Vincent, le patron du Hérisson mordant, a changé les horaires de Theo et l'a laissée finir plus tôt pour la première fois depuis qu'elle y travaille. Il doit former une petite nouvelle, Alix, qui la remplacera également pour ses livraisons certains soirs de semaine. 
Il a remarqué que la rouquine se donne beaucoup de mal pour remplir correctement toutes ses tâches, mais qu'elle a peut-être déjà besoin d'un peu d'aide en salle, ainsi que les soirées.
En tant que bon manager, il ne peut pas se contenter de compter sur elle uniquement - que se passera-t-il le jour où elle tombera malade et qu'elle sera à court de potions pour se guérir? 

Les affaires ayant le vent en poupe depuis que les humains se sont décidés à franchir les portes d'Eagle Lake, Vincent a donc pris la décision d'employer une autre serveuse, évidemment payée le strict minimum, pour commencer. 
Les CVs ne sont pas ce qui manque, mais en tant que propriétaire consciencieux, il a décidé de choisir une jeune fille qui commence les études, qui a besoin d'argent de poche et qui a des horaires flexibles. 

Theo goûte au 7h-15h pour la première fois de sa vie, et ne trouve pas cela désagréable. Au moins, elle s'est levée tôt et peut profiter du reste de la journée pour vaquer à ses occupations. 
N'ayant pas eu le temps de faire un tour du quartier dans lequel elle habite de jour, elle décide  d'aller sillonner les rues et découvrir la zone résidentielle qui est désormais son "chez soi".

Ces mots sont un plaisir à penser et même si son appartement riquiqui ne lui a pas permis d'y stocker toutes ses affaires, Theo est ravie de pouvoir dire qu'elle habite seule, chez elle.
La solitude n'étant pas sa plus grande amie, elle a tout de même informé Isaac de la nouvelle liberté qu'elle vient de s'offrir et l'attend donc dans ce petit magasin qui lui avait tant fait de l'œil quand elle était petite.

Dans leur formidable jeunesse, Isaac et elle s'étaient longuement amusées à arpenter les rues en périphérie de la ville, lorsque Theo réussissait à échapper quelques instants au regard de ses parents. Elle l'avait d'ailleurs connue avant que son histoire ne s'assombrît, avant que la très jeune femme ne devienne la fille au centre d'un crime irrésolu et impayé. 

Ses parents avaient bien connu les Chesterfield, puisqu'ils avaient sympathisé avec eux à l'aube de leur venue à Eagle Lake. 
La maison d'Isaac ne se trouvait pas loin de leur yourte et les deux petites purent ainsi se retrouver pour jouer ensemble tous les weekends. Les Atkins furent particulièrement ravis de cette heureuse association, pensant qu'il était important pour la petite sorcière de se familiariser avec les humains dès son plus jeune âge. 

Pendant qu'Isaac lui montrait ses émissions préférées, Theo l'accueillait dans les pans de la forêt au sein desquels on pouvait trouver des herbes médicinales qui lui permettraient de guérir ses parents d'un rhume, ou d'une petite grippe. Fascinées l'une par l'autre, elles connurent les beaux moments d'amitié propres aux petites filles ayant trouvé une personne spéciale et chère à leur cœur. 

C'est au moment de leur adolescence qu'elles se perdirent un instant de vue, lorsque le drame frappa la famille Chesterfield et que Theo ne put apaiser les souffrances d'Isaac. Meurtrie par le deuil de son amie, la jeune femme tenta de lui concocter toutes les potions qui pouvaient guérir un peu son coeur et son esprit. Elle comprit néanmoins que le deuil s'accompagnait d'un certain temps et que c'était de cela dont son amie avait réellement besoin: un temps précieux et de l'espace pour respirer et s'y retrouver. 

