Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Mal Miller
Mal Miller
Messages postés : 30
Date d'inscription : 29/02/2024
Dévoiler le secret

Carte d'identité
Race: Demon
Clan: Cercle de Mephistophélès
On RP ? : Oui mais il va falloir être patient.
Revenir en haut Aller en bas
LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos


Call of Duty m’aide d’habitude à passer ma frustration. Malgré les années à jouer de la manette à la moindre contrariété, j’y suis jamais devenue très forte, mais m’acharner sur les gamins de petit niveau et les entendre geindre dans leur micro me donnerait des couleurs à un lundi matin. Et là putain j’en ai besoin. Me défoulant sur la manette qui a au moins le mérite de ne pas être assez vivante pour me faire chier, elle, je rumine depuis une bonne heure, mais je crois que ça s’améliore. À l’écran, les petits qui m’emmerdent, je peux les tuer. Au contraire de ceux que j’ai dans les pattes.

Les choses se passent bien, ça je peux pas dire le contraire. Pour l’instant on a perdu Lionel dans la poussière qu’on soulève en fonçant à toutes blindes, je dirais presque qu’il me manque le con. La tambouille de Romy circule, et le Black Dog accueille régulièrement tous les VIPs de la ville qui acceptent de se montrer en un peu moins bonne compagnie ou, dépendant du thème de la soirée, en très bonne compagnie. Finalement j’ai de moins en moins besoin de prospecter pour trouver des collaborateurs, ces derniers viennent à moi. Mais c’est évident que les plus intéressants, et ceux qui savent l’être, ceux qui me permettront de grimper jusqu’à les dépasser, c’est à moi d’aller vers eux. C’est ce que je m’attelle à faire, jouant des contacts et des négociations, à l’ancienne en somme. J’essaye de déblayer des nouveaux terrains, et depuis un moment les bon vieux pew pew me font de l’œil. J’ai rapidement mis de côté la forgeronne Chesterfield, peu emballée à l’idée de chercher une collaboration d’envergure avec des humains si je n’y suis pas forcée. Et j’ai trouvé quelqu’un au Texas, et j’attendais une cargaison d’échantillons avec une certaine fébrilité. Peut-être que c’est le début de nouvelles choses, même si, évidemment, je ne verrais pas d'inconvénients à un peu de challenge. Et je ne suis pas la seule.

Ça doit être la conséquence directe et systématique des périodes plus calmes : on se fait chier. Et quand je dis on, je parle surtout des tocards du fond qui savent pas se tenir. Pendant des semaines, ça a été chaud, dans le bon sens du terme, le temps qu’on prenne du terrain à Lionel – littéralement : après avoir vaguement cohabité et entretenu une rivalité courtoise qui se jouait sur des sms affables ou des rendez-vous rapides, ça a mis le feu aux poudres le soir où j’ai récupéré Angel. C’est ce que je voulais, du moins ça m’allait très bien, et à partir de là ça s’est déplacé du terrain de la communication à celui des règlements de compte. Évidemment que dès le lendemain de notre altercation, il a fait une descente sur l’un de mes points de vente, et une de mes dealeuses a été bien blessée – ce qui aurait pu être pire si j’avais pas un minimum anticipé. Je me suis pas gênée pour retourner la politesse, moi aussi j’avais quelques info, et j’en ai obtenues d’autres par la suite : sous la supervision de Lino j’ai mis Angelos sur le coup, trouver ses points de vente et zones de stockage. Lui qui avait envie de servir à quelque chose qui soit pas de la garderie, finalement ça a été le taff de Lino. Et on a de la ressource quand on a envie de quelques chose en étant têtu comme une putain de mule, et qu’on a envie de se débarrasser vite de sa babysitter. Du coup il a bien géré. Encore heureux, après tout ça ça aurait été gênant que je me retrouve avec un mec complètement teuteu. Ensuite on a pu passer à l’action. C’est cool, c’est du beau team building d’aller cramer des stocks de coke avec les petits.

