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DEVIL MAKE A DEAL – Tiberius
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Lucius Landry
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DEVIL MAKE A DEAL – Tiberius


Je me retrouve au pied du mur, et on ne pourra pas dire que je ne l’ai pas cherché.

Première chose que j’aurais pu voir venir, déjà : le fait que je risquais fort de m’éterniser dans cette foutue ville. Je n’avais pas voulu y penser, je me suis voilé la face parce que ça me rassurait d’imaginer que si les Guédés m’avaient dit de venir, j’allais trouver mes réponses rapidement, sauver ma sœur, et tout reviendrait dans l’ordre. J’ai probablement été habitué dans ma vie à avoir de la chance, à m’en sortir par une jolie phrase ou un tour de passe-passe, et maintenant ça me joue des tours : je suis devenu un sale gosse du destin, un gamin capricieux qui attend que tout le tombe tout cuit dans le bec, merci à l’univers et basta.

Donc j’ai essayé de me prendre en main, j’ai cherché un taff pour le court terme, parce que même si j’avais besoin d’un tant soit peu de stabilité pour mener mes recherches, même les beaux yeux de mon voisin ne me convaincraient pas de véritabement m’installer ! Malgré les prospections, personne n’a eu l’air de vouloir d’un saxophoniste sorti de nulle part et sans recommandations. J’ai ravalé ma déception, et décidé que si moi je voulais attendre une opportunité, la facture d’électricité n’en serait pas retardée pour autant, alors je me suis décidé à tenter ce que je détestais : les jobs alimentaires. J’ai direct écarté les boulots de serveur et barman : pour m’être déjà essayé à cet art, “mange pas où tu chies” dit le dicton, ou quelque chose comme ça, quoiqu’il en soit allier l’agréable à l’utile n’a jamais payé, et même pas parce que je suis incapable de retenir une commande. Bref.

Donc j’ai répondu à une annonce de caissier dans une supérette du centre-ville. J’ai été appelé par un entretien, auquel je me suis pointé à reculons. Le mec, le manager, n’a pas eu l’air de vouloir en apprendre des tonnes, juste que j’existais et que j’avais pas l’air d’un fou dangereux. Ah, et que j’étais pas un sale “déchet de zombie”. Rude. En tout cas il m’a direct expliqué les conditions, j’ai hoché la tête au rythme auquel mon cœur me coulait dans les bottes, parce que putain ça avait déjà l’air mortellement ennuyeux. Mais c’est la vie, c’est ce que je me suis dit, et la thanato n’était pas non plus rose tous les jours... Pourtant ça me manquait déjà atrocement : qu’est-ce que j’aurais pas donné pour me retrouver avec un cadavre face à moi là, avec Maman Brigitte qui me murmure des anecdotes sur sa vie, Ella Fitzgerald sur le tourne disque, un thé épicé posé à côté des bistouris, et Guédéon qui descend à l’improviste pour lire un livre avec son café. Qu’est-ce que je foutais là ?

C’est ce que mon surmoi a dû se dire encore plus fort. Parce que j’ai fait trois jours, suis sorti un peu plus tard chaque soir pour oublier, et le quatrième matin j’ai éteint mon réveil dans mon sommeil, j’ai ouvert les yeux à midi. Soit un paquet d’heures et d’appels manqués en retard. Mais j’ai refermé les yeux, en me disant que c’était probablement mieux comme ça. Heureusement que j’avais annoncé à Victoria que j’étais paresseux !

Mais penser à ça, ça m’a fait penser à Margaret, et au fait que j’étais peut-être exactement ce qu’elle me reprochait, finalement. J’étais pas capable de garder un con de taff, comment je pouvais être capable de ramener l’âme de Marie ? Ça m’a réveillé de penser à ça. Et ça m’a mis en colère. Parce que je sais que je me bouge pour les choses importantes, juste pas pour passer ma journée le cul sur une chaise. Du coup, il serait temps que je le lève. Mon cul.

Plusieurs personnes, et Victoria entre autres, m’ont parlé de ce mec qui apparemment possède de près ou de loin la plupart des jobs de la ville. Un vampire qui habite dans le quartier stylé de la ville. J’imagine que ça aide d’être immortel pour amasser des richesses et devenir le king pin local. Mais respect hein ! Quoiqu’il en soit, je suis pas forcément fan de l’idée d’aller me vendre à un type que je connais pas, pourtant je vois aussi ça comme un challenge. Et… je suis hyper curieux. Un vampire qui a vécu des tonnes d’années, j’en ai jamais rencontré. Il doit avoir un paquet d’histoires.

Bref, me voilà dans la rue peu après la tombée du jour, à frissonner en rentrant la tête dans les épaules parce que j’ai pas encore pris l’habitude d’allier vêtements chaud et style – en même temps faire un effort ça serait laisser le froid gagner. On m’a bien filé un numéro pour joindre ce type, mais je préfère me pointer à l’improviste ; déjà parce que l’anticipation c’est pas mon truc et je savais pas encore que j’irai en me levant ce matin, et en plus parce que l’idée de me retrouver en ligne avec un ou une assistante, prendre un rendez-vous ou je sais pas quoi, je trouve ça hyper déprimant. Je parle à la personne concernée ou pas du tout, question de principe !

