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Dévoiler le secret
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SHINY HAPPY PEOPLE – Theo
Bon, faut accorder un truc à cette ville : on sait un peu y faire la fête. Je sais pas si c’est la dép du manque de soleil qui a besoin de se noyer dans l’alcool, ou si c’est le résultat de personnes qui ont dû vivre cachées toutes leur vie qui peuvent enfin se libérer, ou encore si c’est le melting pot de tout un tas de créatures qui a un résultat explosif… mais ouais, je valide.
Après hé, soyons clairs tout de suite : la fête je l’ai constatée, je l’ai pas faite ! Je suis là pour une mission. Et je ne l’oublie pas. Si je sors de chez moi, si je rencontre des gens c’est pour une raison, et une seule, à savoir comprendre cette ville, et savoir ce qui fait que les Guédés m’ont mené ici. Et on sait bien que ceux qui parlent le plus, c’est les bourrés du bar. En tout cas c’est toujours ce que j’ai observé… et confirmé, faut bien le dire. Je suis donc parti à la recherche aux bavards, et j’ai pas été surpris de trouver mon bonheur plusieurs nuits d’affilée. J’ai l’impression que je saisis de mieux en mieux les enjeux de pouvoir de la ville, ce qui s’y trame dans les ombres, ce qui se sait et ce qui se suspecte. Ça ne m’aide pas vraiment, en tout cas pas à avoir une réponse claire, mais je pense tout de même comprendre un truc : les choses que j’ai besoin de savoir, je les trouverai ici, soit dans une bibliothèque ou autre lieu de connaissance plus discret, soit dans la bouche de quelqu’un. Il faut que je trouve où, et qui. Et c’est un peu ce que j’essaie d’apprendre ce soir, au sein de ce bar qui s’appelle le Chaudron quelque chose… et l’ambiance est à la fois électrique et chaleureuse, avec des gens qui s’engueulent dans un coin et d’autres qui rient de l’autre côté. Je sympathise avec un mec au bar qui récupère ses bières, je commente la souplesse de ses doigts capables de tenir quatre pintes, il parle de pratique intensive de piano, on enchaîne sur la musique, pour discuter cinq bonnes minutes avant qu’il me propose de le rejoindre rencontrer ses potes. Un groupe assez hétéroclite, sympas, et évidemment faut que je passe un bon moment avec eux alors faut bien trinquer quelques verres… et en vrai, comment je résisterais ? L’ambiance est bonne. On rigole. Je suis incapable de ne pas me laisser happer par ça, surtout que pour la première fois, à Eagle Lake, c’est moi le voyageur. C’est moi qui débarque avec des histoires d’ailleurs. Je peux pas m’empêcher de parler de mes amis, de leurs conneries, de mes concerts, de ma petite sœur. Ou de payer ma tournée en tippant généreusement la jolie serveuse. Je suis de toute évidence trop bourré pour me rappeler que cet argent, je l’ai pas, enfin, qu’il est censé être réservé à des besoins plus vitaux. Vraiment, il va vite falloir que je trouve un taff. Ou quitte cette ville.
Mais la bonne nouvelle, c’est que même avec un coup dans le nez, je sais me recentrer quand il y a une opportunité. Je finis plongé dans une longue conversation sur la famille avec une nana qui verse de toute évidence dans la sorcellerie. Je commence à lui avancer que ma mamie, paix à son âme, avait de son vivant habité ici et exercé la magie vaudou, et je cherche désespérément quelqu’un qui l’aurait connue et pourrait me parler d’elle. Mes yeux brillent quand j’évoque le décès de ma grand-mère, je crois que ça la touche, et qu’elle ne se doute pas des vraies raisons de cette émotion pleine de rêveries. En tout cas elle réfléchit, demande à sa copine, qui dit que oui, elle connaît un vieux gars qui lui a déjà parlé de magie vaudoue, et il faudrait que j’aille le voir. Elle me note son adresse sur le dos de l’addition de la dernière tournée, avec son numéro à elle, et en le recevant je lui souris, authentiquement un peu ravi.
La soirée s’éternise, et on fait la fermeture du bar. Je regarde pas le montant en bas de mon addition, ça tombera quand ça tombera. Tout le monde est crevé, ça parle d’avoir hâte de retrouver son lit, et honnêtement je ne partage pas trop le sentiment, mais je vais pas rester à traîner dans la rue. J’suis à deux doigts d’envisager d’aller embêter mon voisin, le brun, pour repousser le moment où je me retrouverai seul chez moi. Mais allez, c’est l’alcool qui parle. Il sera redescendu au moment où je me retrouverai devant ma porte avec l’idée d’aller frapper à la sienne. Je checkerai quand même si j’aperçois de la lumière qui passe dessous, tiens. Oui il est tard, mais du peu que j’ai vu, 100% il est insomniaque. Alors on sait jamais.
Je salue les autres, et m’éloigne. Seul à nouveau. Il fait froid d’un coup, dis donc ! Je plonge les mains dans les poches de ma veste pas assez chaude, les déporte dans celles de mon pantalon plus près de mon corps, et me dirige vers chez moi. De toute évidence je fais le tour du bâtiment, parce que la ruelle me fait passer devant la porte arrière du bar. À la vue des grandes poubelles, je chiffonne l’addition que je sens contre mes doigts, et l’y jette sans plus de cérémonie. C’est quelques pas plus tard que je me sens blanchir, et fouille frénétiquement mes poches : j’en tire bien une addition, mais c’est celle que je viens de payer. Pas celle avec l’adresse au dos.
–Meeeeeerde.
Je cours en arrière vers les poubelles, et allume le flash de mon portable. OK, je suis à peu près sûr de l’avoir jeté par là… je… je crois. Merde ! J’essaie de tout observer méticuleusement, sans toucher, dé-chiffonne quelques papiers, en vain. Porté par l’alcool, je réfléchis pas, et l’instant d’après, j’ai sauté et j’ai les deux pieds qui s’enfoncent dans les sacs poubelle. C’est qu’une fois que l’air soulevé m’envoie un relent d’odeur nauséabonde que je réalise vraiment ce que j’ai fait, et éructe un nouveau juron.
–Elle pouvait pas me le noter sur mon portable ? je grommelle, tout en sachant très bien que j’ai trouvé le côté manuscrit charmant.