C’était marrant tout ça. Sauf que maintenant, dans le creux de la vague, ils se font chier. Lino et Angel. Ils ont trop de temps et d’énergie, le moindre truc à faire ils bondissent dessus et sont outrés que je le file à l’autre, se battent comme des gamins et me donnent envie de les envoyer en thérapie de couple pour leur apprendre la communication. D’habitude c’est marrant, maintenant j’en ai marre. C’est à eux qu’il faudrait filer la console putain. Et tout à l’heure, j’ai appris que ma cargaison d’armes avait été choppée par les autorités. Alors après, à la réunion à la blanchisserie, j’ai craqué. Dès que Lino a commencé à avoir le sang chaud je l’ai sommé de fermer sa gueule et avant qu’Angel fasse le malin je lui ai conseillé de faire pareil. Avant de pouvoir me retenir je leur ai hurlé dessus que si ils s’emmerdaient assez pour faire des concours de bite ils avaient qu’à prendre des putain d’initiatives. Et vu que je déteste perdre de la crédibilité à me laisser m’emporter, je me suis cassée. J’ai fait un petit tour en voiture, j’ai juré en réalisant que j’avais oublié Nono, mais tant pis parce que j’ai envie de voir personne. Je suis rentrée en claquant la porte, je me suis mise à poils pour aller prendre une douche, et en jogging et les cheveux mouillés je me suis laissée tomber dans le canapé. Une heure et plein de parties plus tard, ça commence à aller mieux.

Un skullax999 pousse un cri de frustration qui m’inspire un ricanement déjà plus détendu, du coup je loupe presque le bruit à ma porte. Je mets sur pause et tends l’oreille : quelques secondes passent, et de nouveau, ça toque. Aucune idée de qui ça peut être. Je jette ma manette sur la table basse qui pousse de la beuh et un paquet de chips au piment et fait tomber un grinder de l’autre côté. Je me lève pour marcher vers la porte. Il y a un pistolet dans le buffet à côté, mais avant de le prendre je me mets sur la pointe des pieds pour regarder à travers le judas, et découvrir l’identité de mon visiteur, pour déterminer la façon dont je dois l’accueillir.


sherlock || www.



_________________
all my friends are heathens
Angelos Collins
Angelos Collins
Messages postés : 20
Date d'inscription : 29/02/2024
Age : 28
Où es-tu ? : Black Dog
Dévoiler le secret

Carte d'identité
Race: Sanctii
Clan: -
On RP ? : Oui, j'suis chaud(e)
Revenir en haut Aller en bas
Re: LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos



LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE

Miller Mal ft. Collins Angelos




Ce qu'il faut prendre en comtpe quand on fait partie d'une équipe, c'est qu'il faut travailler avec des personnalités qui ne sont pas forcément accordées avec ce que l'on est.

Malheureusement pour Angel, il a toujours été du style à être solitaire et à ne pas vraiment considérer l'avis ou la sensibilité d'autrui avant de passer à l'action.
Tête brûlée au coeur de pierre, il avait directement senti une sale vibe venant de Lino lorsqu'ils s'étaient rencontrés en bonne et dûe forme.
Outre le fait que le beast avait été dans la merde à cause de lui lors de son recrutement, les deux hommes n'avaient pas du tout d'atomes crochus.

Le plus vieux était toujours en train de se plaindre de quelque chose, de demander à Angel de mieux contrôler son tempérament lorsqu'il se retrouvait dans des situations délicates.
Sauf qu'il n'avait pas été recruté pour sa capacité de réflexion, mais plutôt pour son adaptation à toute épreuve.
Et avoir quelqu'un toujours derrière son cul qui le micromanage, c'est loin de lui plaire.
Plus Lino lui faisait des réflexions, plus il prenait la mouche et plus il avait envie de l'envoyer se faire foutre.

Angelos avait le sentiment qu'il empiétait sur quelque chose de déjà bien établi entre Mal et le beast et ça l'éclatait qu'il se sente menacé par lui. Son arrivée dans le groupe avait eu le même impact qu'un cheveu dans la bonne petite soupe du vieux Lino et s'il était pas content, c'était pareil. S'il avait envie de tout contrôler, il n'avait qu'à monter sa propre entreprise et pas s'évertuer à lécher les bottes de la démone jusqu'à la fin des temps.

Parce que, clairement, c'est ce qu'il faisait. Dès que Mal disait ou demandait un truc, Lino se précipitait pour l'accomplir direct, comme si sa mission divine était de contenter sa patronne.
Angel, ça lui avait cassé les couilles d'assister à ça. Où se trouvait la dignité de ce mec, sérieux?
Il avait donc commencé à faire pareil, juste pour le faire chier, et ça marchait du tonnerre.
Chaque mission que Mal lui confiait plutôt qu'à l'autre, il souriait intérieurement, se délectant de la mine déconfite du Mexicain.

Ah c'était chiant de plus être le petit clébard favori de la big boss, pas vrai Lino?
A croire qu'il aurait pu être jaloux de Caacrinolaas tellement il voulait se sentir privilégié par sa boss.