Je me retrouve en face de l’adresse, m’arrête devant le temps d’une moue admirative. Belle baraque. Je me demande vraiment ce qui se trouve à l’intérieur, et surtout, qui. Rendu plus nerveux par l’excitation que par l’appréhension, je sonne avant de m’adresser à l’interphone qui grésille, sans quitter des yeux le portail et la propriété qui se trouve derrière.

–Bonsoir, je suis Lucius Landry. Je cherche Tiberius Borgia, est-ce qu’il est là ?

Puis, conscient qu’il faut probablement que j’attire un minimum d’attention histoire de ne pas me faire jeter comme un vulgaire colporteur, j’ajoute, à défaut d’autre chose :

–C’est à propos de la mort.

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Re: DEVIL MAKE A DEAL – Tiberius
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Demeure des Borgia, Début de soirée

Fille du Désastre
Consumée dans l'âtre
Se lève la hache
La tête se détache


"Tiberius ?"

Le concerné leva les yeux de son œuvre. Craignant l'espace d'un instant de découvrir la silhouette menue de Sigrid dans l'embrasure de la porte, il se rassura avant d'entendre le pas feutré de son épouse dans le couloir. Il s'empressa de refermer son carnet et de le glisser sous un coussin. Son stylo disparut en un tour de main sous la boucle de sa ceinture et Tiberius se repositionna sur le canapé. Une jambe nonchalamment étendue devant lui, il s'allongea à demi, les coudes posés sur le dossier. Rejetant ses boucles en arrière, il attendit que Sigrid apparaisse et lui adressa un sourire éclatant et plein de morgue.

Oui mon cœur ?
Je te dérange ?
Pas du tout. Viens t'installer.

Son épouse s'exécuta avec la grâce qui lui était coutumière et vint poser sa tête contre son épaule. Avec un petit soupir, Tiberius se délecta de l'odeur propre de rose et santal qui se dégageait d'elle. Ses lèvres frôlèrent la tignasse épaisse de Sigrid qui leva vers lui et lui donne le regard. Le vampire frissonna, comprenant qu'il était dans de beaux draps et qu'elle allait aborder un sujet des plus désagréables. Il savait évidemment ce qu'il en était. Tiberius regarda droit devant lui et serra la mâchoire.

Nous devons parler du problème du cimetière. Sans gardien, nous nous exposons au vol et la profanation de la tombe de nos citoyens. dit elle d'une voix douce.  
La paix avec ceci ! Je suis fatigué de devoir trouver un remplacement tout les six mois parce qu'aucun humain ne tient la pression. Est ce trop demander de tenir éloigné quelques bêtes et morts-vivants affamés loin des corps ? J'ai eu mon lot de souci lorsque je m'en suis occupé moi même. Quelques mauvais coups et ces créatures de Satan se tenaient éloignées !
Mon coeur... Les humains n'ont ni ton expérience, ni ta force. Et aucun des nôtres ne veut de ce rôle. S'il te plaît...
Soit... je m'en occuperai.

Tiberius savait quand il fallait renoncer. Sigrid avait à cœur que les affaires de la reine soient saines. Le vampire baissa les yeux vers elle et elle acquiesça avant de l'embrasser doucement. Leur étreinte fut brisée par la sonnerie de l'interphone, douce modernité dans le manoir inspiré par les maisons traditionnelles américaines. C'était un désir partagé par le couple de briser leur culture allemande, tchèque et espagnole pour se fondre dans le décor. Seul l'accent teintée de Sigrid trahissait ses origines. Tiberius lui maîtrisait parfaitement l'anglais moderne, à défaut du castillan et de l'allemand archaïques qu'il utilisait encore. Se levant, il en profita pour récupérer son carnet de notes qu'il cacha à la vue de Sigrid. Après un dernier baiser, Tiberius se dirigea à grand pas vers l'entrée.

Lorsqu'il l'ouvrit pour faire place à un afro-américain qui l'attendait au loin devant le portail, le vampire hésita une seconde. Il ne se rappelait pas avoir commander à manger. Il lui arrivait encore de vouloir déguster des plats malgré sa situation des plus particulières. N'apercevant aucun sac à ses pieds, il fronça les sourcils lorsque l'interphone crachota soudainement. La mort ? L'homme voulait parle de la mort ? Il ressemblait plutôt à un des sans-abris du centre-ville. Avec un grognement sourd, Tiberius enfonça le bouton d'ouverture et enfila sa veste Barbour pour aller à la rencontre du jeune homme. Avec ses mocassins, son chino et sa chemise Oxford rouge et bleu, Tiberius avait tout du bourgeois de Long Island. Face à lui se trouvait le typique afro-américain, bien plus libéral et moins traditionnel que les rares qu'il avait pu côtoyé. Le détaillant de haut en bas Tiberius finit par prendre la parole :

Intéressant, vous me rappelez Isaïa, un esclave que j'ai eu autrefois. Vous ne seriez pas du Mississipi. Il tendit la main vers le jeune homme: Tiberius Borgia, comme vous le souhaitiez. Etant donné votre présentation des plus originales, j'imagine que vous avez entendu parler de l'emploi ?

