention de lui être redevable. Je lâche sa main pour récupérer mon verre, et boire une gorgée de son contenu. Je réfléchis pour pouvoir en revenir à sa précédente question.

–L’Art… Hm, si on parle bien de la même chose, je le ressens dans Leur présence. Elle est plus forte en certaines occasions… et dans ces cas-là je ressens comme un lien, grâce à ce qui me parvient d’eux, ce qu’on s’échange. C’est encore davantage le cas lorsque je les invoque grâce à leurs symboles, les Vévés. Tu connais ? On les trace avec de la craie, de la farine, du sang, de la peinture… Je l’ai déjà fait, en donnant des concerts. Ils aiment la fête, les foules. Quand je les y invite, Ils les habitent, ils puisent dedans, et on puise de leur côté, aussi. Ça a une odeur, un son, une voix. Je sais que je pourrais en faire quelque chose, sans savoir quoi. Peut-être que Margaret aurait pu me dire, peu importe. Je m’en suis émerveillé sans ressentir le besoin de le savoir.

En parlant, je réalise que ça n’est pas tout à fait vrai : il y a une occasion où j’ai su ce que je pourrais en faire. Une occasion à laquelle cette présence, cette énergie, je l’ai sentie m’habiter sans avoir à tracer les Vévés ou m’adresser aux Lwas : c’était la dernière fois que j’ai parlé à Margaret, quand j’ai senti dans mon être que je pourrais me servir de cette énergie pour m’attaquer à elle. Ce qui m’avait émerveillé dans les circonstances dont j’ai parlé, là c’était dur, et sombre, presque tangible, à portée de main, même si ça gardait malgré tout l’odeur et la sensation des Guédés. Et malgré le peu de souvenirs que je garde de cette rage pure, je me souviens que je savais quoi en faire. Mais j’ai eu peur. À juste titre, peut-être.

Je déglutis discrètement. Je ne veux pas parler de ça à Victoria, pas après qu’elle m’ait tout juste accepté comme élève. Je sais bien qu’elle m’a dit pas de secrets, mais… est-ce que je peux vraiment lui révéler que dans un instant de haine intense j’ai entrevu avec précision comment je pourrais atteindre ma grand-mère directement à l’âme ?

Pas sûr. Je souris à la coryphée.

–Il peut y avoir d’autres contextes. Certains où c’est Eux qui choisissent. D’autres qui se prêtent plutôt à des moments d’émotion forte, peut-être. Tu vois ?Je bois ma dernière gorgée de rhum.

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Re: Grim Griming Ghosts
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Sanctum,

Lucius dégageait un petit "je ne sais quoi" touchant et qui ne laissait pas Victoria indifférente. Lorsqu'elle s'était élevée contre les siens pour jouer cette petite comédie, elle s'était attendue à voir un sorcier entraîné et à la recherche du pouvoir, car ainsi étaient ceux qui demandaient à rencontrer le Sanctum ou poser des questions indiscrètes à ce sujet. Elle s'était imposée dans son rôle pour essayer de percer à jour celui qui se dresserait à elle. Quelle surprise de découvrir quelqu'un de son âge aussi ouvert et détaché. Leur interaction la perturbait, elle pour qui l'ordre était pour se contrôler jusqu'à son trouble. Un frisson la parcourut à l'idée de lui enseigne mais elle croyait sincèrement bien faire.

De la même façon, elle se montrait autoritaire aussi bien dans la magie qu'avec les siens ou au travail. La pression sur son épaule en tant que figure lui imposait évidemment, mais ce serait mentir de désavouer le plaisir qu'elle y prenait. Victoria aimait être aimée, mais surtout acceptée. Elle détestait devoir se battre pour grapiller l'amour des uns ou des autres et encore plus de sévir. Parfois, cependant, la fin justifiait les moyens. Elle espérait simplement que Lucius exagérât ses défauts et ne se montreraient pas tant un enfant terrible. La magicienne n'était pas tortionnaire mais se découvrait toujours des trésors d'ingéniosité pour se montrer dure et remettre

Tu peux toujours m'aider en parlant de ta magie et ce que tu ressens.