Bref, tout ça emmerdait Angelos. Et quand il était soûlé, il allait faire du sport. Sauf que son nouveau rythme lui permettait pas toujours d'aller à ses séances du matin. Il fallait qu'il convoque son team spirit, maintenant. Qu'il soit irréprochable, qu'il arrive à l'heure aux réunions et qu'il ferme sa gueule quand Mal était pas contente.
Et putain en ce moment, elle aussi, elle était chiante.

La dernière réunion avait tourné en eau de boudin, parce que sa livraison avait été choppée par les flics, ou un truc du genre.
Son humeur était massacrante et il pouvait le comprendre: ça faisait chier, ouais. Sauf que là, elle avait pris la mouche à cause d'un truc que Lino lui avait dit et puis elle avait embrouillé Angel derechef.
Eh, pas de quoi tirer sur tout le monde, la brindille. Fallait commencer par se calmer: une grande boss, ça perd pas son sang froid à la moindre contrariété.

Mais le Grec garda ses commentaires pour lui, bien décidé à ne pas s'attirer les foudres de la démone. Il avait la flemme de se faire engueuler, aussi. Il avait toujours eu en lui cette défiance face à l'autorité, sauf en ce qui concernait père Howard. Mais ça, c'était un autre sujet.

Bref, il s'était retrouvé comme un con à se faire crier dessus par une petite meuf qui faisait la moitié de son poids et plutôt que de mal le prendre, il avait décidé de s'en servir comme d'une motivation. Mal était pas contente et quand Mal était pas contente, toute l'équipe en pâtissait. Team spirit, on a dit.

Pour le bien de l'équipe donc, Angel était rentré chez lui sans broncher et avait fait quelques pompes pour faire passer sa frustration. Mais pendant ces dernières, son esprit s'était mis à mouliner.
Le problème, c'était les armes, pas vrai? Mal était devenue super chiante parce qu'elle avait pas ce qu'elle voulait. Que ferait un bon chien ou un bon Lino face à ça? Il tenterait de redresser l'humeur de la petite. C'était surement ce que le vieux beast préparait, à l'heure où lui entretenait ses gros muscles.
Mh. Fallait surement faire quelque chose avant lui, dans ce cas.

Posant son cul sur le parquet de son appart tout pourri, Angel se fit la liste mentale de tous les endroits où il pourrait trouver une arme ou deux.
Retourner chez les Sanctii? C'était pas une solution. Et puis, il voyait mal père Howard affublé d'un bazooka. Une arbalète c'était plus plausible, à la limite.  
Il pouvait aussi essayer de s'introduire chez des habitants, mais c'était risqué. Et puis, chez qui il irait? Avec sa chance, il tomberait direct dans la baraque d'un représentant des forces de l'ordre et il se ferait embarquer direct. Mauvaise idée, donc.

Il se rappela alors d'un nom que Mal avait mentionné, lors d'une de leur réunion. Chesterfield.
C'était le forgeron d'Eagle Lake celui-là, nan?
Il se redressa, allant chercher la carte de la ville que les Sanctii lui avaient filée avant qu'il se tire.

Ouais, il était là, en périphérie de la ville. Pas si loin de chez Mal, d'ailleurs.

Il ne se souvenait plus pourquoi c'était pas une option aux yeux de la démone: il n'écoutait après tout que le tiers de ce qu'elle racontait en réunion. Les seuls moments où il était réellement attentif, c'est quand elle le mentionnait et qu'elle lui donnait une tâche à faire. Le reste du temps, il faisait le vide dans ses pensées, peu intéressé par la politique ou les histoires de drogue.
Faudrait peut-être qu'il commence à être attentif s'il voulait rapporter des infos à Howard.

Bref, Mal voulait pas aller à la forge? Lino irait surement pas non plus. Bon petit toutou au pied de sa maîtresse et surtout après s'être fait taper sur les doigts, il ferait pas un truc aussi con.
Angel, c'était l'inverse. Plus tu l'engueulais, plus il allait te surprendre. L'embrouille ça le rendait créatif.

Ni une ni deux, il s'habilla tout en noir et empocha une cagoule avec lui. Il n'avait pas d'expérience dans le vol d'armes, mais fallait bien un début à tout, pas vrai ?
Un vieux sac à dos sur les épaules et le voilà parti en direction de la forge. Il était déjà bien tard, donc pas trop de risque de croiser des habitants en route.
Il était pas assez con pour se couvrir le visage de suite mais avait quand même pensé à cacher ses tatouages avec un large hoodie. Il détestait porter ces merdes, mais fallait se faire discret. Et les gros aplats qu'il avait sur ses deux bras, c'était loin de l'être.