Leurs fameux weekends prirent ainsi fin, mais leurs escapades adolescentes furent légendaires. Chaque fois que l'irlandaise convoquait son amie pour une sortie nocturne, la rouquine rappliquait illico. 
Theo connut ses premiers sentiments de défiance aux côtés d'Isaac, faisant le mur pour l'accompagner lorsque ça la chantait d'aller se balader. Elle s'était souvent sentie coupable, mais s'était consolée en se disant qu'elle aidait une amie à aller mieux, rien de plus. 

Même si les études de Theo prirent beaucoup de son temps, elle plaça toujours la jeune femme comme une priorité, celle-ci allant et venant à elle lorsqu'elle se sentait d'humeur festive ou qu'elle avait besoin de respirer un bon coup. La rousse avait toujours trouvé son compte dans cette relation: elle savait bien que l'irlandaise était à l'aise à ses côtés et était heureuse de pouvoir l'aider pendant un instant, à penser à autre chose.

Plongée dans ses réminiscences en contemplant un charme en quartz rose, Theo a hâte de retrouver sa grande amie, celle qui l'a rendue moins seule dans sa jeunesse et qui continue de lui apporter le soutien dont elle a besoin au quotidien. 

-Ah, te voilà enfin. Bienvenue chez moi - enfin, dans mon quartier. Qui aurait crû que j'habiterais un jour là où ma mère achetait ses tarots, quand j'étais enfant?

Elle lâche le charme, le laissant pendre aux côtés de ses compères.
Quel plaisir c'était, de voir son amie lui sourire et la reconnaître. D'avoir quelqu'un qui nous connait si bien qu'il sait à quel point il compte pour nous.

-Maintenant cet endroit me semble ridiculement petit. Je n'ai même pas pu trouver des lys pour préparer ma fameuse potion d'aide à la concentration. Il faudra qu'on passe chez un fleuriste, si ça te va.

Le soleil ne s'était toujours pas levé. Dehors, la noirceur laisserait bientôt place à la lumière, certains rentreraient chez eux après une longue nuit de travail, tandis que d'autres s'éveilleraient difficilement pour aller effectuer leurs tâches quotidiennes. Allongée dans son lit, Isaac regardait le plafond, les yeux rivés sur un monde imaginaire. Elle n'avait pas fermé l'oeil depuis deux nuits déjà. Autour d'elle, la pièce semblait être une sorte de mélange de dépression et de flemme : de quoi nourrir un peu plus sa culpabilité. Mais qu'importe. Son père disait toujours que le monde n'allait pas s"effondrer et que chaque chose prendrait le temps qu'il faudrait. Il lui manquait. Sa mère aussi.

Elle inspira une longue bouffée d'air et elle se releva lentement. Assise sur le bord du lit, elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre avant de regarder les notifications de son téléphone. Tout était calme. Elle descendit lentement dans sa cuisine et se prépara un thé machinalement, en attrapant le premier sachet qui viendrait à se trouver sous sa main. Elle fila ensuite à la douche - son thé refroidirait, comme d'habitude - et elle enfila sa salopette de travail couverte de traces de charbon. Engloutissant littéralement son petit déjeuner composé d'un bol de Count Chocula, Isaac ressemblait presque à cette ado qui était toujours en retard pour aller au lycée. Un bref sourire vint se dessiner sur ses lèvres.

Aujourd'hui était une journée un peu spéciale puisqu'elle allait retrouver son amie depuis toujours : Theodora. Theo et elle se connaissaient depuis l'enfance et avait pour ainsi dire, grandi ensemble comme des soeurs. Si Theo, de par son éducation, avait toujours été sage et rangée, Isaac, elle, était un feu follet passant son temps à tester les limites de ses parents. Paddy et Keira étaient des sortes d'oursons en guimauve qui avaient bien du mal à s'énerver contre leur fille, et encore plus à la punir. Généralement, cela finissait par un sermon et une pseudo punition qui durait deux heures, à tout casser. Pire encore, il arrivait que Paddy finisse par rire des conneries de sa fille. Un peu comme la fois où, aidée de Theo, Isaac s'était infiltrée au sein du Coven d'Hécate et avait remplacé la résine d'encens par de la résine de cannabis... Autant dire que la séance de méditation hebdomadaire ne s'était pas tout à fait passée comme prévue. Après un tour par le commissariat, on avait libéré Isaac en raison de son âge, mais également parce que son père était suffisamment apprécié par le commissaire pour ne s'en sortir qu'avec une mise en garde de daron.