Victoria se rappelait de sa découverte de ses talents. Les différents rituels de son père, certains frôlaient la magie noire, avaient échoué à la guerre de son hyperactivité. Pendant les semaines qui suivirent pourtant, la petite fille se réveillait la nuit en hurlant de terreur. Perdue dans ses pensées pendant la journée, ils avaient cru l'avoir perdu dans les mystères des arcanes. Elle ne s'était ouverte qu'à son grand père, Martin, en lui avouant entendre de la musique constamment. Ce n'était pas tant réellement un son mais une sensation qui s'en apparentait. Il n'en avait pas fallu plus pour qu'il comprenne et lui explique, les mêmes mots qu'elle réutilisa pour son élève :

Chacun ressent sa magie d'une manière différente. Pour moi, c'est la musique. J'entends constamment le flux magique, je le perçois comme une musique de fond. J'ai appris à l'ignorer et à me concentrer sur chaque mélodie pour tisser peu à peu mes sorts. Cette même mélodie il m'arrive de l'entendre lorsque d'autres sorciers usent de magie près de moi. J'espère être un jour assez puissante pour décrypter la nature de leurs rituels rien qu'à l'écoute.

La suite des paroles de Lucius lui parurent confus. Il pouvait être difficile de mettre des mots sur ce qu'on ressentait face à la puissance de l'Art, ou peu importe les noms qu'on pouvait lui donner. Ils se référaient probablement aux Lwa, ces esprits ancestraux propres à la culture vaudou. Victoria fronça les sourcils à l'évocation des symboles. La magie d'invocation était particulière, elle n'y connaissait presque rien mais... Elle était certaine que les spiritii ainsi appelés dans leur monde demandaient à être ancrés au monde. La rune, l'arcane ou le symbole était le véritable facteur de puissance. Cela lui rappelait bien des choses.

Je crois que je comprends... La magie, notamment celle des esprits ou les plus agressives, est une puissance terrible et bien capricieuse. Nos corps ne sont pas fait pour se le voir imposer. D'où l'importance des symboles et des rituels plutôt que d'être investis du pouvoir directement et d'en payer le prix.

Effrayée par la puissance de la magie, elle préférait rester prudente et concentrée, n’ayant pas confiance en ses capacités physiques. Bien qu’endurante, elle préfère user de rituels, notamment en écrivant avec son focaliseur sur un parchemin pour occuper son esprit et l’aider à se concentrer. Pour illustrer ses propos, Victoria attrapa son aiguille et la tendit à Lucius pour qu'il puisse la prendre et l'examiner sous toutes ses coutures.

Voici mon focaliseur, l'objet qui s'imprègne de magie qui prends toute la décharge de puissance pour la contenir et transformer. Voilà en quoi réside l'Art. Ce n'est pas différent de ce que tu ressens à part les Lwa, qui sont en somme des êtres conscients et investis de magie, car vivant sur son plan. Du moins je le crois.

Vicky tapota ses lèvres de son index avant de reprendre :

Les esprits sont souvent attirés par les émotions fortes, c'est la seule autre façon de les tirer dans notre monde je pense. Fantômes, djinns et autres sheitans en font partis, quoique les premiers soient légèrement différents.

Elle plissa le nez et regarder d'un air interrogateur Lucius.

Je n'entends rien qui émane de toi, j'en ai déduis que tu ne pratiques pas la magie. J'ai eu tort n'est ce pas ? Tu as déjà vécu un évènement pareil ?

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Re: Grim Griming Ghosts


Ça fait bizarre de parler de tout ça, de le verbaliser, alors qu’il s’agit d’un sujet que même en pensée j’ai rarement traité. C’est comme j’ai dit à Victoria, je n’ai pas cherché à comprendre, je m’en suis juste émerveillé. Je suis allé avec le flot. J’ai bien eu quelques informations pour mettre des mots sur les choses, nommer les événements, rien que grâce à mon éducation qui m’a enseigné les principes fondamentaux du vaudou, et grâce à Gédéon à l’époque qui aimait les histoires et les mythes, qui m’y a introduit autant qu’à la thanato. Par contre, me concentrer sur les sensations en elles-même, et chercher à les expliquer, je ne l’ai peut-être fait jamais qu’auprès de Marie. Et encore. Pour cette raison, même s’il y a une surface vibrante d’excitation, je suis aussi incertain, pas convaincu que je parviens à m’exprimer correctement.