Apprêté en conséquences, il était désormais devant ladite forge, remarquant que les lumières de celle-ci étaient éteintes.
Tout se passait sans encombre et il put s'introduire tranquillement, la grande porte en métal étant ouverte. Quelle veine, vraiment.

Subtil dans ses appuis, il s'était glissé dans l'une des pièces de la forge et y avait trouvé des trucs qui ressemblaient à des armes. Des espèces d'épées, des dagues et puis ces trucs avec deux grosses boules à pics, là.
Sauf que son sac à dos était trop petit pour ces choses-là. Et il allait pas se trimballer tranquillement avec une énorme épée sur lui dans la rue. C'était pas sérieux.

Il grommela en mettant un des trucs à pics dans son sac et poursuivit ses recherches, visant plutôt des flingues, des trucs qui pètent.
Là, il tomba sur des armes blanches qui lui parlaient un peu plus. Il mit quelques couteaux dans son sac et prit également une poignée de shurikens. C'était un truc qu'il avait toujours eu envie d'essayer ça, il pourrait s'entraîner avec.
Bon, c'était pas le plus pratique non plus, on allait pas se mentir. Planter cette merde dans un corps, ça impliquait aussi le fait de la retirer. Mais fallait voir le verre à moitié plein, aussi poursuivit-il ses recherches en passant devant des espèces de faux assez impressionnantes. Ca aussi, ça avait le mérite d'être sylé.

Mais Mal, il la voyait plus avec une arme à feu. Elle était trop faible pour porter quelque chose à bout de bras la p'tiote.

Dans l'obscurité de la forge, il remarqua un genre de barrique avec plein de revolvers dedans. Bah voilà, on s'approchait enfin de ce qu'il cherchait.
Il en prit un en main, remarquant que c'était super léger et plutôt pratique. Il constata également qu'il y avait des lots de balles près de la caisse et il alla donc en mettre quelques uns dans son sac, qui commençait à être bien rempli.

N'ayant toujours pas trouvé de super flingues à ramener à la démone, Angelos décida de revenir sur ses pas et de retourner vers l'entrée de la forge, pour voir s'il n'avait pas loupé un épisode.
Et là, merde. Des putains de bruits de pas au-dessus de lui retentirent.
Ni une ni deux, il alla se planquer derrière une grosse caisse pas trop loin d'une fenêtre. Grâce à l'obscurité, il savait qu'il n'avait pas besoin d'en faire des tonnes pour se planquer.

Seulement voilà, Angel était un peu con, parfois.

Lorsqu'il vit que la silhouette qui entrait en scène était toute menue, il manqua de s'esclaffer.
C'était juste une meuf.

Isaac c'était un prénom de fille, maintenant? Il fronça les sourcils en regardant la fille se mouvoir, affublée d'une arme à feu.
Bon, il était prêt à parier qu'il pouvait réussir à la semer avant qu'elle n'ose appuyer sur la gachette.

C'était un risque qu'il avait mal calculé.

Si le premier coup de feu avait été loin de le toucher, le deuxième passa péniblement contre son biceps. Et ça le surprit assez pour qu'il gémisse de douleur. Lui, il était habitué à des bons vieux coups de poings, pas à des corps étrangers qui lui déchirent la peau.

Son corps entier se mit en alerte et Angelos décida alors de péter la fenêtre à l'aide de la crosse du revolver qu'il venait de piquer à la minette.
Plutôt agile, il réussit à passer sans se prendre trop de bouts de verres dans les mains et les jambes et hop, le voilà parti.

La Chesterfield le poursuivit pendant un moment, mais fort heureusement, elle ne lui tira pas à nouveau dessus. Comme Mal habitait dans le coin, il put rapidement prendre appui sur ses repères et se planquer dans une allée en parallèle.
Ici, il retira sa cagoule et pressa cette dernière contre son bras, qui commençait à beaucoup saigner.
C'était la première fois qu'on lui tirait dessus et en toute honnêteté, ce n'était pas agréable.
Il savait qu'il avait néanmoins eu de la chance: la balle n'était pas logée dans son biceps et s'était juste contentée de le frôler.
Mais quand même, ça saignait beaucoup.

Après avoir attendu quelques minutes dans sa planque, Angel décida qu'il était temps d'aller déposer son pactole chez Mal et prit donc la route de son appartement.



C'est donc comme ça qu'il se retrouve à sa porte, son sac à dos avec lui et sa cagoule contre son muscle atrophié.
Lorsque Mal lui ouvre la porte, il pénètre chez elle sans grande cérémonie et balance le sac plein de munitions au sol.

