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MAL – she sells sea shells on the sea shore
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Mal Miller
Mal Miller
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Date d'inscription : 29/02/2024
Dévoiler le secret

Carte d'identité
Race: Demon
Clan: Cercle de Mephistophélès
On RP ? : Oui mais il va falloir être patient.
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MAL – she sells sea shells on the sea shore
  • MILLER
  • Malicious dite Mal
  • XX ans 25 d’apparence
  • Féminin
  • Nat. Américaine, origine Infernale
  • Capricorne
  • Organisatrice d’événements / entrepreneuse / à la tête de Decem
  • Démon, Cercle de Méphistophéles
▬ ft. Zendaya

Carnation : mate
Taille : 1m69
Corpulence : brindille
Cheveux : bruns longs bouclés et cauchemardesques
Yeux : jaunes et magnétiques mais sensibles, souvent cachés derrière des lunettes de soleil
Signe(s) distinctif(s) : cicatrice de brûlure sur le bras, quelques morsures, une poignée de tatouages
Caractère

Une soirée événementielle, probablement après minuit, on aperçoit parmi la foule les contours de l’organisatrice qui évolue à travers l’air épais et les lumières artificielles. On ne se retrouve pas à ces soirées privées par hasard alors on sait qui elle est, et même autrement on s’en douterait : jamais seule, toujours flanquée d’une silhouette sombre au moins, elle se déplace, agit et parle avec le flegme permis par la maîtrise de son environnement. C’est d’autant plus marquant que ça dénote avec sa corpulence menue ; ses collègues démon la disaient “loupée”, à l’époque.

Mais ça personne ne peut se vanter de le savoir, encore moins en déduire que c’est probablement de cette période qu’elle tire une hargne qui agit comme un courant souterrain ; l’impassibilité neutre, elle a été forgée par les années, par l’habitude et par l’expérience qui permettent le contrôle. La nature de Mal pourtant renferme bien plus d’imprévisibilité qu’il n’y paraît. Motivée en réalité par la passion plus que par la raison, c’est son instinct qui la guide, l’amour du jeu et le frisson de la stratégie, et surtout, surtout celui de la victoire. Addicte au passage de toutes les étapes qui la rapprochent de son but et lui font grimper les échelons, elle se lance dans cette course personnelle à corps perdu, au détriment de tout ce qui peut en pâtir, elle-même comprise. Poussée trop loin, l’impulsivité pourtant combattue au long des années voit la brèche pour ressortir ; et si elle évite ces pertes de contrôle avec vigueur, ça n’est pas toujours pour le pire : chanceuse, intuitive, ingénieuse ou un peu des trois, c’est souvent l’impulsivité qui l’a sortie de nombreuses mauvaises situations, et l’ont finalement menée là. En bonne créature des Enfers, elle sait manier les vices et la tentation, négocie avec verve et se ferait offrir le bon Dieu si elle en voulait. Elle s’est construite sur les arnaques, les contacts et les transactions, et ses collaborateurs ne peuvent qu’attester de son bagout parfois sournois.

Mais les plus proches peuvent attester d’autre chose : elle ne sait pas s’arrêter. Ça n’est pas vrai que pour le travail, tous les excès l’attirent magnétiquement, pour cette raison Mal sait se tenir loin des drogues et alcools qui ont failli causer sa chute, par le passé – son trait le plus humain. Car elle affectionne profondément, et sincèrement les passions qu’elle partage avec ces créatures fragiles qui peuplent la surface. C’est ce qui l’a poussée à y rester ; leurs défauts l’ont charmée et continuent de le faire, et leurs inventions ne cessent de la surprendre. Les armes, la fête, le sexe, et l’argent… elle leur doit les fixations qui la passionnent, les ensemble oversize, les sneakers, les pistolets et le rap US, rares thèmes sur lesquels elle se retrouve matérialiste à accumuler les acquisitions. Qu’est-ce qu’elle admire les humains pour tout ça, et pour les émotions déchaînées qui se trouvent derrière, la rage de survivre, la possessivité, la peur de tout perdre. Ce sont des choses qu’elle reconnaît plus ou moins consciemment chez elle, qu’elle ne rejette pas, mais s’évertue à maîtriser pour ne rien voir se mettre en travers de son ambition.

Mais si elle pourrait faire passer cette dernière avant toute chose et toute créature, elle n’en a pas moins une loyauté sans bornes envers ceux qui ont gagné sa confiance difficilement donnée : si elle sait jouer du contact, la confiance, la vraie, elle ne la donne qu’au prix de véritables preuves. Méfiante, et indépendante, elle n’aime pas se reposer sur quoique ce soit, et on n’est jamais aussi bien servi que pas soi-même. Ainsi les rares qui se sont vus attribuer une vraie place à ses côtés bénéficient de sa redevabilité et de sa protection, qui révèle en de rares mais marquantes occasions un surprenant côté maternel. C’est cette poignée qui serait suffisamment proche pour percevoir ce qui tourne au fond, tout au fond de la machine, le moteur enseveli, caché et ignoré, à cette motivation : un besoin maladif de se prouver, et un complexe d’infériorité mal assumé face aux gens de pouvoir. Elle cache difficilement un mépris profond pour ceux nés au-dessus de tous ou agissent comme en tant que tel. Ainsi la plupart des vampires la repoussent proprement, ceux de la royauté en particulier, tout comme certaines sorcières haut placées dans leur Coven. Plutôt méfiante envers sa propre race, elle ne s’approche pas trop des démons à l’exception de ceux avec lesquels elle fera – précautionneusement – affaire. Les Beasts nourrissent chez elle une affection certainement biaisée, car la plupart qu’elle a connu étaient bien des psychopathes, mais pas moins humbles et débrouillards : c’est d’eux qu’elle aime le plus s’entourer. Les Undead la laissent indifférente, et les humains… elle les laisse la surprendre, tout en ne les trouvant intérieurement pas vraiment crédibles. En somme, ce sont les arrogants qui attisent sa haine, et elle nourrit instantanément une rancune vengeresse pour quiconque la regarderait de haut, comme le faisait Malicious à l’époque où elle était Meek – autrement dit, l’époque où elle n’était rien. Jamais elle ne se permettrait de retourner à cet état, et préférerait mourir qu’y être forcée. C’est ce qui la pousse dans cette incessante fuite en avant, dans cette constante course au pouvoir, pour arriver où que ce soit où elle pourra prouver, à elle, et au reste du monde du Haut en Bas, qu’elle a pu les surpasser tous.