À son tour, elle me décrit l’expérience qu’elle a de ce qu’elle appelle l’Art, et je me penche imperceptiblement un peu plus en avant, fasciné. Je n’ai jamais entendu parler de ce genre de chose, de visions aussi variées de la magie et de ces forces invisibles. Elle, elle parle de musique, et aussitôt une envie surgit, celle d’entendre ce qu’elle entend. Comme lorsqu’on me vante les qualités d’un morceau, et que ma seule hâte est de l’écouter, autant pour satisfaire la curiosité de découvrir ce qui se cache derrière l’admiration que pour pouvoir faire le lien avec la personne, ressentir ce qu’elle a ressenti. Puis une seconde envie arrive, plus soudaine, compulsive, de lui demander si elle entend une musique émaner de moi. Ça ne dure pas, je reste concentré sur le sujet.

J’écoute attentivement l’interprétation qu’elle fait de mes propos, conscient qu’elle les met en parallèle avec ses connaissances, et commence déjà à me faire part d’un savoir dont je ne veux pas perdre une miette. Je hoche la tête.

–Comme un catalyseur ? Les symboles catalysent la puissance magique pour qu’elle ne repose pas entièrement sur l’humain… comme un garde-fou ?

J’imagine que ça fait sens, que la magie des Lwas et leur puissance n’est pas faite pour les êtres fragiles que nous sommes. Les possessions, ou chevauchements, ne tiennent que dans un certain contexte rituel, et une partie du pouvoir des sorciers vaudous résident dans des objets, les wangas, eux-mêmes créés lors de rituels. Je lui fais part de ces observations lorsqu’elle me présente son aiguille, moins intimidante maintenant qu’elle n’est pas pointée dans ma direction. Est-ce qu’un wanga fonctionnerait sous le même principe ? J’ai l’impression que comme je l’imaginais, il y a un solfège similaire à nos deux univers, que nos magies fonctionnent sous de mêmes règles fondamentales. Pour cette raison, je me doute déjà qu’elle va comprendre ce que je dis quand je suggère pouvoir ressentir la magie à l’occasion d’une émotion forte. Effectivement, selon elle ces dernières peuvent tirer les esprits dans notre monde. Comme s’ils s’en nourrissaient ? Je ne suis pas certain que c’était comme ça. Et à cette réflexion, pour la première fois, je m’interroge vraiment sur ce que j’ai ressenti cette nuit-là, quand la colère m’a dépassé, comme si les suggestions de Victoria me donnaient finalement envie de trier le faux du vrai, et de comprendre.

–Je n'entends rien qui émane de toi, j'en ai déduis que tu ne pratiques pas la magie. J'ai eu tort n'est ce pas ? Tu as déjà vécu un évènement pareil ?

Mon regard perdu dans le vide se reconcentre sur elle, empreint d’une légère crainte à ses dires : elle n’entend rien qui émane de moi. En me re-disant la phrase intérieurement, mon ventre se serre, écho inverse de l’envie ressentie quelques minutes plus tôt de savoir si elle entendait une musique, avec moi. La négative, plus que ça ne devrait, me génère un instant d’angoisse.

–Tu n’entends rien ?

Et s’il n’y avait rien à entendre ? Et si les sensations dont je lui ai parlé n’étaient que les rares crachotements d’une machine jamais vouée à fonctionner ? Je ne sais pas ce que c’est censé faire, de ressentir la magie en soit, personne ne m’a poussé à la chercher, personne ne m’a expliqué ce que c’était et ce que ça n’était pas. Jusqu’à maintenant : pour la première fois, j’ai l’opportunité de dépasser le fait de m’émerveiller sans comprendre. Je pourrais la saisir. Je pourrais tout lui raconter, dans les moindres détails, et ensuite… elle me dirait si quelque chose pourrait émaner de moi. Ou si Margaret avait eu raison de déduire qu’il n’y avait chez moi rien à cultiver.

Doucement, en réponse à sa dernière question, je hoche la tête.