-T'aurais pas de la gauze et de quoi faire un bandage, par hasard?

Il retire la cagoule de son bras, puis balance le hoodie au sol, dégoûté d'avoir porté une telle merde.
En observant Mal, il constate qu'elle est habillée comme une shlag et que ses cheveux sont à moitié secs. Il se retient de faire un commentaire désagréable sur sa façon de présenter et s'assied sur son canapé, tirant un gros bout de sopalin posé sur la table basse pour éponger la blessure.

-Tu m'avais pas dit que Chesterfield c'est une gonzesse. Elle a pas froid aux yeux celle-là.

Il grimace en remarquant qu'il saigne toujours comme un porc et regarde la télévision de Mal. Il lève les yeux au ciel en remarquant qu'elle jouait à un jeu d'ado attardé et se retourne vers elle.

-J'vois que je te dérange à ton pic.

_________________
.

LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos 7c96508a0caf5a7a61d27a01c0ab067aLET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos 352ebbf9f22457c803d73f131b0bf7fee627b33e
I think we're doomed
Mal Miller
Mal Miller
Messages postés : 30
Date d'inscription : 29/02/2024
Dévoiler le secret

Carte d'identité
Race: Demon
Clan: Cercle de Mephistophélès
On RP ? : Oui mais il va falloir être patient.
Revenir en haut Aller en bas
Re: LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos


–Angelos, je salue avec une neutralité froide lorsque l’humain se dévoile derrière ma porte.

J’ai serré les dents en constatant son identité à travers le judas, et j’ai bien été tentée de ne pas lui ouvrir, sachant pertinemment que je suis sur la tangente et que ça ne serait sage pour personne. Néanmoins quelque chose m’a interpellée, et effectivement je pose les yeux sur une main ensanglantée qu’il presse sur son bras pour arrêter une hémorragie. Qu’est-ce que… J’ai presque le temps d’être inquiète. Presque. Mais il laisse tomber un sac qui émet un son violent mais familier, ce qui attire mon attention. C’est quoi, ça ? D’où il rentre chez moi et laisse tomber ses affaires comme si c’était chez lui ?

–T'aurais pas de la gauze et de quoi faire un bandage, par hasard?

De quoi ? Ah, ouais putain, du coup c’est bien son sang, sa blessure. J’ai une tension qui monte, que je tâche de chasser en me massant la nuque.

–Qu’est-ce que t’as foutu ?

Est-ce que je devrais être inquiète ? Dommage : tout ce que je vois, c’est qu’à nouveau il balance un de ses trucs sur mon sol, un sweat maculé de sang. Et aussi, qu’il est debout, il respire, et il parle. Pas de quoi s’inquiéter. Du coup je suis simplement livrée au constat que j’étais bien, je commençais à redescendre, à retrouver un peu de calme, et que lui il débarque et que j’ai à nouveau envie de foutre des coups dans les murs. Respire : il me tourne le dos et je prends une grande inspiration, que j’expire lentement.

–Tu m'avais pas dit que Chesterfield c'est une gonzesse. Elle a pas froid aux yeux celle-là.

–De quoi tu parles putain ?

Sans qu’il réponde cependant je commence à assembler les pièces, et mes yeux retombent sur le sac. Est-ce qu’il… oh putain. C’est elle qui l’a blessé ? Qu’est-ce qu’il a foutu ?! Merde, merde, merde ! Et lui il l’a blessée ? Bordel me dis pas qu’il a ramené les flics ici. Et en même temps…

En même temps, il y a une part d’avidité avec laquelle je contemple le sac en me souvenant du “clong” qu’il a émis en rencontrant le sol. Je savais bien que ça me disait un truc. Putain j’ai envie de savoir ce qu’il y a dedans, si ça vient de la forge j’ai vraiment envie de savoir. J’ai pas trop d’attentes sur des armes d’humain, mais il allait tout de même falloir que je me penche sur la question, et ma curiosité est piquée. Dans d’autres circonstances, peut-être que j’aurais été reconnaissante envers Angelos de me donner l’opportunité de la satisfaire. Sauf qu’il vient de foutre son cul sur mon canapé, comme si il se posait pour rester, comme si il attendait une putain de médaille ou une pipe ou un pat pat sur la tête. Il a pris la conf le fêlé du crâne. Alors j’ai pas envie de lui faire ce plaisir, je suis même à deux doigts de le foutre à la porte avec son putain de sac, même si il est blessé, même si j’ai bien une trousse à pharmacie dans ma salle de bain.