S'apprêtant à filer dans l'atelier, elle jeta un coup d'oeil à l'étage. De là où elle était, elle pouvait voir la porte de la chambre de ses parents. Une sorte d'étau se refferma sur son coeur. Après leur décès, elle avait fait le choix de rester vivre dans cette maison, avec une certaine appréhension. Si elle était le lieu même où ils avaient été assassinés, elle était aussi leur symbole d'attachement à Eagle Lake. L'atelier était collé à la maison, et Isaac s'était épanouie entre le cocon et le buisness familial. Theo, une fois de plus, avait été présente à ses côtés malgré le fait que le temps leur ait fait prendre un peu de distance. Elle était venue aider son amie à vider les affaires ayant appartenues à ses parents. A faire du vide, à tout mettre en carton et à tout stocker dans la cave. Isaac avait pris la décision de rester vivre sur place mais il lui fallait tout refaire, tout changer, pour mieux guérir. La seule chose qu'elle refusa de toucher : leur chambre. Si tout avait été nettoyé par des équipes spécialisées, il était hors de question de changer quoi que ce soit. Ainsi, tout était régulièrement nettoyé, mais rien n'était changé. Cette chambre était son autel, et les biens qu'elle renfermait, des souvenirs ineffables.

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L'heure de son rendez-vous approchait à grands pas. Après une bonne douche et un changement de vêtemets en règle, Isaac se hâta vers Lucifer's Street. Musique à fond dans le vieux pick-up du paternel et clope au bec, la forgeronne ne dérogeait pas à sa réputation de je m'en foutiste. Elle s'en tapait. Arrivant au point où les deux jeunes femmes avaient convenu de se voir, elle gara son tacot dans une rue adjacente à l'avenue principale et se hâta. Au loin, elle aperçu Theo et une sorte d'excitation gagna son coeur. Certes, leurs entrevues étaient bien plus rares qu'avant mais elles n'en étaient que meilleures.

- Désolée ! Je suis en retard. Je n'ai pas vu le temps passer. - elle jeta un coup d'oeil au quartier en sifflant entre ses dents - Il est vrai que c'est un chouette quartier. Ça doit grandement te changer des bois ! - fit-elle en lui donnant un petit coup de coude.

Elle tira de nouveau sur sa cigarette roulée jusqu'au filtre puis, tandis qu'elle cracha la fumée, rangea son mégôts dans une petite boite dans sa poche. Elle avait beau n'avoir rien à foutre de presque tout, il y avait tout de même des limites.

- J'irai où tu iras - chantonna-t-elle sur un air de Céline Dion avant de donner une tape sur la fesse de Theo en signe d'approbation.

Les remarques sur les bois et son accoutumance à ces derniers ne dérangent Theo que lorsque quelqu'un d'autre qu'Isaac les fait. Elle sait que la taquinerie est une marque d'affection chez la jeune femme, qu'elle est ainsi et pas autrement.
Elle lui lance un sourire sincère et sursaute en sentant le coup contre sa fesse, riant de plus belle face à ce dernier.

-Le fleuriste d'abord. L'appart ensuite. J'aurai une commande à faire - mes parents m'en envoient quelques unes comme ils savent que j'ai besoin d'un peu d'argent.

Isaac et elle ont tellement l'habitude de passer du temps ensemble qu'elle s'autorise même à lui montrer certains sorts qu'il vaut mieux garder à l'intérieur du coven. Sa foi en son amie est néanmoins intarissable et elle mettrait sa main à couper avant de cacher quoi que ce soit à l'Irlandaise.