Histoire

VERSION COURTE :
Meek naît aux Enfers, où elle est directement assignée à l’administratif. Elle y passe des siècles sans jamais questionner sa condition. À la Seconde Guerre Mondiale cependant les cartes sont rebattues, et elle ainsi que d’autres sont assignés à l’assistanat de grands démons envoyés sur terre profiter du chaos. Elle ainsi qu’un petit groupe sont assignés à Malicious, une démone mesquine et cruelle. Meek est cependant distraite de son devoir§ par la fascination que lui procurent les humains. Malicious tente de mater cet enthousiasme à coup d’oppression psychologique, visant à ramener Meek à sa condition de sous-démon. Au bout d’un certain temps Meek déserte, et part à la découverte de l’humanité ; dégoûtée par son prénom dont Malicious se servait pour la briser elle se fait désormais appeler Micky. Elle touche aux plaisirs de la vie et se spécialise en petites arnaques pour lesquelles elle est naturellement douée. Mais elle réalise rapidement que Malicious ne la laissera pas faire, et la poursuit à travers le monde : pendant des années Meek la fuit d’un pays à l’autre, accumulant les découvertes, les rencontres, les contacts, mais sans jamais pouvoir s’installer ou bâtir quoique ce soit. Elle finit par s’associer avec un groupe de chasseurs avec lesquels elle avait déjà traité, et ensemble, ils parviennent à supprimer Malicious et son escouade. Dans une volonté de laisser cette vie derrière elle et peut-être vivre en paix, elle place sa plaque d’identité démoniaque sur le cadavre méconnaissable de Malicious, récupère la sienne, et en ultime pied-de-nez prend son prénom à elle pour devenir Mal.

Elle s’associe à la cheffe du groupe de chasseurs, Morgane, pour créer la Lice : un lieu de combats récurrents entre les Beasts capturés par le groupe. Ça marche très bien, et Mal, progressiste, veut faire profiter de ce succès aux Beasts malgré leur statut de prisonniers. Faisant la fête et se liant d’amitié avec eux au milieu de la drogue et autres plaisirs, elle s’attire les foudres de Morgane qui regrette l’association et cherche à la supprimer. Elle fomente finalement une mutinerie : elle et son groupe de chasseurs exécutent la plupart des Beasts, et Mal s’enfuit de justesse avec certains d’entre eux. Mais l’addiction l’empêche d’aller plus loin, et elle s’isole pour échapper à la situation grâce à des drogues dures. C’est ce moment que choisit Alastor, un démon de haut rang, pour lui tomber dessus : il l’observe depuis longtemps et veut lui donner les moyens de concrétiser les espoirs qu’il place en elle. Il l’envoie donc à Eagle Lake rejoindre une sorcière qui vient de lui vendre son âme. S’exécutant, Mal rencontre donc Romy, qui se sert de ses connaissances magiques pour créer des nouvelles drogues que Mal, avec son esprit d’entrepreneuse, met en vente. L’organisation Decem voit le jour, la concurrence avec les autres petites frappes s’officialise et la compétition commence. Pour masquer l’activité Mal se lance dans l’événementiel, organise des soirées, pour finir par le faire dans son propre club qui accueille successivement les thèmes de la musique, des plaisirs charnels, et des combats de créature. Son influence commence à se répandre en ville et elle ne compte pas s’arrêter là.


VERSION LONGUE :
On ne retient pas vraiment de date de naissance, aux Enfers : personne n'est là pour se souvenir chaque année l’anniversaire du jour où t'es sorti de l’usine démoniaque avec tes frères et sœurs, qui n’en sont d’ailleurs pas vraiment et ne t’en laisseront jamais l’impression. De toute façon ne se rend pas non plus trop compte du temps qui passe, surtout quand on n’a jamais été habitué à la notion. Mais je ne pense pas exagérer quand je dis que j’y ai passé des siècles.

J’ai été créée en tant que démon de troisième classe, alors à peine sortie de la pouponnière, on m’a formée et été collée à un bureau à faire de la relecture de contrats. Lire, lire, lire, post-its et annotations, voir ma vie rythmée par le tremblement des néons et la fréquence des bourrages papier à l’imprimante. Et je peux pas dire que j’aimais pas ça. Comme je ne peux pas dire que j’aimais : je n’en savais rien, je me posais pas la question. C’est ce que j’avais toujours connu. La routine incessante, la boucle temporelle infinie, pas de début, pas de fin, juste des papiers, des coups de tampon, des annotations au stylo bille et des post-its, encore et encore et encore.