Je me baisse et m’apprête à fouiller à bras le corps, quand quelque chose attire mon regard ; je le relève, et il se fiche dans celui, vert, d’une jeune femme qui m’observe. Je la reconnais : c’est la serveuse du bar, qui a de toute évidence terminé son service.
–Euh, re-bonsoir !
Je me redresse, les deux mains en l’air, comme si j’avais été pris la main dans le sac. Ce qui est le cas, en fait.
–C’est pas ce que tu crois ! je dis sans réfléchir, bien qu’au fond j’ai absolument aucune idée de ce qu’elle croit.
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Le patron du Chaudron connaissait bien Vincent et il lui avait demandé du renfort après qu'une de ses serveuses se soit cassé le bras. C'était payé au noir, mais qu'est-ce qu'on faisait vraiment dans la légalité à Eagle Lake?
Après en avoir touché un mot à Theo, Vincent a proposé ses services: elle ne fait pas trop de casse, est plutôt sympathique et en plus de ça, elle connait déjà la recette de deux ou trois cocktails. Elle n'a pas la carrure de la barmaid du siècle, mais peut servir en cas de besoin, pour un ou deux soirs. Et tant qu'elle a de quoi payer son appart hors de prix, Theo est bien contente de trouver du taf.
Elle avait bien trouvé un petit cagibi à Old Town qui ne payait pas de mine mais qui aurait pu satisfaire ses besoins les plus triviaux. Mais non, papa et maman ont refusé de la laisser y emménager et ont assuré qu'ils connaissaient quelqu'un à Lucifer Street qui pourrait lui louer son appart un peu moins cher.
La seule chose qu'elle ait jamais faite par elle-même, c'est bosser. Et même là-dessus, ses parents tiennent absolument à participer. Ils continuent de lui envoyer des commandes de potions, de lui parler d'un tel qui a des troubles du sommeil et avec qui ils pourraient la mettre en contact.
Bien que ce soit insupportable, Theo continue de hocher la tête et de prendre les numéros. Après tout, elle s'est foutue elle-même dans cette merde financière, à elle de s'en sortir. Si elle n'avait pas été si désireuse de partir du cocon familial, rien de tout ça ne serait arrivé.
Elle n'avait jamais pris conscience d'à quel point l'argent est important avant qu'il ne lui brûle les doigts. Quand elle est arrivée à Eagle Lake, elle a absolument tenu à décorer son studio (plus joli que le précédent, certes) de plantes, de jolis meubles et d'un beau fauteuil bien confortable. Mais lorsque ses économies sont redescendues à un chiffre moindre, elle a réalisé qu'elle s'est peut-être un peu enflammée. Comme une enfant qui n'a pas conscience du prix des choses, Theo s'est donc retrouvée à demander de faire un peu plus d'heures à son boss. Ce dernier ayant déjà une autre employée pour l'aider, il lui avait proposé de lui confier quelques missions à gauche à droite chez d'autres restaurateurs.
La voilà donc au comptoir, à faire la barmaid pour une soirée très animée, entourée de démons, sorciers et autres beasts. Il faut bien l'avouer: elle est un peu triste de devoir assurer le service de ce soir car tout le monde semble aussi intéressant qu'éméché. Elle s'autorise à boire un shot qu'un de ses clients lui offre mais ne va pas plus loin que ça, consciente qu'elle doit garder une allure professionnelle et très au fait que l'alcool ne lui réussit pas tellement dernièrement.
Déglutissant en se souvenant de sa dernière soirée bien soûle, Theo décide de mettre ça de côté pour le moment et remercie les deux jeunes hommes qui lui donnent un joli pourboire. La star de la soirée, c'est néanmoins ce garçon aux yeux brillants qui raconte ses épopées dans une autre ville. Attirée par le rayonnement qui l'enveloppe, la rouquine lui jette un ou deux coups d'oeil intrigués, tentant de capter ce qu'il raconte à ses amis d'un soir. Tout ce qu'elle comprend, c'est qu'il ne vient pas d'ici et qu'il faisait plus chaud par chez lui.
-Theo, magne ton cul, la 12 attend ses bières et son saucisson. -Oui, oui, de suite.
Elle se retrouve presque à courir d'un endroit à l'autre tant les commandes s'accumulent et les gens se bousculent au bar. Il n'y a pas à dire, il y a de l'argent à se faire le samedi soir. Les gens tipent comme des porcs, les chiottes sont pleines de vomi et Theo est lessivée à la fin de son service.
Après avoir remercié les derniers clients qui ne voulaient plus partir, elle se retrouve à devoir ranger et nettoyer la salle, laissant à son patron le soin de s'occuper des urinoirs. C'est à trois heures du matin qu'elle réussit à quitter l'endroit, heureuse d'avoir récupéré ses pourboires et attendant d'être chez elle pour avoir la satisfaction de les compter.
Quel n'est pas sa surprise lorsqu'elle tombe nez à nez sur le joli jeune homme de tout à l'heure en train de faire les poubelles.
-Redresse-toi vite, le patron est un beast et il est loin d'être commode avec les gens qui fouillent dans ses poubelles.
Accompagnant ses paroles d'un mouvement pressé des bras, elle se met devant Lucius pour éviter que Steve les voit en train de faire les ordures.
-Bon, à la prochaine Theo, merci pour ce soir. -Avec plaisir Steve, appelle-moi quand tu as besoin d'un coup de pouce!
Le gratifiant d'un signe de la main, elle se tourne ensuite vers son nouvel ami pour l'observer. Si elle doit juger à son apparence, il n'a pas du tout l'air d'être sans le sou. Elle hausse donc un sourcil moqueur et s'adosse au mur près de la poubelle pour mieux l'observer.
-Si tu as faim, il y a encore plein de livreurs qui passent à cette heure-ci. Et on a un super dinner qui fait un service sous 24 heures.
Baissant les yeux vers la poubelle, elle tire un paquet de clopes vide de cette dernière.
-A moins que tu cherches à te refiler le tétanos? Je connais des sorts qui pourraient te faire autant de mal et qui sont un peu plus efficaces que ces ordures.
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Re: SHINY HAPPY PEOPLE – Theo
Oh le p’tit coup dans le nez je le sens, il est là hein : après m’être adressé à la serveuse, je suis moi-même un peu confus. Pourquoi j’ai dit ça ? “C’est pas ce que tu crois” ? Je suis pas en train de faire un truc mal, et on ne se connaît pas, alors finalement je n’ai pas trop de raison de me justifier. Pourtant face à son regard vert, j’ai pas pu m’en empêcher.