Désormais sortie de la boutique, elle prend une rue perpendiculaire à cette dernière et regarde son téléphone pour les guider. Elle a pu s'en acheter un avec ses économies et est ravie de constater que ce petit outil est plus pratique que certains sorts d'orientation. Elle qui avait l'habitude de se perdre autrefois est bien contente d'avoir google maps à sa disposition.

-J'imagine que tu as travaillé aujourd'hui - ce n'était pas dérangeant de devoir fermer la boutique un peu plus tôt?

Très au fait qu'elle travaille d'arrache-pied, Theo lance un regard légèrement inquiet en direction d'Isaac et ignore les passants qui jettent un coup d'œil curieux vers elles. Il n'est pas rare que les gens s'interrogent sur cette amitié qui déchaîne les passions et délie les langues: les sorcières sont plutôt proches des démons, habituellement. 

Le fleuriste le plus proche a également la particularité d'être à deux pas de chez elle. Theo range son téléphone, désormais bien au fait d'où elles se trouvent et comment repartir ensuite vers son appartement.

-Je vais vous prendre cinq lys, je vous prie.

Elle sort sa monnaie et remarque une orchidée blanche avoisinant la caisse du fleuriste. Constatant que son amie fume sa clope dehors, elle s'empresse de prendre le pot dans ses mains et de l'ajouter à sa commande.
Isaac se fout de tout, mais est généralement assez touchée en cas de cadeau spontané. La pureté de la plante la rappelle à leur belle amitié et ce sera toujours un petit plus pour décorer son salon. Et puis, les orchidées n'ont pas besoin de trop de soins.

-Voilà pour toi. Essaye de la garder en vie.

Elle lui pique sa cigarette pour tirer une latte dessus et la lui rend en lui faisant un rapide clin d'oeil. Elle est extrêmement bien lunée aujourd'hui: il fait beau, il ne fait pas froid et Isaac est près d'elle. What could go wrong?

Prenant son amie par la main, elle la dirige vers le bout de la rue, avant de tirer ses clés du sac à main en cuir qu'elle porte à l'épaule.
Pressée de montrer son appartement à la jeune fille, elle ne tient plus en place et sautille comme une gamine devant la porte, après avoir monté les trois étages (pas d'ascenseur car même si on est chez les riches, il ne faut pas non plus pousser).

-J'ai du vin au frais, il t'a convoquée. On pourra aller en chercher en supérette s'il en manque.

Elle jette ses clés dans le petit pot en céramique plein de piles qu'elle garde dans l'entrée. L'appartement est plutôt biscornu mais a son charme: bien qu'elle n'ait qu'un studio, ce dernier est chaleureux et baigne dans la lumière du jour. Les plantes inondent la pièce de verdure et le petit établis sur lequel Theo fait ses potions et concoctions est posé contre la grande fenêtre de la pièce principale. La salle de bain est un peu excentrée du reste de l'appartement, ainsi que les toilettes et la cuisine. La rouquine se dirige d'ailleurs jusqu'à celle-ci pour aller chercher ladite bouteille. Elle récupère un tire-bouchon et va s'asseoir sur son canapé-lit (surprenant de confort, puisqu'évidemment offert par ses parents).

-Qu'as-tu de beau à me raconter? Tu vois toujours le beau blond que tu croises de temps en temps au bar?  

Isaac aimait bien la relation qu'elle entretenait avec Theo depuis longtemps. Tout était simple, sans prise de tête, juste une amitié paisible. Elles se faisaient confiance et cela était suffisant. Souvent, la présence de la serveuse se voulait rassurante, voire même apaisante pour la forgeronne. Finalement, un véritable bol d'air frais après le décès de ses parents.

- Fais ce que tu as à faire, je te suis.- fit-elle en souriant.

Les mains dans les poches et les cheveux au vent, la jeune femme embrayait le pas de sa comparse, tripotant alors par réflexe ses clés de voiture qui traînaient au fond de l'une des dites poches.