Lorsque l'homme eut confirmé, Tiberius s'effaça d'un geste souple et invita du bras Lucius à entrer dans la demeure. Il le guida jusqu'à la cuisine, lui proposa un thé ou un café avant de poser ses deux mains sur le comptoir.

Je vous écoute. Soyez clair et concis, je n'ai pas toute la nuit.

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Re: DEVIL MAKE A DEAL – Tiberius


Patientant calmement de mon côté du portail, j’essaie de me rôder un peu un discours en marmonnant. Mais j’abandonne rapidement, obligé de me souvenir qu’anticiper, c’est pas mon truc. Peut-être que ça me perdra, peut-être que ce soir-même je vais me couvrir de ridicule face à un vieux vampire que ça n’amusera pas du tout. Est-ce que je prends des risques en venant ici ? J’imagine qu’on m’en aurait prévenu. Et que si le moindre dérapage pouvait avoir de telles conséquences, la vie à Eagle Lake serait un poil plus chaotique. Mais en même temps… il paraît bien qu’il y a des choses dangereuses qui se passent dans le coin. Tout le monde a des histoires. J’ai pas envie d’en devenir une !

Sur cette réflexion j’aperçois une silhouette qui s’extrait de la grande maison, et la regarde en m’adressant à elle. Aucune idée pourquoi j’ai sorti cette dernière phrase, comme si je voulais ménager un effet pour quelque chose de parfaitement construit après. Alors que j’ai rien. Peu importe, on verra bien, je suis surtout distrait par le fait que je vois un vampire pour la première fois de ma vie – enfin, j’en ai probablement croisé sans le savoir, à commencer par la nana du bar l’autre jour qui semblait avoir du mal à détacher le regard de ma jugulaire. J’étais pas très à l’aise. Mais celui-là c’est autre chose, du moins, dans ce à quoi je m’attends, et la curiosité me rend impatient. Un grésillement indique l’ouverture du portail, et je m’avance pendant que l’homme me contemple, et que plus je m’approche plus je suis en mesure de le détailler. Son allure valide sans le moindre doute les clichés du vieux vampire digne que j’aurais pu me constituer, avec le côté hyper bourge à la limite du caricatural. Je m’apprête à le saluer et le remercier de me recevoir, mais un truc dans l’intensité du regard avec lequel il me détaille m’en empêche. Aucun gêne, le mec !

-Intéressant, vous me rappelez Isaïa, un esclave que j'ai eu autrefois. Vous ne seriez pas du Mississipi.

Hein ? Un esclave qu’il a… Je le regarde, bluffé, un sourire nerveux figé sur le visage, pas certain de ce que j’ai entendu. Putain, ça je m’y attendais pas. Je ne peux pas retenir un rire proprement gêné.

-Vous engagez la conversation de cette manière avec tous les hommes noirs que vous rencontrez ?

J’ai du mal à croire qu’une créature qui a eu des siècles pour s’éduquer annonce avoir participé à la source originelle des inégalités raciales du pays à un membre de la minorité touchée sans voir le problème. Il a même pas dit bonjour ! On n’a pas plus de jugeote quand on possède soit-disant la moitié des emplois de la ville ? Enfin, on peut trouver beaucoup de contre-exemples, suffit de voir notre dernier président. Ou bien est-ce que le mec est déconnecté de la réalité à ce point, et baigne dans son jus depuis le temps d’Old Black Joe ? Perdu dans mes pensées, je remarque avec une seconde de retard sa main tendue que je serre mécaniquement. Il a posé une question, non ? Sur un emploi ? Je serre les dents, me rappelant brusquement des raisons de ma présence.

-Euh, oui, c’est ça, je lui réponds.

Il m’invite à entrer d’un geste, et j’hésite ; est-ce que je veux vraiment m’entretenir avec un gars pour qui le premier réflexe en me voyant ça a été de me parler du pauvre mec qui a été son esclave ? En vrai ça me fait surtout me demander combien d’afro-américains il a rencontré depuis. Néanmoins pour une raison mystérieuse, je me retrouve à m’introduire à l’intérieur de la maison, poussé peut-être par une curiosité un poil malsaine de voir jusqu’où le retard d’un immortel en termes de politiquement correct peut aller.

Je suis un poil distrait par l’intérieur de la maison, bien différent du Sanctum, autre lieu dont suinte la richesse visité récemment, mais qui reflète tout autant que les choses ont bien fonctionné quelque part. Il m’emmène jusqu’à une grande cuisine, et regrette une seconde trop tard de ne pas avoir accepté un thé ; j’aurais bien aimé savoir s’il me l’aurait fait lui-même ou aurait claqué des doigts pour confier la tâche à un domestique. Ce qui devait être une mission sérieuse se transforme un peu trop en expérience sociale, et je serais sage de me recarder avant de perdre de vue mon but véritable.

–Je vous écoute. Soyez clair et concis, je n'ai pas toute la nuit.

Ben voyons !

–Rassurez-vous, je ne compte pas vous faire perdre de votre précieux temps.

J’espère qu’il n’a pas remarqué la pointe provocatrice qui s’est glissée malgré moi dans mes propos. Je m’éclaircis la gorge, et soutiens son regard.  

-Je m’appelle Lucius Landry. On m’a dit de m’adresser à vous, je viens d’arriver en ville et je cherche un travail.