Surtout que je croise le regard qu’il porte sur moi depuis le canap, et j’y décèle quelque chose… qui ne me plaît pas du tout. Instantanément j’ai la même colère froide qui se réveille quand je me retrouvais face à du dédain, à l’époque. Putain il faut que je me calme. Sauf qu’il a le malheur de sortir la remarque :

–J'vois que je te dérange à ton pic.

Je vais le buter. Après un silence, d’une main je me désigne, moi et mon pic en t-shirt et jogging.

–J’soulève ta mère quand je veux comme ça.

Je conclue en lui faisant un doigt d’honneur, et fais volte-face vers ma salle de bain.

C’est ma faute putain. Le petit humain me faisait marrer alors je l’ai laissé prendre ses aises, ça me faisait rigoler qu’il se chamaille avec mon Lino, qu’il s’évertue à se prouver. Sauf que maintenant il fait n’importe quoi. J’ai la colère qui irradie une brûlure aiguë dans le creux de ma poitrine, et même si je parviens pas à reproduire ce que Call Of a mis une heure à faire, je sais la canaliser, je sais l’empêcher de m’envahir ou restreindre ça à des rapides occurrences comme tout à l’heure à la réu. C’est pas lui qui me fera perdre mon calme, vraiment perdre mon calme.

Dans la salle de bains, je récupère rapidement la trousse de pharmacie – intacte, j’ai jamais eu à m’en servir – et reviens vers lui. J’ai bien une pulsion de la lui lancer à la gueule, au lieu de ça, je contourne le canapé pour me poster devant lui. Je le regarde bien dans les yeux, je me penche en m’appuyant sur mon genoux, et plaque la trousse contre lui. Plus précisément, contre son bras blessé. Et au cas où ça lui échapperait que ce geste est délibéré, je la maintiens là, n’appuyant plus fort que s’il lui prend l’idée de bouger.

–Tu as des plaintes à faire à la direction, mon ange ? T’as toujours l’air d’avoir un truc à dire, c’est le moment.

Je me penche encore un peu pour fermement soutenir son regard.

–Vas-y. Parce que si non, le prochain regard de travers, la prochaine remarque hautaine, la prochaine initiative à la con, tu vas le regretter, et y’aura rien dans aucun putain de sac à dos qui suffira à sauver ton cul.

Je réalise en le disant que c’est moi qui lui ai dit, à lui et à Lino, de les prendre ces initiatives. Bas les couilles. Je fais ce que je veux, c’est moi la boss. Bas les couilles aussi de son sac à la con, je suis bouffée par la curiosité mais je suis toujours décidée : je lui ferai pas le plaisir d’aller regarder dedans. Je lâche la pression sur la trousse, elle retombe sur ses genoux.

–Et j’espère bien que tu vas m’expliquer ce qui s’est putain de passé à la forge Chesterfield.

sherlock || www.



–Ouais, je vais me ramener chez elle avec mon bras blessé et lui demander si elle se souvient de moi. Tant qu'on est sur les idées de génie, tu veux pas non plus qu'on y aille ensemble et qu'on lui parle de Decem?

Je ricane sombrement sans quitter des yeux l’arme dont je continue à observer les détails.

–Sûrement pas, elle voudrait qu’on rende les armes, j’aurais bien le seum.

Enfin, le souci ça reste qu’elles sont estampillées au nom de la forge. Va falloir les polire… mais en même temps, maintenant que je le dis : est-ce que lui ramener le larcin (ou une partie…) d’Angelos ne constituerait pas une bonne entrée en matière pour une conversation sérieuse ? C’est peut-être osé, mais osé fonctionne des fois. Je verrai plus tard si l’idée me reste, pour l’instant avec le petit trésor sous les yeux, elle ne me paraît pas très séduisante.

Je vais lui chercher un verre d’eau, un peu comme un signe que la hache de guerre est enterrée, et que mine de rien je déplore qu’il ait eu à ressortir blessé de cette histoire. Il a pas l’air d’aller trop mal, donc à part le pousser à s’hydrater je vois pas trop ce que je peux faire. J’ai pas d’antidouleurs ici, et j’ai pas l’impression qu’un des médecins clandestins dont j’ai le contact soit nécessaire.