–Redresse-toi vite, le patron est un beast et il est loin d'être commode avec les gens qui fouillent dans ses poubelles.
Hein ? Ça met un peu de temps à monter au cerveau, parce que pourquoi on serait pas commode avec moi de fait que je fou-... pourtant la recommandation est très vite prise au sérieux, puisque dès que j’entends le bruit d’une autre personne je me baisse pour disparaître dans l’ombre du tas d’ordure. À nouveau, je regrette trop tard cette décision quand la proximité avec les odeurs m’envahit violemment le nez. Après un haut le cœur je jure en silence, entendant d’une oreille l’échange d’un homme – le patron – et la serveuse.
Quand elle se retourne vers moi, j’imagine que la voie est libre, alors je me redresse un peu pour la regarder. Je suis incapable de retenir un air légèrement contrarié – pas du tout envers elle, totalement envers moi-même. Elle m’a de tout évidence évité un sale quart d’heure avec un mec au minimum un peu sanguin, alors je ne peux que lui être reconnaissant. D’ailleurs je me souviens seulement là de dire :
–Euh, merci.
Elle va s’appuyer contre le mur, moi j’en profite pour regarder si j’ai pas un truc dégueu accroché à mes vêtements.
–Si tu as faim, il y a encore plein de livreurs qui passent à cette heure-ci. Et on a un super dinner qui fait un service sous 24 heures.
–Oh, je meurs de f…
En trouvant son regard j’y constate une sympathique malice, et soudain je comprends ce qui la pousse à me dire ça. Ah ben merde ! J’ai vraiment l’air assez miséreux pour faire les poubelles ? J’ai du mal à savoir si elle est sérieuse. Elle récupère un détritus, et continue :
–A moins que tu cherches à te refiler le tétanos? Je connais des sorts qui pourraient te faire autant de mal et qui sont un peu plus efficaces que ces ordures.
–Oh, tu as un catalogue de maladies mortelles ? Super pratique pour se concocter un petit arrêt travail.
Me composant une dignité – et foutu pour foutu – je m’accoude au rebord de la poubelle. Quand je l’ai aperçue pendant la soirée, elle avait l’air super occupée et concentrée, mais elle irradiait tout de même une énergie solaire et pétillante. Là, au calme, sans le bruit et le mouvement, je perçois la même chose, mais maîtrisée, tranquille. Son sourire franc et mutin est contagieux, je me prends à le lui retourner.
–Mais je préfère ta recommandation sur le diner. Je rêve d’un burger. Mon sourire se fige. Presque au point d’oublier le truc froid qui me coule le long du mollet.
Je frissonne : là c’est trop. Je m’extirpe subitement et maladroitement de la poubelle et, déséquilibré, manque de finir sur le cul. Je me redresse tant bien que mal, et contemple le rassemblement d’ordures d’un air accablé.
–Putain, jamais je le retrouverai mon papier.
Je me tourne vers la jeune femme.
–T’as dit que tu connaissais des sorts ? T’es une sorcière ? Tu connais pas des tours de magie qui peuvent, j’sais pas, de faire revenir un truc dans ma poche ? Ou te permettre de tirer un truc de derrière mon oreille comme les magiciens, genre “Est-ce que c’est bien votre carte ?” et miracle, c’est bien ça ?
J’ai mimé mes paroles des mains, et les rabaisse pour m’entourer moi-même de mes bras en frissonnant. Je soupire pour me donner la force de remballer mon air désespéré : ce qui aurait pu, si ça se trouve, grandement m’aider a disparu sous des couches de serviettes et vieilles frites gorgées de bières. Je passe une seconde à me demander si j’ai vexé le karma, avant de me rappeler que la faute d’être con me revient. Je souris à la rouquine en lui tendant une main pour serrer la sienne.
–Au fait, moi c’est Lucius. Luci pour les amis. Je désigne nos mains l’une dans l’autre. Et je réalise que j’espère très fort ne pas t’avoir filé mon tétanos.
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N'ayant pas réellement pensé que le jeune homme fait ça par besoin, Theo hausse un sourcil en comprenant qu'il a en effet faim. Elle se demande pourquoi il n'est pas allé au diner comme tout le monde: après tout, elle l'a vu dépenser des mille et des cents au bar et se souvient très bien du super pourboire dont il l'a affublée. Faut-il désormais qu'elle le lui rende? Elle qui comptait dessus pour faire ses courses de la semaine.
-Un catalogue de maladies mortelles, non. On ne touche pas à ça dans mon clan. Mais je peux te transformer en lépreux en faisant tomber ta peau, si ça te chante.
Elle claque des doigts, moquant les émissions sur les sorcières qui pouvaient jeter des sorts par ce simple moyen. Pour sa part, pas besoin de quelque geste que ce soit: juste de beaucoup beaucoup de concentration. Et elle n'en a pas toujours en stock - à cette heure-ci, elle serait d'humeur à faire un somme plutôt qu'à devoir puiser dans ses réserves magiques.
Son sourire s'agrandit lorsqu'il lui est rendu et elle comprend qu'il n'en démord pas: le boug a la dalle. Elle regarde l'heure sur son portable, vérifie que le diner n'est pas exceptionnellement fermé et constate que tout semble rouler. En plus, il n'est pas très loin de chez elle, ce qui l'arrange grandement.
Elle rigole en observant l'espèce d'amas de détrituts qui coule le long de la jambe de Luci et approuve ses dires.
-Va pour un burger. Je suis étonnée qu'il te reste de quoi le payer, tu avais l'air d'humeur à casser ta tirelire, ce soir.
Elle lui laisse la place qu'il faut pour qu'il se sorte enfin de cette poubelle et cherche dans sa sacoche de quoi le rafraîchir un peu. Elle se trimballe toujours avec une brume parfumée sur elle, ayant en horreur l'idée de pouvoir sentir mauvais.
-Je n'insinue rien ici mais j'imagine qu'avoir l'odeur des restes de repas dans le nez ne doit pas être très confortable.
Elle sursaute presque face à son engouement pour la possibilité qu'elle soit une sorcière. D'habitude, c'est plutôt trivial, pas de quoi en faire tout un fromage. Serait-ce un humain qu'elle a sous les yeux? Si c'est le cas, que fait-il à une heure pareille à traîner dans Eagle Lake? Même si le quartier ne craint pas trop, c'est totalement inconsidéré de ne pas être au moins accompagné face aux beasts et démons qui rôdent à la recherche d'âmes perdues.