Maintenant suffisamment concentré pour rassembler les morceaux, je me rappelle qu’il a supposé que j’étais là pour « l’emploi ». Après que je lui aie annoncé être là pour parler de la mort, j’imagine qu’il ne peut pas s’agir de trente-six mille choses.

–J’ai dit que je venais vous parler de la mort pour une raison toute simple : j’ai exercé pas loin de dix ans dans le funéraire à la Nouvelle Orléans, et j’aimerais continuer. Dans ma communauté, on voit la mort comme un passage à célébrer. C’est probablement une vision qui ne vous ferait pas de mal, ici.

Je ne dis pas ça avec la moindre prétention, mais avec pure objectivité : la tradition festive Nouvelle-Orléane pour les enterrements est particulière aux yeux du reste du pays, on ne peut pas le nier, mais j’ai la conviction que c’est une vision plus juste et saine pour tout le monde. Même si naturellement, mes croyances personnelles et mon intimité avec les Lwas de la mort jouent.

-Je n’aime pas trop jouer à me vendre, ou à prouver que je serais meilleur qu’un autre pour telle ou telle chose. Mais j’entretiens un lien proche avec les esprits vaudous qui accompagnent les défunts dans leur prochain état, et cette proximité me tient à cœur. C’est pour ça que je suis là, avec ce travail dans le viseur.

Même si mon argument n’est pas faux, si avoir un rôle aussi maigre qu’il soit dans le lourd processus de la mort et du deuil, ça a un sens qui me touche, ça ne me touche pas autant en ce moment que le ferait un bon petit salaire. Dans un coin de mon esprit je sens un court vent désapprobateur, aussi clair que si Baron Samedi m’avait concrètement dit “Laisse-moi loin de ta merde.” Clairement être utilisé comme argument d'entretien d’embauche n’est pas sa came.

–J’espère que j’ai fait assez concis, je conclus.

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Re: DEVIL MAKE A DEAL – Tiberius


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Bien évidemment Tiberius ne daigna pas releva la remarque du jeune noir à l'attention de sa propre avancée. Lorsqu'il avait foulé pour la première fois le sol américain, l'esclavage était une chose des plus communes. Il n'était pas un partisan particulièrement virulent mais non pas un abolitionniste. L'ancienne lame de la reine avait connu le grand esclavage espagnol sans avoir jamais eu la chance d'en voir lui appartenir. De toutes façons, l'institution des Hasbourg était particulière et toute sorte de peuple portait le joug. La plupart des esclaves étaient traités avec égards et nombreux étaient ceux qui était affranchis.

Une vision similaire habitait les états profonds du Sud américain. Les grands propriétaires terriens étaient pour la plupart des capitalistes amateurs à l'époque, cherchant seulement une main d'œuvre bon marché. La guerre de Sécession, l'émancipation des classes afro-américaines conduisirent à la radicalisation et à l'émergence du racisme. Encore une fois, Tiberius s'en sentait bien peu concerné. Depuis sa transformation, mise à part sa haine ancestrale des Turcs, il n'éprouvait guère d'intérêt pour les autres. La royauté vampirique occupait bien assez ses journées et nuits pour être perturbés par des sottises de la sorte. Aussi seul un silence calculé vint conclure la tentative d'attaque de Lucius.

Ce dernier ne manquait pas de panache. Tiberius eut un sourire en coin méprisant en entendant la pointe de sarcasme dans la voix de son invité. il cherchait quelqu'un capable de tenir tête avec les Beast et autres Undead impies. Or leur nature bestial les poussait toujours à la confrontation, même parfois voilée. Dans le temps, le vampire s'était incriminé à briser quelques os voir crânes pour protéger le cimetière. Si l'humain qui se dressait face à lui était déterminé et aussi fin peut être avait il une chance. Aussi il l'écouta attentivement. Il ne connaissait strictement rien à la sorcellerie, en particulier celle des vaudous. C'est à peine si l'ancien industriel prenait le temps de comprendre les différents clans et covens d'Eagle Lake. Un autre bon point en la faveur du jeune homme, l'utilisation de la magie pouvait l'aider à défendre son secteur. Malgré tout un point taraudait Tiberius. Croisant les bras, il se tapota les lèvres d'un doigt songeur avant de reprendre:

La Mort est une chose sacrée, même pour nous autres vampires. Nous ne sommes pas immortels et le Divin nous a bien assez puni en nous faisant souffrir aussi longtemps. J'apprécie de voir un homme partager une vision pareille.

Il brandit son doigt inquisiteur vers le jeune homme avant de reprendre :

Je crains malheureusement que nous fassions face à un quiproquo. Je cherche un gardien de cimetière. Certes, il aura un rôle clé dans la préparation de nos morts. Nous n'avons guère de thanatopracteur, mis à part quelques hommes de foi bien trop épars. Mais le rôle sera avant tout de protéger nos morts.

Tiberius posa ses deux mains sur le comptoir et se redressa de toute sa hauteur pour toiser Lucius :

Je ne sais pas dans quelle mesure vous connaissez notre ville. Je suis certain que vos amis sauront vous expliquer. Sachez seulement que certaines factions, douteuses que je vous souhaite jamais de vous acoquiner avec, ont développé un goût particulier pour la chair, morte et rance de préférence. Ce rôle est tout autant la protection des morts, de leur repos que de les préparer et les enterrer. Pensez-vous être capable de cela ?