- Bof, ça va. J'ai pas mal de boulot mais l'avantage d'être son propre patron, c'est que je ferme et que je bosse quand ça me chante. Je suis dans les temps et même si prends quelques heures de retard, ce n'est pas catastrophique. Et puis étant la seule dans le coin à faire ce que je fais, les clients n'ont pas le choix que d'attendre ! - elle révisa mentalement le boulot qu'elle avait à faire sans laisser paraître une seule seconde qu'elle était en réalité très en retard sur ses commandes - Puis tu sais, on a pas beaucoup l'occasion de se voir en ce moment. Donc je préfère profiter un peu de ce temps avec toi plutôt qu'à l'atelier. .

Isaac dormait mal, c'était un fait. Et évidemment, cela impactait grandement sa productivité au travail. Elle avait beau faire constamment des heures en plus, tout en se privant de week-ends, et cela ne lui permettait pas de rattraper son retard. Il n'était pas rare qu'un artisan soit en retard - voire très en retard - mais il n'était pas bon non plus que cela s'éternise. Evidemment, la Chesterfield passerait encore son week-end derrière l'enclume. Tant pis.

Elles entrèrent chez le fleuriste et Isaac en profita pour observer avec une certaine admiration cet univers de couleurs et de senteurs. Il lui sembla alors être aux antipodes du sien. Ici, tout était frais, mouvant, neuf et jeune. Les parfums suaves se mêlaient à des odeurs sucrées et légères, tandis que d'autres pouvaient être entêtantes. La lumière ici était reine, et plus encore : elle était mère de tout. Les plantes s'épanouissaient sous les rayons du soleil qui venaient réchauffer doucement leurs délicats pétales. La forge, quant à elle, n'avait rien à voir. Tout était sombre, poussièreux, brut et pris entre la froideur du métal et l'ardeur des flammes qui venaient lécher les métaux en fusion. Les odeurs, quant à elles, étaient parfois nauséabondes et parfois empruntes d'une sorte de violence. Mais étrangement, cela lui plaisait plus que tout au monde. Regarder ses doigts encrassés par les battitures, les différentes cires à métaux ou la graisse qui lui permettait d'entretenir ses machines, lui donnait indéniablement la sensation du devoir accompli.

C'est avec surprise qu'Isaac accueilli le cadeau délicat de Theo. Cette orchidée blanche semblait être tout le contraire de la forgeronne. Cela lui plu.

- Merci ! Je vais faire ce que je peux pour ne pas l'assassiner.

Lovant la plante entre ses mains, elle sembla lui transmettre mentalement l'ordre de rester en vie. Ce qui serait vain, bien sûr. L'irlandaise était tout sauf une amie des plantes, les tuant à tour de bras.

Theo lui attrapa la main et elles se dirigèrent toutes les deux au troisième étage d'un bel immeuble. Elles entrèrent au sein du studio de son amie, la bouteille de vin les appelant. Etrangement, Isaac ne fut pas surprise par l'allure du studio. Celui-ci émanait des bonnes vibes de la serveuse. En regardant autour d'elle puis en posant ses yeux sur Theo, il lui vint alors un morceau qui sembla coller tout particulièrement à son image : Spring Fever de Connan Mockasin et Tex Crick. Une sorte de douceur dans un chant de coquelicots. Bien loin de ce que la Chesterfield écoutait en temps normal.

Elle s'installa et attrapa son verre, en attendant l'arrivée du précieux breuvage.

- Il m'a posé un lapin lors de notre dernier rencard ! Tu y crois celle-là ? Je pense qu'il voyait quelqu'un d'autre et il a fait son choix. - elle leva les yeux au ciel et soupira. - Et toi alors ? ça donne quoi en ce moment ? Et comment ça se passe au sein du coven ? - demanda-t-elle réellement curieuse.

Isaac ne connaissait pas grand chose à tout ce petit monde. Même si ses parents lui avaient appris un certain nombre de choses, la jeune femme ne s'y était pas trop intéressée au départ, mais elle avait dû faire avec lorsqu'elle dû prendre la relève paternelle.