Prise d'un élan de sympathie pour Luci, elle tente de se rappeler des quelques sorts dangereux qu'elle connait si jamais quelqu'un vient à les agresser. Elle pourrait au mieux les électrocuter et au pire leur faire perdre leurs dents. Ce qui n'est jamais négligeable face à un homme-crocodile ou hippopotame.
-Euh oui, effectivement. Je ne connais rien qui puisse faire revenir ce qui est perdu ou disparu, mais je peux peut-être aider. Qu'est-ce que tu cherches, exactement?
Elle n'hésite pas une seconde avant de lui serrer la main et lui sourit franchement.
-Enchantée Luci, moi c'est Theodora. Mais appelle-moi Theo.
Elle grimace face à l'évocation du tétanos, cela la ramenant à la fois où sa mère l'a fait vacciner dans le dos de ses consoeurs. La grande prêtresse ne l'avait pas bien pris du tout et elles avaient risqué l'exclusion du clan - chose qui finalement, ne lui aurait pas déplu. Vive les vaccins.
-Je peux t'accompagner pour ton burger, tu me sembles assez neuf ici, n'est-ce pas? Et il vaut mieux qu'un humain ne se promène pas tout seul, passé une certaine heure.
Le jeune homme lui semblant sympathique et faisant une totale confiance à son instinct, Theo lui tend une main pour qu'il la suive. Le diner n'est qu'à une petite trotte et elle est du service du soir demain, elle pourra donc se lever tard et ce petit détour n'aura pas d'impact sur son agenda.
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Re: SHINY HAPPY PEOPLE – Theo
J’ai beau être encore un peu éméché, ce qui aide à voir les choses positivement, je me dis qu’on rencontre des gens avec plus de chaleur que la météo ici. Et ça me fait du bien de le constater. La jeune femme a un sourire malicieux et une étincelle dans le regard qui me plaisent beaucoup et qui transmettent une bonne humeur contagieuse. Ça suffit à faire passer la pilule de ce mauvais épisode de papier perdu et de poubelles.
Surtout que la rouquine me fait rapidement comprendre qu’elle aussi, elle est une sorcière. Décidément, on en rencontre plein dans le coin, et ça ne devrait pas me surprendre, mais j’ai l’impression que je ne m’habituerai jamais. J’ai beau avoir grandi dans la connaissance de l’occulte et du surnaturel, vivre au sein d’une telle densité de phénomènes paranormaux et magiques, ça m’émerveille toujours. En répandant avec gratitude quelques pressions du parfum qu’elle m’a gentiment proposé - hum, j’aime bien - je l’écoute me répondre qu’elle ne sait pas faire revenir ce qui est perdu ou disparu, mais me demande des précisions sur ma situation. J’ai une grimace dépitée en lui rendant la petite bouteille.
–Hmm, c’est une longue histoire… Mais j’avais un truc important sur un papier, et je l’ai jeté là-dedans.
D’un geste ample, je désigne la benne, et pousse un soupir.
–RIP, petit papier.
Je décide de faire mon deuil, et me présente à la jeune femme en serrant sa main. Elle en fait de même. « Enchanté pareil Theo. » J’aime la situation d’autant plus que c’est absurde d’échanger nos prénoms alors qu’on est chacun sur le chemin du retour vers chez nous, et qu’on ne fait que se croiser. Et je me rappelle brusquement que le plan pour le futur proche, c’était de rentrer retrouver mon appartement vide, et j’ai mon cœur qui se serre à cette idée.
–Je peux t'accompagner pour ton burger, tu me sembles assez neuf ici, n'est-ce pas? Et il vaut mieux qu'un humain ne se promène pas tout seul, passé une certaine heure.
Un large sourire étire mes lèvres : elle est vraiment en train de me proposer de m’accompagner ? Ça éloigne la perspective de l’appart vide, et tout d’un coup je me sens mieux. Ça rend ça totalement valide la dépense supplémentaire que, comme elle a dit, je ne suis pas en moyen de faire. Je préfère largement m’endetter encore de quelques dollars plutôt que me retrouver seul, là maintenant.
–Avec plaisir.
Elle me tend une main, et je l’attrape pour guider son bras et le croiser avec le mien, et me mettre en marche en suivant ses indications.
–J’ai l’air si neuf que ça ? Bon, OK, j’ai pas la notion du danger qu’il y a pour un humain de se retrouver dehors tard, mais qu’est-ce qui te dit que je suis pas un grand sorcier moi, qui peut transformer un loup-garou en chihuahua ?
De ma main libre, je fais un geste qui se veut intimidant en agitant les doigts. Je rigole : clairement, je n’ai pas de moyen de la contredire quand elle me dit humain.
–Heureusement que je suis tombé sur toi. J’espère que tes tarifs de garde du corps ne sont pas trop élevés.
Je décroche nos bras pour pouvoir m’éloigner un peu d’elle, et mieux la regarder.
–Tu pourrais vraiment faire tomber ma peau ? C’est un truc basique ou t’es une nana qui pèse dans le milieu ?
Là comme ça j’imagine que ça doit être chaud à tenir, une ville où dépecer quelqu’un serait à la portée de la majorité. Mais en même temps, planter un couteau dans quelqu’un ne demande pas de skill particulier, et c’est pas pour autant que tout le monde s’y essaye dans le monde normal. Je continue à lui poser des questions, sincèrement intéressé par ce dont elle est capable et où se trouvent les standards magiques dont j’ignore tout. On arrive au fameux diner presque complètement vide, et les burgers qui apparaissent sur les photos au-dessus du comptoir me donnent l’eau à la bouche. Je m’apprête à demander le plus alléchant au petit monsieur rabougri qui se trouve derrière sa tablette, mais il m'interrompt en me lançant le classique « Sur place ou à emporter ? » Je vais répondre, et hésite, fais une moue. Je me tourne vers Theo.
–J’imagine que tu es crevée après ton service mais… si t’es intéressée pour te poser, je t’offre un burger.