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Re: DEVIL MAKE A DEAL – Tiberius

J’ai pas de mal à reconnaître la petite étincelle logée dans mon ventre, celle qui s’allume assez rarement, déclenchée par des cas auxquels d’habitude je ne me frotte pas trop, volontairement. On peut ranger la plupart de ceux liés au monde professionnel dans cette catégorie, vu la hiérarchie qui y est rattachée de manière quasi-systématique. Encore mon petit problème avec l’autorité, et j’aurais dû m’y attendre en venant ici parler travail et demander des faveurs. J’ai pas de problème à être sous la responsabilité de quelqu’un lorsque c’est justifié, par contre je pars au quart de tour avec les gens hautains. Dans ce cas de très ouvert je passe à très borné.


Après, naturellement, j’ai aucune idée de si cela s’applique à l’homme – au vampire – qui se trouve en face de moi. Difficile de différencier au premier contact l’arrogange et le détachement probablement naturel d’une créature qui a déjà tout vu et vécu. C’est pour ça que malgré tout, je reste proprement intrigué. C’est pour ça que je fais l’effort de me vendre, malgré mon désintérêt habituel pour la mise en avant et, tout de même au final, pour ce qu’il pense de moi. C’est la fameuse étincelle qui m’y pousse, fière et provocatrice, là où d’habitude je vais avec le courant et là où il me mène.

Tiberius écoute, de manière consciencieuse je dois dire, j’ai l’impression d’être parvenu à obtenir son attention et je fais en sorte de la garder. Quand j’ai achevé mon petit discours, il fait mine de réfléchir. Heureusement il ne garde pas le suspens trop longtemps.

Sa remarque sur la sacralité de la mort, sur le divin et sur ce qu’il qualifie de punition me surprennent, et je hausse les sourcils : qu’est-ce qu’il veut dire par “le Divin” ? Chaque religion a sa vision de la divinité, parfois multiple, je ne me serais cependant pas imaginé face à un vampire religieux. Probablement un raccourci de ma part. Je ne sais pas si nous “partageons la même vision” comme il l’avance, je serais loin de comparer la vie à une souffrance comme il le fait. Mais ce qui concerne là où on place la mort, oui, c’est de toute évidence un point commun qui m’indique que j’ai peut-être une chance de l’avoir convaincu. Pourtant l’index qu’il dirige vers moi l’instant d’après me fait douter.

–Je crains malheureusement que nous fassions face à un quiproquo. Je cherche un gardien de cimetière. Certes, il aura un rôle clé dans la préparation de nos morts. Nous n'avons guère de thanatopracteur, mis à part quelques hommes de foi bien trop épars. Mais le rôle sera avant tout de protéger nos morts.

Je fronce les sourcils. ”Protéger nos morts ?”, je relève. OK, dans quoi je suis en train de me foutre moi ? Je venais dans l’espoir de retrouver un peu de mon quotidien passé, de pouvoir gagner ma croûte en la compagnie discrète des morts seul dans une pièce avec un thé non loin et un vinyle en fond sonore, les marmonnements lointains des Guédés dans l’esprit. C’était probablement naïf de ma part : cette ville est différente de tout ce que j’ai connu, alors je ne devrais pas être surpris de ne pas me voir proposer ce que j’attendais. Je serre les dents, parce qu’évidemment je vais devoir refuser, je ne suis pas là pour longtemps et j’ai besoin de thune, pas d’un rôle. Mais en même temps, ça me fait chier : je n’ai pas envie de perdre la face face à cet homme. Marie m’a déjà dit que ma fierté était le plus mal placée dans les situations qui pouvaient me mettre le plus dans la merde. On dirait qu’elle a raison.

–Je ne sais pas dans quelle mesure vous connaissez notre ville. Je suis certain que vos amis sauront vous expliquer. Sachez seulement que certaines factions, douteuses que je vous souhaite jamais de vous acoquiner avec, ont développé un goût particulier pour la chair, morte et rance de préférence. Ce rôle est tout autant la protection des morts, de leur repos que de les préparer et les enterrer. Pensez-vous être capable de cela ?

Plus il parle, plus mon expression se ferme afin que je l’empêche d’au contraire se défaire complètement. Un goût particulier pour la chair morte… woah. Ça pourrait être une caméra cachée. Mais en même temps, il y a quelque chose qui sonne profondément important, et presque excitant, dans ce qu’il me propose, qui m’intrigue et me parle. Je n’ai pas menti en disant que la proximité avec les Lwas qui accompagnent les défunts me tient à cœur. Néanmoins, bien évidemment que la réponse qui me vient à sa dernière question est non : non, je m’en sens pas capable, comment je pourrais protéger les morts face à des cannibales ? C’est un coup à ce que ce soit moi qui finit par me faire croquer, et pas de la bonne manière, loin de là même.

Pourtant il y a quelque chose, à l’arrière de mon crâne, qui… je sais pas, frétille, et finalement je reconnais l’impatience fébrile des Guédés. Merde, je veux pas savoir ce qu’ils veulent : évidemment que je ne peux accepter ce rôle. Je suis venu pour un petit truc tranquille, et surtout à la base, je suis venu récupérer l’âme de ma petite sœur. Pas pour protéger un cimetière des nécrophages.