“Meek.”

C’était moi Meek. Le contremaître s’est tapé un délire en se chargeant de notre fournée à moi et aux autres, à l’usine : il nous a appelés par des vertus pas tops, enfin, dépendant du point de vue. Et moi j’ai été meek : passive, asservie, soumise. Donc pour moi, pas top, sauf que je n’en savais trop rien à l’époque : on me demandait de relire des contrats, pas d’avoir un avis. Sauf que ce jour-là, on m’a demandé autre chose. Du changement. Mazette.

En fait on me l’a pas demandé à moi, personnellement. Mon nom faisait simplement partie d’une longue liste de tout plein d’autres noms de tout plein de services, suite à une décision du haut. Gros rebrassage, on bouge tout, tout le monde, faut replacer les effectifs de manière raisonnée, mais un peu au hasard quand même parce qu’on aime le chaos. Sur terre, c’est la guerre. Et qui dit guerre dit mine d’or pour les intérêts infernaux.

La terre, les humains… c’était un concept hyper lointain pour moi. Je les voyais passer sur les contrats, je lisais des choses qui n’avaient pas de sens pour moi, comme la mode et les défilés n’ont pas de sens pour un gamin qui coud des jeans dans une cave mal éclairée. Et je n’avais jamais été curieuse : encore une fois, rien ne me poussait à l’être. Pourtant, je figurais sur la liste de ce gros rebrassage qui visait à ce que les Enfers profitent au max de ce qui se passait là-haut – un truc qu’ils appelaient Seconde Guerre Mondiale. Mais ça n’était pas une promotion, du moins pas sur le papier : moi, et les autres, on a été envoyés accomplir les petites tâches de merde à la surface afin de dégager le terrain d’un démon de classe supérieure pour qu’il – elle, pour nous – bosse bien. Notre “elle”, je la connaissais de loin, parce qu’il lui arrivait de passer dans les bureaux, et parce que c’était ma “sœur” qui par le hasard des choses avait été créée pour un autre rang : tout comme moi, mais grande, baraquée, avec un grande gueule.

Cette sale pute de Malicious.

Maintenant je sais que c’était une sale pute. Mais j’ai pas été capable d’émettre un avis, à l’époque, je l’avais jamais fait, et surtout… j’ai été distraite. Par la Terre. Le jour où je l’ai foulée par contre je m’en souviens, chaque année : c’était le 29 décembre 1939, à Liverpool, on m’a filé ma petite plaque avec mon nom et mon numéro de série, un faux passeport, et on a pris l’ascenseur. C’est pas le jour où j’ai découvert le soleil – parce que Liverpool – mais j’ai vu des humains. Tellement plus complexes et imprévisibles que le laissaient suggérer leurs contrats et dossiers, et tellement plus… marrants. Leurs peurs, leurs passions, leurs motivations, leurs leviers quoi, et comment ils fonctionnaient entre eux. C’était le chaos. C’était génial.

On était un joli petit groupe à assister Malicious, vaguement déguisés pour dissimuler notre peau grisâtre, et nos yeux jaunes cachés derrière des lunettes de soleil – qui étant donné notre sensibilité à la lumière étaient bienvenues. Il y avait Sadistic, Mestolane, Deux millions neuf cent trente-huit mille neuf cent vingt – surnommé Demi – Manipulative, et moi.
Je faisais en sorte d’être plus efficace que tout le monde pour aller vadrouiller, et en découvrir plus sur ces créatures mystérieuses qui ne vivent même pas cent ans et s’envoient dessus des explosifs qui rendent ce temps-là encore plus court. Qu’est-ce que j’aimais leurs armes. Les raisons pour lesquelles elles sont créées, et utilisées, encore plus. Dans mes moments de liberté, je me suis prise à en récupérer plein, sur les cadavres, dans les cargaisons abandonnées, pour aller les foutre dans diverses cachettes. Je ne savais même pas vraiment pourquoi, mais c’était précieux, alors j’en voulais, et je savais pas vraiment quoi en faire, alors je les cachais. Ça me passionnait. Toute cette variété, cette inventivité. J’ai été à Londres pendant le Blitz, comme beaucoup d’entre nous pour profiter de cette terreur généralisée qui occasionnait plein de contrats – ce que je me souviens même à l’époque avoir trouvé assez facile, et pas très marrant. En tout cas, je me suis pas mal laissée distraire par le déchaînement enflammé de violence destructrice et gratuite qui jetait sur la ville un nuage cataclysmique de mort, demi-mort – blessure – et épouvante. Mais ça n’est qu’après que j’ai découvert une autre arme, que tout le monde avait, ou voulait, insidieuse, violente et chaotique : l’argent. La bonne grosse thune. Un truc qui n’existait même pas, qui n’était pas vivant, ou magique, mais derrière lequel ils avaient tous choisi de se ranger pour décider que maintenant, c’était ça qui faisait fonctionner tout le délire. Ça régissait le monde entier, et il y avait des putain de tonnes de moyen d’en obtenir. C’était une invention de génie, un jeu au million de règles, à tordre au bon vouloir de chacun, ou plutôt au bon vouloir du plus fort. J’avais grave envie d’y jouer.

Pourtant je sais pas ce que j’en aurais foutu, honnêtement : un démon, ça a pas besoin de fric, surtout une dont on commence à resserrer la vis quotidiennement. Ouais, “on”, c’est l’autre grande connasse de Malicious.