Ça n’est pas qu’une histoire de ne pas vouloir me retrouver seul : j’aime bien cette nana, elle a une attitude chaleureuse qui rendrait ça encore plus triste qu’on reparte chacun de notre côté. Mais je fais en sorte de ne pas avoir l’air insistant, histoire qu’elle ne se sente pas obligée : il est tard, et elle ne me connaît pas, alors je sais déjà que si le moindre signe m’indique qu’elle n’a pas l’air emballé je retirerai l’offre. J’ai simplement un petit sourire innocent.
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Re: SHINY HAPPY PEOPLE – Theo
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Heureuse de voir que son sourire trouve sa réciprocité chez Luci, Theo se laisse embarquer auprès de lui, assez en confiance pour le laisser s'insérer dans son espace. Elle rit un peu en l'entendant suggérer avoir de grands pouvoir et hausse un sourcil dans sa direction.
-Je te laisse en charge s'il nous arrive des bricoles, dans ce cas.
Elle pourrait d'ailleurs compter un peu dessus: elle n'a jamais dû se servir de ses propres pouvoirs pour se défendre et n'est pas si sure de réussir à convoquer quoi que ce soit de maléfique en cas de pépin. Elle a été élevée dans le pacifisme et même si certains sorts peuvent l'aider à prendre le dessus pendant une bagarre, elle n'est pas certaine de l'efficacité de ces derniers.
Elle tente néanmoins de garder la face pour ne pas inquiéter Luci et conserve tout de même un oeil sur les alentours, just in case.
-Plus si élevés, quand on considère le généreux pourboire que tu m'as déjà laissé plus tôt.
Très reconnaissante de ce dernier, elle se permet de ressérer son emprise autour du bras du garçon et constate qu'ils ne sont plus très loins du fameux diner. Elle sent la faim lui faire gargouiller le ventre et se rappelle avec joie qu'ils proposent ici plein d'options végétariennes. Ses parents l'ont en effet élevée dans le respect des animaux et de la nature et lui ont vite expliqué comment la viande finit dans les assiettes - chose qui traumatisa la jeune fille et qui la dégouta à jamais des ribs et autres plats composés de viande.
-Désolée de te décevoir, mais je ne "pèse pas vraiment dans le milieu" elle se sert de ses doigts désormais libres pour représenter les guillemets de sa phrase. Il s'agit d'ailleurs d'un des rares sorts d'attaque qu'on m'a inculqué. Et pour tout te dire, il est éphémère: la peau se régénère sous cinq minutes, il ne s'agit que d'un effet d'intimidation.
Consciente qu'elle vient de lui balancer le secret d'un de ses maléfices, Theo porte son index à ses lèvres.
-Mais je compte sur toi pour garder ça secret. Et en échange, je n'utiliserai jamais cette mascarade à tes dépends.
Toujours souriante, elle pénètre dans le diner et hume avec plaisir l'odeur de la friture qu'il convoque. Il s'agit d'un arôme réconfortant, puisque les souvenirs associés à ce dernier la ramènent à des dimanches soirs où ses parents avaient la flemme de cuisiner et au sein desquels elle pouvait aller en ville. Elle se revoit courant vers le vieux diner et croquant à pleines dents dans un burger sans viande. A l'époque, les steaks végétaux n'existaient pas - elle se contentait donc de frites et de retirer la tranche de boeuf entre les deux buns. C'était peut-être un peu idiot de venir ici sans avoir d'options alléchantes, mais c'était sortir de la yourte et ça représentait déjà beaucoup.
-Je ne dirais pas non à un burger, tu sais comment me parler.
Intriguée par la fameuse histoire du garçon, Theo se félicite d'avoir directement répondu par la positive à sa proposition. Si elle suit son instinct, quelque chose d'assez anormal semble s'échapper de lui, malgré cette vibe très chaleureuse et ouverte. Et son naturel très curieux la pousse à approuver silencieusement la suggestion du garçon. Après avoir commandé un burger végétarien et le menu qui l'accompagne, Theo se pose à une des nombreuses tables vides du restaurant. Il fait un peu plus authentique que le hérisson mordant, plus américain et moins guindé. Un couple semblant sortir de boîte ricane sur une banquette éloignée, mais elle constate avec soulagement que personne ne semble dangereux ici.
-Alors Luci, qu'est-ce qui amène un joyeux garçon comme toi au sein d'Eagle Lake?
Complètement sobre et légèrement excitée par le suspens, Theo se penche vers lui et attrape d'une main le soda que le serveur vient de lui ramener. Le sentiment qu'un mystère plane autour de son interlocuteur se renforce en elle et elle tente de calmer la petite boule de stress qui se forme dans son ventre.
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Re: SHINY HAPPY PEOPLE – Theo
Je hoche la tête avec une gravité feinte – mais tout de même sincère – lorsqu’elle m’annonce compter sur moi pour garder secret l’information qu’elle vient de me donner. À qui je le dirais, en même temps ? Après, Victoria m’a laissé entendre qu’il y avait des rivalités entre sorcières et covens… peut-être que ça n’est pas complètement une blague, cette demande de garder le secret, que ce genre de révélation peut véritablement nuire. Je me demande.
On arrive au diner, et en entrant je m’agite avec un grand frisson, comme si ça pouvait me débarrasser du froid et que je le laisse à la porte. Putain, ça fait du bien ! Qu’est-ce qu’on se les caille ici. Toujours raide, je m’avance avec elle jusqu’au comptoir, et lui avance mon offre. Elle ne met vraiment pas longtemps à y répondre par la positive, ce qui étire davantage mon sourire. Je ne sais pas si elle serait en mesure d’y voir la reconnaissance, mais il y en a, car je suis sincèrement soulagé qu’elle ait accepté. Autrement je me serais trouvé tout seul avec le burger du soiffard dans ce froid polaire et ça aurait vraiment été super triste. Encore une fois, la sensation que cette nana dégage quelque chose de particulièrement chaleureux et naturel me frappe, ce qui me gonfle un peu le cœur tandis que chacun notre tour, on fait notre demande à la personne derrière le comptoir. Je déclare payer pour nous deux, et passe ma carte devant le lecteur qu’il me tend sans accorder plus de pensées que nécessaire au manque de sérieux de cette nouvelle dépense.
Je suis Theo à la table qu’elle a choisie et m’installe en face d’elle. Un dernier frisson pour achever de chasser le froid qui me traîne dans les os avec un ”Brrrr” sonore, et je me laisse aller contre le dossier. Je ne sais pas quelle heure il est mais la fatigue commence à se faire ressentir, une bonne fatigue enveloppante plutôt qu’une qui coupe les jambes. Je lui souris, elle se penche vers moi.