J’ai un rire nerveux.

–J’avoue que je n’ai pas particulièrement d’expérience en matière de mangeurs de cadavre…

”ACCEPTE.”

Je m’interromps brusquement, et fais mine de m’éclaircir la gorge pour le dissimuler. Je sais exactement ce qui vient de se passer, pourtant je mets un instant à le conscientiser vraiment : putain, hormis pour m’indiquer de me rendre ici, à Eagle Lake, jamais les Guédés ne se sont adressé à moi aussi clairement. Et je serais incapable de dire si ça me fait profondément chier, ou… ou tout le contraire. J’ai un petit sourire.

–Il y a une prime de risque ? je demande innocemment.

À ce stade ça n’est plus vraiment une question d’argent alors la demande est plus rhétorique qu’autre chose. Je réfléchis une seconde, et redeviens sérieux.

–C’est un rôle qui a l’air important, j’imagine que vous le donneriez pas au premier venu. Et que même si je vous réponds “oui”, c’est pas suffisant pour affirmer que j’en suis capable. Qu’est-ce que vous attendez pour que je vous le prouve ?  


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Le problème avec les humains c'est qu'ils ne savent rien. Tiberius aurait du s'en douter alors qu'il voyait le jeune homme devant lui réfléchir. Passé un certain âge, on se rends compte que certains traits de l'humanité n'évoluent pas malgré le temps passant. Les scientifiques pouvaient bien s'extasier de la polyvalence de l'Homo Sapiens, le vampire lui voyait plutôt une évolution par l'enfermement dans l'éternel recommencement. C'était par le doute et l'échec que l'Homme réussissait quitte à sacrifier les siens. Pouvait on vraiment parler de génie cérébral lorsque le principe même pour avancer consistait à envoyer à la mort jusqu'à ça passe en profitant de pouvoir se reproduire comme des lapins ?

Tiberius vit Lucius réfléchir et sut qu'il allait refuser. Difficile de ne pas comprendre pourquoi, les thanatopracteurs étaient bien plus que des gardiens de cimetière et des gardes du corps. A Eagle Lake, ce métier prenait parfois littéralement tout son sens. Il avait espéré que le défi de devoir concrètement se défendre contre des créatures surnaturelles aurait pu excité la virilité de Lucius, ou tout autre sentiment d'infériorité ou de volonté de se prouver quelque chose, mais le Cajun ne semblait pas être pourvu de telles failles. Aussi lorsque soudainement il accepta, il trahit sa surprise en haussant ses sourcils. Ses lèvres s'ourlèrent d'un sourire propre à décroisser la lune, dévoilant ses canines acérées.

Une prime de risque ? Non. Tout du moins ce n'était pas prévu mais je peux effectivement l'envisager. De manière générale, le salaire est des plus avantageux et certains conforts viennent avec.

Le vampire dévoila alors les secrets du contrat qui attendait Lucius s'il acceptait. Outre une rémunération deux à trois fois plus élevées que d'autres postes similaires, il proposait également de pouvoir utiliser le corbillard du cimetière pour des fins personnelles. Sa vue ne causerait pas d'émoi à Eagle Lake. Tiberius ajouta également que le local de préparation des morts, qui se trouvait en ville, venait avec un petit studio juste au dessus. Un simple deux pièces, dans un état acceptable mais loin d'être neuf.

J'ai pour habitude de récompenser ceux qui me servent bien et de me débarrasser des poids morts monsieur Liandry... Cette pensée me suffit pour vous engager quelqu'un. A condition d'être convaincu de le faire. Parlez donc moi de votre parcours et vos expérience. Je suis curieux ce qu'un homme si orthodoxe peut vouloir faire à Eagle Lake.

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Re: DEVIL MAKE A DEAL – Tiberius


Même si, on est d’accord, je ne m’attendais pas à grand-chose en me rendant ici, je ne m’étais sûrement pas imaginé un déroulement du style. Je saurais pas trop dire ce que ça me fait ressentir, cet enchaînement, surtout que j’ai commencé par être persuadé qu’il fallait que je rejette la proposition du vampire. Que la seule raison pour laquelle elle était parvenue à mes oreilles c’était un malentendu et que rien de tout ça ne cochait la moindre case parmi mes différentes options et contraintes. C’est inattendu, et j’ai pas le temps de me retourner pour réfléchir à ce que ça implique et si ça sert vraiment mon but. En même temps, réfléchir, ça serait pas mon genre, surtout avec l’invective des Lwas que je prends presque comme une invitation à ne pas me poser plus de questions. Alors je me surprends à balayer ces doutes avec une aisance qui serait peut-être inquiétante s’il s’agissait d’une décision complexe et potentiellement dangereuse. Est-ce que ça n’est d’ailleurs pas le cas…? Peu importe : je dois avouer que voir Tiberius Borgia perdre son air neutre du mec qui a déjà vécu cette situation mille fois pour hausser les sourcils quand j’accepte vaut bien la merde dans laquelle je suis potentiellement en train de me mettre. Je devine qu’il s’attendait à ce que je refuse. Si c’est le cas, même si je suis loin d’avoir axé ma décision là-dessus, ça n’est pas désagréable de lui donner tort. Néanmoins les canines dévoilées par son sourire me poussent à déglutir discrètement.