Elle est née comme ça, je le sais. C’est pas la classe supérieure qui lui a mis la grosse tête, ou la quantité de contrats, ni rien. Non non, c’est juste elle, et sa nature, la meuf était une pute. Et pour un démon, rien de bien surprenant, au final. Limite, on pouvait tous être fiers d’elle ! Pas moi. Je la haïssais.

Dès qu’elle a compris que je saisissais la moindre occasion de m’échapper pour aller découvrir l’humanité et leurs inventions de tarés, elle s’est mis en tête que j’étais un électron libre à mater. Nous les démons, on a un rapport particulier à la douleur, alors les châtiments corporels c’est pas ce qui fonctionne le mieux même s’il y a toujours moyen de moyenner. Mais on s’y connaît en méthode d’oppression, entre nous ça marche tout aussi bien. La meuf est devenue l’incarnation du micro-management avant l’heure, Satan la bénisse. Elle avait même anticipé la condescendance qui va avec, les petits airs bien pensants qui feraient presque croire qu’elle avait toute légitimité dans ses actions, qu’elle le faisait pour mon bien. Elle saisissait chaque opportunité de me filer les tâches les plus ingrates, qu’elle estimait malgré tout mal accomplies, et elle me le faisait payer. Elle a bien trouvé mon levier, et à partir de là elle n’a eu de cesse de s’en servir : cette grognasse me rendait folle, elle me mettait en rogne. C’était douloureux, ma haine s’agitait comme un autre être placé par erreur à l’intérieur du mien, mais qui n’avait aucun moyen d’en sortir, parce qu’elle était ma supérieure, autant en rang qu’en conception. Parce que comme elle se plaisait à me le dire, encore, et encore, et encore, j’étais Meek. La petite Meek, maigrelette, faiblarde, inférieure, obéissante, docile, peut-être même ratée tiens. Meek, Meek, Meek, ce nom qui n’avait selon elle pas été donné pour rien, qui m’allait comme un gant. Je suis devenue incapable de l’entendre, encore plus de le prononcer. Ça devait être la seule chose que je haïssais autant que Malicious. J’avais envie de la tuer, de la faire souffrir, et devenais folle d’en être incapable. Bien sûr, les autres n’en avaient pas grand chose à faire, c’était des tourments qui ne leur étaient pas adressés, donc plus divertissant qu’autre chose : on n’était pas amis, je n’attendais pas grand chose d’eux, à part un moyen d’expier ma frustration car eux, ils étaient un peu plus à mon niveau. Un peu. Je me faisais quand même casser la gueule. Mais c’était moins cruellement inaccessible. Ça faisait au moins ce bien-là. C’était moins humiliant.

Mais ce qui me rendait maboule, c’est que j’étais entourée par tellement de choses, et qu’avec l’autre connasse, je pouvais rien en voir. La guerre s’est finie, le monde est parti dans une reconstruction de masse tant du matériel que du psychique, c’était complètement passionnant, du moins ça en avait l’air. Et moi j’étais préposée aux chiottes, du moins équivalent – la plupart du temps. J’en pouvais plus, j’allais finir par entrer en combustion. Alors je me suis cassée.

Je connaissais le sort qui attendait les déserteurs. C’était pas ça qui m’a retenue tant de temps, parce que clairement, ça valait le coup. Je pense juste que ça a mis un temps à entrer dans mon champ des possibles : à peine quelques années plus tôt, tout ce que je connaissais, c’était un bureau et des papiers. Mon imaginaire était encore bébé. Mais une fois que j’ai réalisé que c’était possible, que je pouvais juste partir… bordel, qu’est-ce que ça a été bien. Du jour au lendemain, c’est ce que j’ai fait, je me suis échappée, sans laisser de trace.

On était passés en France en même temps que les Alliés, Londres me manquait, mais j’avais surtout envie d’en voir plus. Avec le temps la teinte grise soutenue de ma peau qui interpelait les humains s’est réchauffée à la lumière des UVs, et j’ai appris à calmer le magnétisme démoniaque de mes yeux, et vu leur sensibilité à la lumière j’ai de toute manière gardé l’habitude de les dissimuler derrière des lunettes de soleil. Quand à mon prénom, sa simple idée me provoquait des pulsions de dégoût incontrôlable, alors j’ai décidé de me faire appeler non plus Meek, mais Micky.

Et je suis allée embrasser l'existence, et l’humain.

Je me suis mise à les rencontrer, à les découvrir, à jouer avec eux, et putain ce que c’était bien. J’ai compris de plus en plus de choses. Comme par exemple que leur argent, ils avaient beau le garder maladivement, ils avaient aussi super envie de le dépenser. Je récupérais des trucs abandonnés, je leur redonnais une petite gueule, et avec un discours joli à entendre, j’arrivais à le leur vendre. Comme tout démon qui se respecte, je mentais extrêmement bien. Et avec un peu de regard magnétique par-ci, et un peu de prestidigitation par là, ça marchait à tous les coups, je pouvais faire passer un sac de cendre pour une relique de Saint Perdo De La Relica Preciosa – grand saint, look it up. C’était pas grand chose, des petites arnaques sans grande classe, mais ça me faisait toucher au saint argent, et c’était tout ce que je voulais. J’ai découvert après ce que ça faisait de s’en servir, ce qu’on pouvait avoir en échange, et c’était presque aussi bien que le gagner – ils avaient raison en fait, les humains. J’ai découvert les plaisirs, dans les petites choses, et très vite, dans la fête. Fumer, boire, perdre toutes notions des choses, se laisser devenir complètement taré. La drogue et le sexe sont venus plus tard, ils n’ont pas trop tardé. Euphorique, j’avais tout oublié, des Enfers, de Malicious, de Lucifer lui-même.