–Alors Luci, qu'est-ce qui amène un joyeux garçon comme toi au sein d'Eagle Lake?
Je rigole ; joyeux c’est probablement un terme juste, et j’ignore si la façon dont elle l’emploie comme pour dire que ça ne va pas avec la mention d’Eagle Lake est délibérée, en tout cas moi je l’entends comme ça.
–Pas le soleil déjà pour sûr, je commence en me saisissant du soda.
En sirotant je prends une seconde pour installer un suspens : j’ai raconté des choses à Victoria pour commencer, et aussi à plusieurs inconnus – comme ce soir au bar – alors mon histoire est rôdée. Même si, étrangement, il y a là quelque chose qui me semble différent.
–Tout a commencé très tôt une matinée de 1995… J’ai un petit rire. Je plaisante, c’est pas une si longue histoire. Hm, par où commencer…
J’attrape une frite en faisant mine de réfléchir et la mâche pensivement, avant d’en saisir une autre et de la joindre à mes gestes en continuant :
–Je viens de la Nouvelle Orléans. Est-ce que tu y as déjà été ? C’est magique. Mais je pense qu’il faut y passer un certain temps pour le ressentir. C’est plus profond que les couches superficielles qui attirent les touristes. C’est quand tu fais partie du tableau que tu le comprends, et tous les éléments qui le composent, les gens, les lieux, les histoires… cette ville c’est un jam incessant aux musiciens qui arrêtent pas de s’échanger le lead.
Après avoir posé mon terrain, je fais une pause frite et reprends.
–J’y ai passé toute ma vie, pour ma famille c’est le cas depuis générations. Les Landry y sont bien installés et font partie des principales communautés qui entretiennent les traditions vaudous dans la ville. Ma grand-mère, Tatie Margaret, c’est une grande mambo, une prêtresse. Elle s’adresse aux Lwas, nos divinités si tu veux, pour leur demander des faveurs à la demande des membres de sa communauté.
Je n’ai pas d’amertume particulière dans la voix même en parlant de Margaret : quand je raconte des histoires, ça n’est pas vraiment pour me livrer, c’est pour la faire vivre. Et de toute manière, tant qu’à faire, je préfère éviter de lui accorder trop d’importance, même par le biais simple de mes émotions, c’est un réflexe que j’ai toujours eu : bitches deserve no tears.
–Moi j’étais un peu loin de ça, elle m’a jamais introduit au Lwas, j’étais attiré par d’autres choses. La musique, la fête, la rencontre. Et tu sais quoi, j’étais persuadé que certains Lwas préfèrent largement ça à une prière ou au sang d’un agneau. Et effectivement, c’est le cas d’une partie d’entre eux, les Guédés. Imagine-toi une famille de psychopompes qui passe leur vie entre deux enterrements à honorer leurs morts en levant leur verre à leur mémoire avant de s’en envoyer cinq autres, parlent bruyamment, vulgaires et dépravés.
En écho à l’admiration affectueuse qui perce dans ma voix, je perçois une petite énergie à l’arrière de mon esprit, propre aux Lwas quand leur attention est éveillée par leur mention. Je leur mettrai bien une part de mon repas de côté, je sais malheureusement que le fast-food c’est pas leur truc.
–Ils ont commencé à m’accompagner en concerts, en soirées, à venir se nourrir de l’énergie de ces moments et transmettre la leur. Je peux te dire que c’était des bonnes soirées, et que même sans les savoir là tout le monde ressentait leur présence. Le lien s’est renforcé peu à peu.
Cette fois-ci, je ne suis pas surpris d'omettre naturellement Mary de l’histoire. Même en me sentant en confiance avec Theo, même en sachant que rien ne lui arriverait si je parlais d’elle, j’ai comme l’impression de devoir la protéger en gardant son souvenir pour moi seul. Même en ayant besoin d’aide, même en l’acceptant, ça je ne suis pas prêt à le partager à qui que ce soit. L’autre possibilité, à laquelle je n’ai pas vraiment envie de penser, est que ça repose sur mon réflexe de garder pour moi ce qui est vraiment difficile. Qui sait !
–Ça s’est fait aussi naturellement que rencontrer des amis, et longtemps j’ai pas ressenti le besoin d’en savoir plus sur la nature de ce lien. Jusqu’à maintenant. Mais ma grand-mère n’aurait pas répondu à mes questions, c’est pas une dame très sympa. Finalement c’est les Lwas qui m’ont aidé : ils m’ont donné le nom de cette ville. Eagle Lake.
J’écarte un peu les bras, avec un sourire humble.
–Alors me voilà.
Je place à nouveau des frites dans ma bouche, et lève l’index pendant que je mâche.
–Et donc le lien avec ça et mon petit tour dans la poubelle… Je rigole. Je cherche vers qui m’orienter pour m’aider à combler mes lacunes. Je me doute pourquoi les Lwas m’ont fait venir, ici ça regorge de savoir, sous toutes les formes… j’ai juste besoin d’une direction. Et une nana m’avait noté le contact de quelqu’un ce soir, sur une addition, que j’ai malencontreusement jetée. Du coup on saura jamais si ça m’aurait été utile, ça restera un mystère à tout jamais !
J’adresse un sourire pétillant à Theo, en finalement m’intéressant au burger qui se trouve devant moi vers lequel j’avance les mains.
–The end, je conclue. À toi de me raconter une histoire.
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Re: SHINY HAPPY PEOPLE – Theo
Shiny happy people
Landry Luci ft. Atkins Theo
Amusée, Theo hausse un sourcil face au commentaire de Luci. Il est clair qu'à cette période de l'année, la ville est froide et grise. Après tout, Eagle Lake n'est pas connue pour son tourisme, donc rien de bien surprenant à ses yeux. Elle se souvient l'avoir entendu parler de la ville d'où il vient, un peu plus tôt dans la soirée. Même si elle n'arrive pas à remettre le doigt dessus, elle se doute qu'il s'agissait d'un endroit un peu plus agréable qu'ici.