–Je ne pratique pas. Mais ressentir à l’occasion d’une émotion forte… Oui. Mais je ne sais pas si c’était comme les autres fois. Si ça reposait autant sur la sensation de présence des Lwas qu’un… truc en plus. J’aimerais t’en dire plus, mais c’est flou, et…

Privé ? Ou… secret ? Je ne veux vraiment pas compromettre le consentement de Victoria à m’apprendre, peut-être pour rien vu le peu de souvenirs que je tiens de cet épisode. Je ne suis même pas certain de comment je pourrais décrire avec justesse. Mais je ne sais pas si elle aurait cette nuance, si je pourrais la convaincre de l’avoir. Même si elle m’a décrit le Sanctum comme ouvert à toutes les magies, là ce serait moi le problème, moi et la tentation sombre que j’ai expérimentée. Imaginant lentement un compromis se dessiner, j’achève à voix basse, sans froideur :

–Je préfère ne pas en parler pour le moment. Ça n’est rien de grave, juste… un contexte sensible.

Je retiens de justesse un “Promis” et dissimule l’impulsion avortée en un sourire. Ça reste vrai, même si ça n’est pas la seule raison. Je prends son verre et le mien, et me lève, pour à mon tour aller les remplir en utilisant les mêmes bouteilles dont elle s’est servie quelques minutes plus tôt. Puis je reviens m’installer avec nos verres pleins de quoi trinquer. Je lui rends donc le sien et lève le mien.


–Mais en tout cas je te promets de ne rien faire qui pourrait te porter préjudice. Et, autant que je peux, de ne pas être un petit con.


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Re: Grim Griming Ghosts
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Sanctum,

Lucius pouvait bien se targuer d'être bien des défauts mais on devait lui rendre justice sur une seule chose : il savait écouter. Victoria avait craint de le voir regarder autour de lui tandis qu'elle exprimait le fond de sa pensée. Sa façon de théoriser la magie ne faisait pas office de loi et certains mages, même au coeur du Sanctum, refusait d'en discuter. La contrôler leur suffisait, comprendre l'essence même relevait presque de l'hérésie à leurs yeux. Victoria pouvait l'accepter même si elle n'acceptait ce fait. S'enrichir du savoir était une façon unique de s'élever par delà les hommes. Trouver une oreille attentive, aussi néophyte fut elle, était un baume au coeur de la coryphée trop habituée aux renâclements de ses aînés. De toutes façons, l'histoire le prouvait : les plus grands esprits n'avaient pas convaincus leurs pairs, ils avaient simplement convertis les masses ignorantes pour les élever à leur niveau.

Pourtant, malgré son air nonchalant si typique, Victoria put ressentir la déception de Lucius lorsqu'elle échappa ne rien entendre n'émaner de sa personne. Elle comprit, à rebours, qu'il n'était pas si sûr de lui. Tout les critiques qu'il clamait n'était qu'un moyen pour lui de se cacher derrière une façade bravache quand le doute l'assaillait. Vivre sous l'égide de sa grand mère devait l'avoir brisé en bien des façons à en croire les délicats titres offerts à son nouvel élève. Vicky se mordilla la lèvre, elle voulait lui dire qu'elle ne ressentait pas la magie chez tout à chacun et qu'elle même apprenait encore à percevoir les ondes issus des autres. Mais elle savait qu'elle ne ferait que remuer le couteau dans la plaie : en d'autres termes il était inutile de desceller ses jolies lèvres pour si peu.

Et avec sa maladresse social si typique, elle se retrouvait encore à un partenaire qui se refermait sur lui même. Elle affecta de ne rien ressentir au souhait de Lucius de ne pas en parler mais intérieurement son estomac se nouait de déception envers elle même. Le coeur lourd, elle hocha la tête lentement avec un sourire compréhensif. Elle essaya de se rassurer, se répétant que c'était le propre contexte de Lucius qui l'empêchait de s'épancher sur le sujet et non ses propres déboires... Mais le doute subsistait. Doute envolé lorsqu'il lui sourit avec sa gouaille naturelle et qu'il remplit son verre. Victoria le leva en direction de Lucius et lui sourit sincèrement avant d'y tremper ses lèvres.

Et moi je te promets de ne pas être une tortionnaire et t'apprendre tout mes petits secrets. A notre collaboration !

Ils en restèrent là pour la journée. Discutant de tout et de rien pendant un certain moment, Lucius finit par prendre congés et Victoria retourner à ses mystérieuses occupations de coryphée.

FIN

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