Peut-être que si j’avais commencé mon existence sur terre un peu moins fort, j’aurais évité certaines erreurs. Mais comment j’aurais pu ? Le monde sortait de la guerre, tentait de soigner un traumatisme général, et j’étais trop contente d’y participer. Je n’avais aucune raison d’être prudente, j’étais un nouveau-né, à ceci près que j’étais majeure, sans tuteur, sans santé humainement fragile à mettre en péril, sans vie à renverser. Je ne trouvais aucune raison de me restreindre. C’est elle qui m’a trouvée. Elle, encore une fois, c’est Malicious.

Cette grande pute s’est faite transférer en chef d’escouade de traqueurs de déserteurs, et s’est fait la mission, avec ses petits démons à charge, de me retrouver. Et moi vu que j’appréciais la vie, je n’avais même pas pensé à être discrète, ni même à bouger souvent. Ils ont bien failli me chopper : après une course poursuite de l’Enfer, j’ai réussi à leur échapper, et zouh, j’ai disparu à nouveau. Je dois reconnaître un petit côté excitant à cette première fuite, surtout quand j’ai découvert que… eh, je le pouvais. Je savais comment les villes étaient foutues maintenant, et j’étais rapide, souple, furtive. Probablement un truc de petit démon loupé, bitch. Ça a rendu Malicious absolument tarée, et son hurlement de frustration lorsqu’elle a réalisé que j’étais bel et bien sortie du radar, j’ai eu raison de rester à portée pour l’entendre, parce qu’il m’a provoqué un plaisir orgasmique.  

J’ai changé de pays, j’ai fait l’Italie, où j’ai poursuivi ma quête des plaisirs, me finançant aux petites arnaques – techniquement je suis mariée. Je ne pouvais pas rester longtemps au même endroit, cependant : il s’est rapidement avéré que Malicious n’était jamais loin, et plus je lui échappais à cette tarée, plus ça devenait obsessionnel. Et ce qui avait commencé par une course-poursuite divertissante s’est rapidement transformé en une traque sans fin. J’ignore comment elle faisait pour toujours me retrouver, mais peu importe le nombre de précautions que je prenais, elle y parvenait systématiquement. Je ne pouvais plus être tranquille nulle part, rien construire, investir sur rien, et moi qui avais envie de découvrir le monde, j’ai été finalement obligée de le faire en fuyant. Elle a rapidement compris que ça me rendait folle : c’est devenu son petit plaisir. Le devoir de m’attraper le plus vite possible est passé derrière le jeu de me laisser toujours un peu de temps, juste assez pour que je pense être tranquille, et commence à tisser quelques liens, à m’installer, à goûter au fait d’être connue et reconnue. Avec mon bagou d’entrepreneuse, et l’argent dont je commençais à suffisamment disposer pour pouvoir faire croire que j’en avais dix fois plus, je commençais à goûter au fait d’être quelqu’un. À l’admiration, et à la dévotion qu’on pouvait me porter, c’est là que j’ai employé les premières personnes qui ont bossé pour moi. Mes petites arnaques et stratégies s’étoffaient. Jusqu’à ce que Malicious débarque à nouveau. Et que je remballe tout. Et rebelote.

Ça a duré quelques années. À travers les continents, je me suis fait un petit réseau. Mes connaissances ont fini par dépasser la simple humanité : j’ai rencontré des sorciers, sorcières, des vampires, des mort-vivants, des homme-bêtes et autres créatures dont une existence parallèle cohabitait avec celle des humains. Dont certains parmi ces derniers pas très heureux de l’idée, d’ailleurs : j’ai aussi croisé un paquet de chasseurs, exorcistes et autres exterminateurs. Et je l’avoue, je n’ai jamais eu une aversion particulière pour eux tant qu’ils me foutaient la paix. Je leur ai peut-être même vendu deux-trois trucs, ou obtenu quelques services. Eh, moi je ne vois pas l’occupation, je vois le collaborateur ! C’est comme mes enfants, je les aime tous de la même façon.

Ce qui nous amène à ma période favorite : les années 70. Je n’avais de cesse de retourner à Londres dès que je le pouvais, et à cette époque, le risque en valait la chandelle. Les humains devenaient de plus en plus débridés, c’était génial. J’en connaissais, intimement, de plus en plus, même si faire partie de mes connaissances n’était pas franchement recommandable avec une Malicious sur les talons : lorsqu’elle ne pouvait pas m’avoir moi elle se contentait de mettre la main sur un ou deux de mes proches à torturer. Elle aussi avait fini par comprendre le fonctionnement des humains, et parfois elle ne cherchait pas à m’attraper, juste à me pourrir la vie, à foutre par terre l’un de mes projets, à décapiter l’un de mes contacts, et à bien, bien me faire comprendre que je n’étais rien. Juste un petit démon de bureau, petit, limité, vulnérable et docile. Meek.

Ça a fini par me bander.

Aux États-Unis, j’avais rencontré un groupe de chasseurs, menés par un nana qui s’appelle Morgane. Je leur avais obtenu auprès de sorcières la recette un “feu purifiant” qui permettait d’atteindre uniquement les non-humains, donc on était déjà en bons termes. J’ai proposé à Morgane mon joker resté dans ma manche des années : ma cargaison secrète d’armes de la Seconde Guerre Mondiale – toute ma cargaison. Sa partie de l’échange : descendre quelques démons. Évidemment, elle a accepté : en plus de finir armée jusqu’aux dents, elle pourrait désormais prétendre au titre d’exorciste. C’était tout bénef’ pour elle.