Il commence à m’apporter des détails, déjà en répondant à ma question concernant la prime de risque évoquée. Je me surprends à ne pas vraiment m’intéresser à la question de l’argent, alors que pouvoir payer ma vie était la raison initiale de ma venue. J’imagine que ça aurait été différent s'il m’avait annoncé un salaire pourri. Et encore… pas sûr : mon attention est maintenant toute dirigée vers le travail en lui-même, ses conditions et contextes. Il évoque la possibilité d’utiliser le corbillard, et une vague d’émotion me traverse au souvenir de celui des pompes funèbres de chez moi, son aspect évidemment sobre de l’extérieur et les guirlandes colorées en travers de l’habitacle, l’enfilade de petites vertèbres de souris qui pendait au rétroviseur avec au bout un faux crâne transformé en boule à facettes qui balançait au gré des virages lents. Je ne l’ai pas beaucoup utilisé vu qu’il était surtout conduit par les porteurs, mais j’ai toujours apprécié le calme feutré qui règne à l’intérieur et la sacralité macabre du véhicule, le sens du dernier voyage, tout ça. Et y’a plein de place à l’arrière. Peut-être ai-je déjà invité des amis à optimiser cet aspect à des fins moins sinistres, je peux pas le confirmer. Il me parle de la salle d'embaumement, qui je suppose doit être accolée aux pompes funèbres de la ville, avec la boutique, la chambre funéraire et tout le bazar. Et il mentionne un petit studio, au-dessus. Je hausse les sourcils : ça non plus, je m’y attendais pas. Il y a pas longtemps, ça aurait été l’occasion parfaite de quitter cet appart aux mille problèmes dont le radiateur refusait catégoriquement de marcher. Maintenant, y’a comme une routine qui s’est installée depuis que je suis chez Leos, et… bon c’est sûr que ça peut pas durer, personne a jamais parlé d’une colloc à vie ou quoi, de toutes façon mon radiateur il va être réparé à un moment et il fera plus chaud… Bref, j’en sais rien. J’ai pas l’impression que ça, pour le coup, ça implique de décision particulière de ma part. Du moins pour l’instant.

–J'ai pour habitude de récompenser ceux qui me servent bien et de me débarrasser des poids morts monsieur Liandry... Cette pensée me suffit pour vous engager quelqu'un. A condition d'être convaincu de le faire.

”Ouais ouais, bien te servir, je vais pas te faire de courbettes mec”, je ne peux retenir en mon for intérieur. Heureusement je parviens à maintenir mon expression attentive. Enfin, je crois, mais peut-être que je hoche la tête d’une manière un chouilla plus exagérée. Une pensée me vient que s’il y a un moment où je dois faire un effort pour être respectueux, c’est bien devant un vampire qui vient d’annoncer son habitude à se débarrasser des poids morts.

–Donc soit je me démerde correctement, soit je rejoins les morts que je suis censé garder, j’affirme en tant que demande de confirmation. Je me gratte l’angle de la mâchoire du bout de l'index et réfléchis à haute voix : ce qui j’imagine serait la conséquence logique de l’échec dans ce cas-là, vu le job que vous me décrivez.

Ouais, j’imagine qu’échouer à protéger les morts des nécrophages, c’est les rejoindre. Et peut-être se faire bouffer. Je frissonne, mais ne me retrouve étrangement pas dissuadé pour autant.. Est-ce que ça devrait m’effrayer ? Probablement. Peut-être que je me pisserai dessus en temps et en heure, pour le moment… ça va. J’crois.

–Parlez donc moi de votre parcours et vos expérience. Je suis curieux ce qu'un homme si orthodoxe peut vouloir faire à Eagle Lake.

–Eh bien…

Je réfléchis juste le temps de constater que là où j’étais ouvert à me dévoiler un peu à la demande de Victoria, autant pour gagner sa confiance que lui laisser la chance d’avoir la mienne, là on n’est plus du tout dans la même conjecture. Je me demande bien ce que je pourrais avoir envie de révéler de moi à… mon futur boss, du coup ? Je désigne du menton l’un des hauts tabourets qui encadrent le comptoir avec un regard interrogateur à l’intention du vampire pour lui demander si je peux m’asseoir, même si je suis déjà en train de m’exécuter.

–Comme je l’ai dit, je viens de la Nouvelle Orléans… Vous y avez déjà été ? Je demande au passage, curieux de voir si ma supposition qu’un être immortel doit profiter de sa condition en voyant du pays est valide. J’y ai passé ma vie, j’y ai appris la musique, et les arts du funéraire. Spécifiquement celui d’honorer les dépouilles des défunts et de rendre un dernier hommage à leur histoire, en écoutant ce que les esprits de la mort ont à me dire sur eux. Dans ma famille on se succède en générations de prêtres et prêtresses vaudou, des Mambos, des Hougans.