Il le lui confirme en lui parlant de la Nouvelle Orléans. En ce qui la concerne, elle secoue légèrement la tête pour lui indiquer que non, elle n'y est jamais allée. Il faut dire qu'elle n'est jamais vraiment sortie de cette maudite ville puisque ses parents ont toujours souhaité rester au coven, à toute période de l'année. Ce n'était pas non plus si désagréable: l'été, elle allait souvent se promener au bord de l'océan et avait même l'autorisation de s'y baigner. Les voyages autour du monde sont néanmoins sur sa to-do list et elle ne cache pas son émerveillement lorsqu'il lui conte les histoires de sa ville.
Mais c'est lorsqu'il parle de vaudou que sa curiosité est véritablement piquée. Elle se penche vers lui, abandonnant le burger qu'elle a commencé à grignoter du bout des lèvres. L'atmosphère a légèrement vacillé et l'impression que Luci lui révèle un pan important de son histoire la prend de court. Complètement embarquée dans le récit de son interlocuteur, Theo devient muette et se contente de hocher poliment la tête pour lui montrer qu'elle l'écoute avec la plus grande des attentions.
Le coven d'Hécate avait mentionné le vaudou quelque fois, lors des cours de magie qu'elle avait reçu, adolescente. Les souvenirs qu'elle en a sont assez flous, mais elle se souvient que certaines pratiques n'étaient pas tolérées par son clan. Là où la magie d'Hécate est proche de la création et de la vie, le vaudou semble trouver sa force dans la mort, s'enracine dans des tréfonds plus sombres. Du moins, c'est ce qu'on lui a toujours enseigné.
Avoir le point de vue d'une personne ayant baigné dans cette culture l'intéresse cependant bien plus que les dires de la vieille prêtresse du coven. Son esprit reste grand ouvert tandis que Luci continue de lui parler, aussi prend-t-elle des notes mentales de tout ce qu'il lui raconte. Il est bien question des morts, mais de ce qu'elle comprend, il s'agit de communiquer avec eux et de leur rendre hommage plutôt que de profiter de leur force insaisissable.
Theo penche la tête sur le côté, intriguée par ce lien qu'il entretient avec les Lwas. S'il s'agit bien d'un humain qui lui fait face, il possède un don de médium, comparable à celui de sa propre mère. Elle a souvent vu Ashleigh converser avec des âmes de passage, mais n'a jamais entendu parler d'une telle connexion avec l'impénétrable.
Pensant désormais à une potentielle rencontre entre Luci et sa mère, la rouquine croise ses bras sur sa poitrine, troublée par la perspective d'un tel pouvoir. Elle plisse les yeux, s'interrogeant sur la vie menée par le garçon. La mention de sa grand-mère la fait grimacer, pas non plus très fan de la sienne de son vivant. La mère de son père n'avait pas caché qu'elle la voyait comme une petite batarde au sang impur, puisque mélangé à celui d'une humaine. Theo a envie de compatir mais s'en garde pour le moment. Il ne s'agit pas d'elle présentement, mais de Luci. Toujours silencieuse, elle contemple le garçon, notant beaucoup d'émotion dans le tableau qu'il lui dépeint.
Elle décelle en lui un rapport compliqué à bien des choses: à la magie, à sa famille et au froid de cette maudite ville vers laquelle les Lwas l'ont guidé. Malgré le sourire qui s'étire sur le visage de Luci, Theo sent son coeur se serrer, certaine qu'il a lui aussi vécu de longs moments de solitude. Elle est presque rassurée de le savoir entouré d'esprits, ayant la vague impression que ça l'aide à tenir au quotidien.
Lorsqu'il mentionne à nouveau le papier perdu, elle tire une moue désolée mais commence à réfléchir à ce sujet. Un sort pourrait peut-être l'aider, mais il faudrait qu'elle soit discrète, afin de ne pas se faire choper par le gérant du dinner.
-Pardonne-moi, mais je crois que j'ai plus intéressant qu'une histoire à te raconter: je peux peut-être tenter de retrouver ce qu'il y avait d'écrit sur ta note.
Le visage fermé par la concentration, Theo jette un coup d'oeil sur sa gauche, remarquant que l'employé du dinner est occupé sur son téléphone. Elle fait glisser son plateau sur le côté de la table, faisant de même avec celui de Luci.
-Je vais avoir besoin de la main qui a touché cette addition en premier.
Posant un coude sur la table, elle tend ses doigts vers Luci, posant son autre main à plat sur le meuble. Ce dernier est en formica, chose qui fera largement l'affaire. Theo gratte un peu le matériau et constate qu'il ne sera pas trop dur d'y graver quoi que ce soit mais qu'il faudra être rapide.
-Je vais essayer de transférer les informations sur la table. J'imagine que tu as un stylo sur toi? Et pour transférer les données, on pourra prendre une des serviettes en papier.
S'emparant désormais de la main du garçon, Theo ferme les yeux et se concentre sur le contact entre eux, sur le passage de leurs énergies communes. Elle ne fait que rarement des sorts prenant en compte les émanations d'autrui, mais elle sent bien Luci. Les raisons de sa venue à Eagle Lake sont honorables et maintenant qu'il lui a fait confiance au travers de son histoire, elle peut lui rendre la pareille en lui présentant un pan de sa culture à elle.
Sa paume sursaute en sentant la brûlure qui s'en échappe. Le lien entre Luci, son bras puis l'objet sur lequel se gravent quelques mots est palpable dans tout son corps. Ce sort est désagréable mais il est bien pratique: lorsqu'elle retire sa main de la table, elle constate qu'un nom y est inscrit, ainsi qu'un semblant de numéro de téléphone.
Attrapant rapidement le stylo de Luci, elle pose une serviette sur l'emplacement de l'empreinte et gratte le plus gentiment possible cette dernière, une inscription blanche se démarquant du bloc noir conféré par le bic.
La serviette s'est un peu déchirée au passage et lorsqu'elle tend cette dernière au garçon, elle constate que le graffiti a déjà disparu de la surface en formica.
-La magie d'Hécate est fort pratique, mais souvent éphémère, comme je te l'expliquais plus tôt.
Elle le gratifie d'un sourire gêné et remet son plateau à sa place, allant picorer une de ses frites au passage.
-Mais au moins, on ne risque pas d'être renvoyés pour dégradation du restaurant.