Mais évidemment, je voulais participer au plan. C’était une habitude pour les chasseurs de traquer leurs proies et de les amener là où ils voulaient, mais Morgane et son groupe avaient l’habitude des homme-bêtes : ils ne pouvaient pas dire non à un super appât. Et je n’avais jamais habitué Malicious à me défendre. Et pour sûr, elle s’attendrait à ce que je le fasse comme elle : avec rancune, conduite par le besoin de voir la défaite son sur visage, de savourer la victoire. Et c’était un peu le cas. Mais j’avais surtout envie qu’elle crève.

Morgane et moi, on les a attirés au bon endroit : je les ai laissés me courser jusqu’à l’entrepôt qu’on visait. Aussi con que ça. Et ils ont débarqué, Morgane et les autres, avec leurs armes spéciales et leur feu purifiant. Encerclés, et surpris, ils ont rien pu faire. Ils ont tous cramé. J’ai été con, par contre : j’ai voulu voir ça de plus près, profiter du spectacle de Malicious se tordant de douleur en se faisant dévorer par les flammes. Mais elle m’a vue, et reconnue. Elle m’a sauté dessus. J’en garde encore une trace de brulûre de l’épaule à l’avant-bras, mais ça valais le coup : j’ai pu la regarder dans les yeux, alors qu’à deux doigts du trépas elle ne pouvait rien faire d’autre que m’agripper en me contemplant avec haine, le corps qui s’affaissait. Le feu l’a doucement dévorée, ne laissant que les vêtements, et un corps carbonisé que j’ai regardé longtemps, en ignorant Morgane et les autres.

Finalement je me suis penchée pour fouiller ses poches, et sortir sa petite plaque en bronze d’identité démoniaque. Je l’ai regardée un instant, puis j’ai sorti la mienne, celle qui indiquait “Meek”, et l’ai glissée à la place.

« Who’s meek now, bitch. » J’ai ponctué en lui crachant dessus.

Quand je suis sortie, Morgane m’a retrouvée en m’appelant Micky. J’étais distraite, à regarder la plaque entre mes doigts. J’ai fini par la corriger, lui dire de ne plus m’appeler comme ça. C’était terminé. Meek était morte, Micky aussi. Et Malicious maintenant, c’était moi.

On a déplacé les corps, et jeté celui de « Meek » dans un trou quelque part. C’est seulement là que j’ai réalisé qu’il en manquait un : mais lequel ? Est-ce que l’un des anciens collègues avait quitté le groupe ? Volontairement, ou non ? Ou bien est-ce qu’il y avait toujours un démon de l’escouade prêt à me tomber dessus ?

J’avoue que l’idée m’a un peu grignotée. Mais j’ai fini par passer à autre chose : j’entrais dans une nouvelle ère, une de liberté infinie, et j’étais bien décidée à en profiter à fond. On s’entendait bien avec Morgane, on se comprenait, et j’étais certaine que toutes nos prochaines collaborations seraient porteuses de beaucoup de richesses. Alors j’ai décidé de ne pas attendre : on s’est installées à Chicago, et on a directement lancé les choses. Toutes les idées que je n’avais jamais pu mettre en place, elles étaient là. Et Morgane en raffolait. C’est comme ça qu’est née la Lice. Et, paradoxalement, la période sombre de ma vie.

Le concept de la Lice était simple : il s’agissait d’investir sur la spécialisation du groupe de chasseurs de Morgane, et de garder les hommes et femme-bêtes qu’ils chassaient, les plus mauvais et dangereux, pour organiser des combats à la mort underground des plus spectaculaires. Toujours un endroit différent, même si on a naturellement dû investir un bâtiment abandonné pour garder nos combattants quelque part. Et une communication subtile, mais étendue. Les gens qui venaient voir les combats adoraient ne pas savoir si ce à quoi ils assistaient était réel, ou mis en scène. Et si une partie d’eux ne pouvaient croire à une telle bestialité, je savais qu’ils le voulaient profondément, que cette violence soit bel et bien en train de se produire devant leurs yeux. Enfin, là on parle des humains. Il y avait aussi les autres créatures. Les vampires étaient les meilleurs parieurs.

Et ça a marché du feu de Satan. Les premières recettes ont dépassé tous nos espoirs, on était si heureuses que le vainqueur du combat, un homme-lézard dont je ne me souviens plus vraiment, on l’a rincé. Pour moi c’est devenu le deal. Si tu meurs pas, t’es pas libéré pour autant, mais niveau bouffe, alcool, drogue et putes, t’as tout ce que tu veux. On partage. Je n’ai pas capté tout de suite que Morgane et ses hommes n’étaient pas fans de ce système. Que pour elle, c’était une fois, dans l’euphorie de notre premier succès, et ensuite plus jamais : les bêtes, c’est pas nos potes, on les sort de la cage pour qu’on se fasse notre thune, et ils y retournent après. Je trouvais ça complètement con : comment on pourrait entretenir leur envie de survivre, s’il s’agissait de le faire au fond d’une cage ?

Alors moi je les mettais bien, j’y veillais. Je me mettais bien avec : j’avais plus de limites. L’argent coulait à flots, je me sentais bien, puissante, au-dessus du monde entier. Mal était née.