On continue dans la vibe de réconciliation, je lui demande son avis sur la question de la forgeronne, consciente que leur interaction n’est pas du type de celles qui en font apprendre plus l’un sur l’autre. Mais je suis curieuse de ses idées. Il suppose qu’elle ne voudra pas réitérer ce coup d’un soir, à nouveau j’ai un court ricanement. Je m’avance sur le bord du canapé et me saisis des grandes feuilles pour entreprendre de rouler un joint – je bois plus, ne prends plus de drogues et ne fume qu’à la vape, mais je fais l’impasse sur l’herbe. C’est plus simple comme ça. Ce faisant je l’écoute me répondre. J’ai quelques hochements de tête approbateurs, et justement il conclut en suggérant que ça serait mon genre d’humaine. Je tourne la tête vers lui pour voir si son expression indique un sous-texte, en tout cas mon sourire narquois n’y manque pas. Mais je récupère rapidement mon sérieux.

–Ça dépend, pour les affaires parfois les fragiles facilement manipulables m’arrangent bien. Mais il faut savoir tirer le positif de tout ce qui se présente. C’est vrai que les forte-têtes cassent les couilles de prime abord, mais quand ça marche ça marche bien.

Se reconnaîtra qui veut. Je conclue en passant la langue de long de l’adhésif de la feuille, achève de rouler et me penche pour attraper le briquet pour brûler le twist du bout.

–T'as des infos sur elle? Elle sort d'où cette gonzesse? Comment elle s'est retrouvée à la tête de la forge? Elle me semble jeune pour ça.

En allumant le joint, je hausse les épaules, et souffle un nuage de fumée.

–J’sais pas grand chose… Elle a récupéré la forge à ses parents, ils se sont fait buter, personne sait comment. Ça avait fait parler à un moment, c’est même pas en creusant que j’ai appris ça. Tout le monde dit qu’elle est douée. Mais je la connais pas, et je veux pas seulement taper dans du local au risque que ça me pète à la gueule. Le mec du Texas il avait une bonne réputation, il était loin et il s’en bat les couilles de qui il fournit. Mais pas fiable dans ses livraisons, du coup.

Pensivement, je m’enfonce dans le canapé et allonge un bras le long du dossier. D’une main, j’allume le joint et jette le briquet sur la table.

–T'avais besoin de ces armes pour toute l'équipe? On n'a clairement pas assez là, je pensais qu'à ce qui pouvait te convenir à toi quand j'y étais.

En tirant je retourne la tête vers lui, pour l’observer sans discrétion. Je réponds pas tout de suite, préférant m’interroger un instant sur les motivations plus ou moins impénétrables de l’humain qui se trouve à côté de moi. Évidemment qu’il veut faire ses preuves, ça c’est clair depuis le premier pas qu’il a foutu dans cette histoire, et en même temps il veut faire le mec libre et détaché qui tient tête à Lino, qui obéit sagement mais qui en même temps peut pas être contrôlé. Puis voilà qu’il s’attache à réparer un problème qui lui apparaissait manifestement comme personnel, avant qu’il réalise que les armes que j’attendais n’étaient pas exclusivement pour moi. Concours de bite avec Lino, ou tentative de gagner des points auprès de moi ? Les deux ? Je me demande si c’est selon son humeur ou s’il a simplement des desseins plus complexes que ce que j’analyse. Et même si je ne parviens pas à trouver la réponse dans son regard, je lui adresse un hochement de tête en signe de gratitude, avant de retourner la tête pour regarder devant moi, un sourire en coin.

–Tu penses que t’aurais pu te ramener avec tout un arsenal sur ton p’tit dos ?

Je souffle sur le bout de mon joint pour faire luire la braise. Je ne lui propose pas de taffe, je l’ai déjà fait et il refuse tout le temps.

–J’cherche un fournisseur avec qui collaborer sur le long terme, ouais. J’ai besoin de cocher toutes les cases, récurrence, fiabilité, qualité, confiance mutuelle, discrétion. Si on va là où j’ai envie d’aller ça sera pas du luxe, la merde du marché noir c’est sympa deux secondes mais voilà. En fumant je souris. J’veux que mes gens soient bien habillés.

C’est peut-être biaisé par ma passion personnelle pour le matériel de qualité, c’est possible. Les armes ont fait partie des premières choses qui m’ont fascinées chez les humains lorsque j’ai rejoint la surface, c’est marquant.

–Ton Lino, il pourrait pas nous être utiles pour une fois, lui qui vient de la ville? Il devrait savoir si elle fricote avec les trucs dangereux ou si elle a besoin de blé.

En soufflant ma fumée, j’agite un doigt.

–Lino vient pas d’Eagle Lake. On est arrivés ici ensemble y’a quelques années.

Combien de temps, déjà ? Ça file, mais ça remonte. Un petit sourire me flotte sur le visage en citant l’ancienneté de notre relation, et je reprends.