Là se pose la question : devrais-je être honnête sur mes… capacités, sur mon ignorance ? À ce stade, je préférerais que Borgia ne ravale pas sa proposition et me montre la porte en réalisant que je n’aurais pas trop de moyens de défendre ses précieux morts. Encore une fois, il a pour habitude de se débarrasser des poids morts. J’ai un petit sentiment pressant qui me passe à l’arrière de l’esprit, comme si les Lwas tâchaient de me pousser dans une direction, probablement celle qui me permettra d’arriver à mes fins. Néanmoins, par honnêteté, ou par fierté, je continue en redressant un peu les épaules :

–Ça n’est pas mon cas à moi, pour l’instant. C’est pour cette raison que je suis ici, d’ailleurs. La ville regorge d’un savoir dont j’ai besoin, si je parviens à le trouver… J’ai l’aide de la Coryphée du Sanctum pour ça, qui a accepté de me prendre en élève.

J’ai un vague hochement de tête, comme si Victoria avait été dans la pièce pour être témoin de ce signe muet de reconnaissance. Ensuite j’ai un petit sourire un coin.

–Je ne sais pas si ce que je sais pour le moment m’aiderait beaucoup contre des gens qui veulent bouffer du cadavre… Mais j’imagine que si les Lwas assistaient à travers mes yeux à la désacralisation de leurs protégés, ils ne resteraient pas sans rien faire. Sinon ils ne me pousseraient pas à accepter votre offre.

Je ne ressens pas le besoin de cacher ce motif, et Eagle Lake a déjà commencé à m’apprendre que ce genre de révélation ne risque pas trop de me faire passer pour un malade. Surtout qu’en le disant, je me rends compte que c’est vrai : je ne pense pas que les Guédés m’enverraient à l’abattoir, ou qu’ils voudraient que j’investisse cette curieuse mission sans raison propre à eux. Je leur fais confiance alors je crois bien que je peux m’en remettre à eux.

–Si je peux vous poser une question à mon tour… vous êtes immortel. Qu’est-ce que quelqu’un qui ne peut pas mourir peut voir de si important dans la protection des morts ?

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Re: DEVIL MAKE A DEAL – Tiberius


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Tiberius and Lucius



Tiberius se moquait bien de la plupart des coutumes que comptait ce bas monde. C'était sous la lumière du Christ que les hommes dévoilaient leur véritable soi. Pourtant, il tenait à une sincère exception ses propres préjugés : la magie. Difficile de l'ignorer quand elle faisait parti intégrante de la vie d'Eagle Lake, et même des vampires en considérant la potion de sang. Tandis que Mr Liandry s'installait confortablement sur un des tabourets, il eut un soudain désir de goûter à sa gorge. Le poing serré, Tiberius regarda droit devant lui. Voilà des lunes qu'il n'avait consommé de potion. Il essayait de s'en passer le plus possible. Par son ancienneté, il espérait avoir appris de la vie pour résister à ses pulsions d'homme affamé. Heureusement la mention de La Nouvelle Orléans ramena sa propre conscience et il put se concentrer sur les propos du jeune homme. Il lui sourit à nouveau, toujours aussi froidement.

Jamais di : Fontaine, mo va jamais boi to dolo. (ndla: en créole louisianais dans le texte, Ne dis jamais : Fontaine, je ne boirai jamais de ton eau)

Il était doux de penser à ce que cette phrase, pourtant innocente, signifiait par un vampire assoiffé à son innocente victime. Du moins potentielle, car Tiberius savait qu'il se regrettait par la grâce du Seigneur. L'époque sanguinaire de ses années de guerre lui paraissait si lointaine. Même ses années au service de la reine était dépourvue de folie. Il avait toujours agi avec sang froid et inflexibilité lorsqu'il s'agissait de détruire les ennemis de la doctrine Waldheim. Et tant pis si le chienlit revenait toujours à pousser dans les endroits les plus improbables.

Il s'avère Mr Liandry que je suis arrivé aux Etats Unis par la Nouvelle Orléans. J'ai même eu le plaisir de rencontrer Mlle Gautreau.

Tiberius appréciait vraiment les Créoles de Louisiane, esclaves ou riches propriétaires terriens. Ils étaient aussi fiers de leurs origines française que lui de ses racines espagnoles. Un petit nombre faisait également parti des siens et c'était pour cette raison que son entrée aux Etats Unis c'était faite par cette voie d'entrée. Les vampires y étaient à l'époque bien implantés, et certaines légendes locales trouvaient leurs origines dans leurs exactions. Même une certaine série HBO contait en partie une vieille histoire.

Savoir que vous êtes accointé avec le Sanctum est pour me rassurer. Le coven et la royauté sont liés depuis bien longtemps.

Tiberius avait lui même travaillé à cette alliance de circonstance. Les origines du Sanctum et sa quête de pouvoir était presque une vision inversée de la royauté et des indépendantistes. Des affinités évidentes existaient ainsi entre les deux camps. Même si Tiberius trouvait bien étrange leur récent choix de coryphée. Qui plus les propos tenus par Mr Liandry intéressaient réellement Tiberius. Les protecteurs des morts régnant sur un cimetière pareil à celui d'Eagle Lake ne pouvait qu'attiser la curiosité.

La foi Mr Liandry. Voilà ce qui m'importe réellement. Mon âme est peut être vouée à Lucifer et ses pions, je reste fidèle à notre Seigneur. Respectez le conduit de ceux qui ont pu accéder à la véritable immortalité est le moindre que je puisse faire.

(c) DΛNDELION

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L'assassin
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