Et le bâtiment a fini par abriter chaque soir des putain de rave party, beuveries, orgies et autre mondanités, auxquelles nos vainqueurs étaient cordialement invités. Et évidemment que certains en profitaient pour s’enfuir. J’en avais rien à foutre. Et il s’est passé un truc un peu surprenant, et l’horreur totale pour Morgane… de nos prisonniers s’est dégagé un petit groupe de volontaires. Des vainqueurs à répétition, des amoureux du sang et de la violence qu’ils avaient tout le loisir de libérer sous les acclamations des foules. Eux ils y mettaient du cœur, ils étaient passionnés par ce qu’ils faisaient. Morgane voulait des créatures apeurées qui se battent pour échapper à la mort, elle voulait voir ce qu’elle appelait des abominations avoir peur, souffrir, crever. Ceux-là je voulais les laisser partir : moi je voulais voir des stars. Des malades mentaux, des psychopathes pétris de violence, mais des stars tout de même. Et le public aussi, du moins j’en étais persuadée. Morgane, elle aurait préféré crever que voir ça arriver. Mais j’en savais rien : aveuglée par le succès, je vivais dans les brouillards de la drogue, de l’ivresse, du cul et de tous les kiffs. C’est là que j’ai vraiment découvert le sexe, en pleine mesure, en le partageant avec les bêtes, je garde d’ailleurs de l’un d’eux une cicatrice très nette de morsure à la clavicule. Je sais plus lequel c’était. Bref, j’étais complètement ailleurs. Incapable de la voir venir. Et elle est venue, dès qu’elle en a eu trop marre.

C’est de la chance pure et simple qui m’a permise d’en réchapper : Morgane a rassemblé tous ses hommes, et tous ceux qu’on avait embauchés pour gérer notre entreprise. Ils ont frappé d’un coup, en pleine soirée, avec les armes et leurs techniques qui rendaient la plupart des bêtes inoffensives. Et évidemment, elle avait sa petite réserve d’eau bénite rien que pour moi, dont j’ai bien profité une fois qu’elle m’a mis la main dessus. Mais même affaiblie, en éternel trip, je restais veinarde ; et là ma veine a été qu’elle avait des choses à dire, la salope. Des choses qui ressemblaient beaucoup aux discours de feu-Malicious : j’aimais être la victime. J’aimais fuir. Sinon pourquoi j’avais tant attendu pour mettre fin à la traque des démons à mon cul ? Il n’avait suffi de pas grand chose. J’aurais très bien pu me débarrasser d’eux avant.

J’écoutais pas vraiment, j’avais du mal à rester consciente, ça m’est revenu plus tard. Mais ça l’a distraite, assez pour qu’à travers la brume je perçoive une ouverture, et la morde à la jugulaire. Je l’ai laissée là, en pleine hémorragie. Puis en dépit des chasseurs partout qui exécutaient les bêtes les unes après les autres, j’ai réussi à m’extraire du bâtiment. J’étais toujours aussi bonne pour la fuite.

Le lendemain, j’ai réussi à trouver la trace de quelques unes des bêtes qui étaient parvenues à s’enfuir. On s’est réunis, et ils m’ont demandé ce qu’on faisait maintenant. Mais je n’en savais rien. J’étais vide. Et pas parce que j’étais triste d’avoir tout perdu, pas parce que la colère, trop forte, n’était pas encore arrivée. Non, parce que j’étais en pleine redescente, et que l’addiction ne m’avait pas plus épargnée que si j’avais été humaine. J’avais juste envie d’aller chercher de la thune à la banque, de mettre la main sur un de mes dealers, et de me trouver un coin tranquille.

C’est ce que j’ai fait. J’avais déjà passé le cap des drogues bien dures, et c’est ce dont j’avais besoin, là à ce moment. J’ai passé des jours dans cette brume épaisse, et tout ce qui venait de se passer, c’était à l’extérieur. Loin. J’étais bien. Tranquille. Jusqu’à ce que je comprenne que je n’étais plus seule. Et que les yeux flamboyants de l’homme qui me contemplait, assis sur l’accoudoir du canapé dans lequel je dormais, ne pouvaient être que ceux d’un démon.

« Salut, Meek. »

Ce prénom a eu le mérite de me sortir de mon trip, enfin, ma conscience du moins, mon corps pas trop. Peut-être que l’overdose était plus loin pour moi que pour un humain, mais je n’étais pas en bon état pour autant. Et la raideur, la nausée, les frissons et la pellicule de sueur glacée ne m’ont pas empêché de saisir rapidement ce qu’impliquait la présence de ce démon ici. Et du fait qu’il m’ait appelée par mon prénom.

Moi qui étais une pro de la fuite, cette fois-ci j’étais incapable de bouger, sans que lui ait rien à faire. Perché sur son accoudoir, il avait l’air de beaucoup s’amuser. J’ai baragouiné des questions, qu’il a contre toutes attentes réussi à saisir.

« Mal ? Mais non, bien sûr que je sais qui tu es Meek ! Je suis très fan de ton travail. Ça fait longtemps que je te suis, kiddo. »

J’étais paumée. Est-ce qu’il était une hallu ? Il a continué, en disant qu’il avait mis beaucoup d’espoirs en moi, qu’il était un peu déçu de voir comment les choses avaient tourné. Mais que, pas d’inquiétude ! J’avais droit à une nouvelle chance. Il y avait une ville pas très grande, dans le Maine, où les créatures non-humaines vivaient en communauté plus ou moins paisible, dissimulées au monde. C’était un angle mort de l’Enfer. Mais il était persuadé que c’était exactement là où j’ai besoin d’être pour faire briller tout mon potentiel, et foutre le parfait et merveilleux bordel dont il me savait capable et qui pourrait disséminer mon nom dans toutes les bouches de l’Enger. Et que selon mes performances, il trouvera un moyen de faire pardonner ma désertion auprès de Lucifer, dont la simple mention m’a causé des frissons terrifiés.