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Lucius Landry
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Re: SHINY HAPPY PEOPLE – Theo
D’aussi loin que je me souvienne, les histoires ont toujours été les endroits où je me suis senti le plus à l’aise, que ce soit les miennes, ou celles des autres. Tristes ou joyeuses, réelles ou fictives, elles sont selon moi toute la richesse de notre condition, la source de l’art et de ce qui nous anime. C’est paradoxal, et en même temps beau je pense, que ce soit ce qui me fait autant aimer les rencontres fugaces de soirées que celles, bien différentes, dans la salle d’embaumement. Celles quand je me retrouve face à un mort pour qui les histoires, c’est tout ce qui lui reste, celles-là même qui me sont racontées à l’oreille par les Guédés tandis que je m’occupe des derniers honneurs pouvant être faits à sa dépouille terrestre. Enfin, m’occupais.
Bref, il y a ça et puis le fait que j’aime bien parler. Il faut avoir conscience de ça, aussi. Ça se voit forcément, dans la façon dont je m’exprime et bouge les mains, et me permets de tenir le crachoir de longues secondes, puis minutes. J’ai rarement de scrupules à le faire, confiant dans le fait que j’aime tout autant écouter, et faire parler pour qu’ensuite la tendance s’inverse. Alors quand j’ai terminé mon récit, tout ce que j’attends, c’est d’avoir celui de Theo. La rouquine m’intrigue, ce malgré le – en plus du – fait que j’ai une sensation d’aise avec elle comme si je la connaissais déjà très bien. C’est un truc propre aux personnes chaleureuses. Je fais en sorte de la lancer sur une histoire à elle, mais elle en a décidé autrement : au lieu d’une histoire, m’aider à retrouver ce qu’il y avait sur ma note. J’écarquille les yeux et entre-ouvre les lèvres.
–Ça serait une super histoire ça. Comment tu peux faire ça ?
Elle déplace nos deux plateaux, je l’observe avidement, toute ma curiosité déployée. Elle demande ma main qui a touché le papier pour la première fois, j’hésite en les regardant tour à tour. J’en sais rien. Mais je suis droitier, alors ça devrait être ça, je lui tends donc ma main droite en espérant ne pas nous mener vers l’échec pour des bêtes raisons de mémoire.
–Je vais essayer de transférer les informations sur la table. J'imagine que tu as un stylo sur toi? Et pour transférer les données, on pourra prendre une des serviettes en papier.
Je ne suis pas sûr de comprendre son plan, mais je tire de ma poche un petit carnet dont je me sers peut-être une fois par mois max, mais qui me manque forcément le jour où je décide de ne pas le prendre. D’entre les pages, je tire un crayon en fin de vie, dont la petite taille est idéale pour un petit encombrement. Elle prend ma main, je me retiens de lui demander s’il va falloir dire “esprit es-tu là” : respectueusement, je l’observe sans rien dire. Elle ferme les yeux, et le silence semble former une bulle autour de nous, de sorte que je n’ai rien pour me distraire d’une sensation que je suis quasi-certain de ne pas inventer : est-ce qu’il n’y a pas comme un fourmillement, là où nos mains sont en contact ? J’essaie de me concentrer dessus, pour déterminer si je l’imagine, ou non. Difficile à dire. Je regarde attentivement Theo, peu à peu persuadé que je n’invente pas cette impression de lien, de passage, l’infime mais indéniable porosité qui brouille la frontière entre nos deux êtres, et permet à l’énergie de circuler de moi à elle, puis à la table sur laquelle sa paume est pressée. Ça ne dure que quelques secondes, à peine, quelques secondes pendant lesquelles le mot qui me vient c’est… lumineuse. Elle, ou l’énergie que je sens voyager, un peu des deux. Avec une sensation de chaleur, defamiliarité, et de gratitude.
Je suis si attentif et concentré que lorsque sa main sursaute je fais pareil. Elle la soulève, et je constate en même temps qu’elle que dessous, le bois est gravé. Je reconnais aussitôt l’inscription qui se trouvait sur le papier que j’ai jeté. Il y a même le numéro de téléphone de la nana. Je souris, fasciné. Theo prend la serviette, et utilise le stylo pour imprimer le relief de la gravure dessus, me permettant d’enfin comprendre ce qu’elle avait en tête depuis le début.
–Wah…
Elle me tend la serviette, je m’en saisis délicatement, comme s’il s’était agi d’une pièce précieuse. Le déchiffrage est incertain, ce qui n’est pas trop grave pour le nom, il suffira de croiser quelques informations si je prends un i pour un l. Pour le numéro de téléphone, c’est dommage, mais tant pis ! On se recroisera peut-être.
–C’est incroyable, je marmonne en contemplant les caractères.
Pris d’une impulsion, je la pose à plat sur la table, et la prends en photo à l’aide de mon téléphone. Comme un ticket de vestiaire : comme ça, pas de risque, ça m’arrive de jeter des serviettes à la poubelle aussi. Je dépose mon portable à côté, et relève le regard vers Theo, plein de gratitude.
–Merci. C’était ouf. Heureusement que j’étais assis, j’serais tombé sur le cul.
Après mon entretient avec Victoria au Sanctum et hormis ce que j’ai vu des pouvoirs de Margaret, c’est la seconde fois que je suis vraiment spectateur de véritables occurrences de magie. Et le vague ressenti difficilement descriptible que j’en retire est bien différent : là où ce qui entourait la Coryphée me semblait ancien, lourd, puissant, la sensation qui m’a traversé en tenant la main de Theo était plus douce, chaude, équilibrée. On en revient à ce que je pensais avant le début de son sort : je suis intrigué.
Et c’est bien, parce qu’on a encore chacun le temps d’un burger pour que je puisse l’interroger, sur elle, sur sa magie, si ça lui a coûté de faire ça, comment ça a marché. On discute avec toute la simplicité du monde. On dit aussi pas mal de conneries. J’ai le temps de me dire, à un moment, que si le nom imprimé sur la serviette me mène bel et bien à des réponses, je suis content que l’univers ait mis Theo sur ma route pour me permettre d’y parvenir malgré les bêtes obstacles. Et si c’est pas l’univers, le hasard fait bien les choses.
Finalement on échange nos numéros au moment où on décrète qu’il faudra qu’elle passe chez moi pour que je lui prouve que je ne mens pas en disant que je suis un super mixologue. Je précise juste qu’il faudra un peu attendre, parce que je n’ai pas encore réussi à trouver comment fonctionnent mes radiateurs, et j’ai peur qu’ils soient simplement pétés. Faudra que je me penche là-dessus, plus tard.