Sur le moment, je n’ai pas vraiment su faire le tri entre la peur, ma violente redescente, et ce que son discours m’inspirait véritablement. Mais j’ai hoché la tête, pitoyablement. Ensuite il m’a sorti une carte de visite au nom d’Alastor, et a noté dessus une adresse à Eagle Lake. Il voulait que je retrouve une sorcière avec qui il venait de faire un pacte pour son âme. Selon lui, on pourrait faire de grandes choses ensemble. Il a également indiqué le nom de l’Antre d’Inferno, auquel je devrais me rendre pour me faire connaître du Cercle de Méphistophélès, pour lequel je devrais me rendre disponible s’ils avaient la moindre tâche fois moi.

Alors je me suis retrouvée là : à Eagle Lake, plaidant l’asile suite à ma désertion et longue fuite des forces des Enfers. J’y ai effectivement retrouvé Romy, cette fameuse sorcière… et effectivement, ça a bien matché. Très bien, même : la meuf avait un esprit créatif et ambitieux, raison pour laquelle elle s’était retrouvée dans cette situation de redevabilité envers le diable. Mi-herboriste mi-chimiste, elle utilisait ses connaissances et dons magiques pour créer de nouvelles drogues, qu’elle appelait ses créations. Et moi, j’avais l’esprit d’entreprise pour les mettre sur le marché, grâce à une petite avance financière fournie par Alastor. Decem voyait le jour.

Pas avare d’informations, j’avais transmis la localisation de la ville aux bêtes – appelées Beasts ici – survivantes de la Lice pour qu’ils y trouvent un sanctuaire. De ceux qui ont appliqué mon conseil, certains ont accepté de continuer à travailler avec moi, dont Lino, qui était tout jeune à l’époque mais qui est toujours là.

On a commencé discret, juste pour voir. Petit groupe, petite portée. Et les créations de Romy étaient encore expérimentales. On s’est vraiment bien entendues toutes les deux, si vous voyez ce que je veux dire… je me suis posée chez elle. Mais pas d’exclusivité ou même de relation, c’est pas le but ! Juste du bon temps, et trinquer à une longue collaboration.

Mais faire profil bas, ça m’a rapidement gavée. C’est pas comme ça que j’allais me prouver. Le sentiment cuisant d’être à nouveau à la botte des Enfers me gênait, et en même temps… c’était pas Malicious. Je n’étais pas considérée comme une merde. Alastor voyait mon potentiel. Il voyait pas Meek.

J’ai accéléré les choses, j’ai poussé Romy à multiplier les productions. J’ai ordonné aux bêtes de trouver de l’effectif rapidement, on a mis nos créations dans la rue. Déjà côté périphérie, et rapidement la qualité du produit a fait le nécessaire pour les porter au cœur de la ville. Les concurrents ont commencé à se faire remarquer, aussi. L’argent rentrait doucement, pour le blanchir j’ai investi dans une petite laverie – autant respecter les classiques. On a mis le labo de Romy en-dessous, mon bureau à côté. C’était bien. Mais pas assez.

La concurrence que je représentais envers les autres petites frappes s’est confirmées, ce qui a un peu échauffé les esprits. Je n’ai rien fait pour aller contre, au contraire, j’étais obligée de provoquer au passage. C’est à l’une de ces occasions que je me suis mis mon compétiteur principal, Lionel, à dos : il organisait des combats clandestins, je suis allée assister à l’un d’eux dans le but de trouver des collaborateurs directement chez lui. Ça a mis le feu aux poudres entre nous, mais ça a valu le coup, vu que j’y ai trouvé Angelos qui bosse toujours pour moi.

En parallèle j’explorais tous les fonds sur lesquels je pouvais m’installer, et j’ai fini par faire mon choix : avec la Lice j’avais déjà mon expérience dans l’événementiel, alors j’ai lancé ma petite société d’organisation de soirées en tout genre, souvent dans des lieux underground, ou à l’Antre D’Inferno, de tous types, financées principalement par la vente des créations de Romy qui tournaient toujours dans toute la ville. Au bout de quelques mois ça a suffisamment bien marché pour que j’ouvre mon propre club, Black Dog, avec ses soirées à thème : du simple DJ set ou concert au plus pegi 18, en passant par mon point faible : les combats de créature. C’est toujours une source de tension avec les forces de l’ordre. Mais après tout tout le monde est volontaire. Dans les lumières tamisées bleues et violettes, au son lourd de la techno mêlée aux hurlements des parieurs, les combats étaient spectaculaires. Des Beasts, surtout, qui avaient envie de laisser aller leurs pulsions : à chaque pleines lunes, ou fête mystique, on attendait les invitations pour se rendre à l’adresse indiquée, et assister aux déchaînements de violence.

Mais j’en veux toujours plus. Les fonds deviennent confortables et je veux les investir, je sais que Romy en a sous la botte et qu’on peut aller plus loin. Rester à la botte du Cercle de Méphistophélès ne me plaît pas, être redevable d’Alastor non plus. Je laisserai pas ce status quo s’éterniser. Je m'arrêterai pas avant d’avoir, grâce à Decem, la ville au creux de la main, pour en faire le Dixième Cercle de l’Enfer. Et que Lucifer lui-même pose sur moi un regard à l’étincelle admirative.

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