–Mais pour en revenir à ta suggestion, c’est vrai, faut pas sous-estimer son petit côté charmant pour récupérer des informations. Il met les gens en confiance. Et il a le mérite de pas avoir de blessure au bras à cacher. Je hoche la tête. J’en parlerai avec lui.

J’imagine que le fait qu’Angelos propose lui-même de déléguer à un mec qui lui sort par les yeux, c’est plutôt bon signe. Ce qui me rend joueuse et me fait dire :

–Ou toi parles-lui en.

Avant qu’il réponde je pivote pour me tourner vers lui, et change de sujet.

–Je t’ai jamais vu avec un de ces trucs, toi, je fais en désignant le sac d’armes. Y’a une raison à ça ?

Je prends le revolver abandonné sur la table, et l’avance pour le désigner.

–Tu sais te servir de ça ?

sherlock || www.





Dernière édition par Mal Miller le Lun 8 Avr - 14:47, édité 1 fois

_________________
all my friends are heathens
Angelos Collins
Angelos Collins
Messages postés : 20
Date d'inscription : 29/02/2024
Age : 28
Où es-tu ? : Black Dog
Dévoiler le secret

Carte d'identité
Race: Sanctii
Clan: -
On RP ? : Oui, j'suis chaud(e)
Revenir en haut Aller en bas
Re: LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos



LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE

Miller Mal ft. Collins Angelos




Vexer les gens est une activité qu'Angel s'est mis à réellement apprécier depuis qu'il est à Eagle Lake.
Lorsqu'il vivait encore à Rethymnon, il fermait toujours sa gueule par flemme de devoir converser avec autrui. Maintenant qu'il y est de toute façon forcé, il ne voit pas pourquoi il se priverait de ce plaisir.

Le doigt d'honneur que lui balance Mal ne lui fait ni chaud ni froid, occupé à observer son biceps.
Une question tourne en boucle dans sa tête: est-ce qu'une telle blessure peut pontentiellement ruiner son tatouage?
Cette optique l'irrite un peu, ayant dépensé presque toutes ses payes de l'hôtel dans ce gigantesque canevas qu'est son corps.
Et sachant qu'il n'a plus la thune pour retourner en Crète et faire les retouches nécessaires avec l'artiste qui l'avait tatoué, c'est chiant.
Voilà, lui aussi est d'une humeur de merde maintenant. Décidemment, ça finit par déteindre.

Parce que Mal, elle semble pas contente. Ni de le voir, ni de la merde qu'il s'est fait chier à ramener. Il ne fait vraiment pas ce métier pour la reconnaissance, mais il aurait au moins aimé voir sa gueule s'illuminer un peu en ouvrant le sac à dos.
Sauf que là, elle semble trop occupée à pester contre lui pour s'adonner à une autre occupation.

Merde.

Il appuie sa nuque contre le dossier du canapé et réfléchit.
Bon, peut-être que faire un commentaire désagréable en arrivant n'a pas été une idée de génie.
Les démons c'est susceptible, faut croire.

Mais faut qu'il le garde bien en tête: si ça lui coûte sa place au sein de Decem, c'est vraiment trop con. Il dirait quoi à Père Howard? "Désolé d'avoir échoué, je me suis un peu trop laissé aller?"
Nan, c'est hors de question. S'il a su tenir sa langue pendant toute son enfance et son adolescence, pourquoi commencer à explorer son seum et ses talents de répartie une fois grand adulte?

Peut-être qu'être entouré de bêtes toute la journée commence à avoir raison de lui.

Lorsque Mal revient, il la suit du regard jusqu'à ce qu'elle s'approche du canapé. Il hausse un sourcil, se demandant un court instant si elle va le soigner. Ce serait pas le genre de la maison.
La tête toujours vissée contre les coussins, il la regarde pendant qu'elle se penche vers lui et constate qu'il est dans de beaux draps.
Elle est pas vraiment du genre à soutenir le regard des gens, sauf quand elle a un message à faire passer.

La trousse qu'elle appuie contre sa blessure le fait grimacer le temps d'une seconde. Il reprend rapidement le contrôle sur ses expressions et la toise juste de la même manière qu'elle le fait, attendant qu'elle l'ouvre.

Ouais, elle est en colère.

Il reste impassible, l'écoute pendant qu'elle le sermonne et lui jure qu'il va passer un sale quart d'heure s'il continue de faire sa tête de con.
C'est pas une surprise et c'est même plutôt juste.

Ses méninges s'activent pendant qu'elle se penche encore un peu. Il cherche un moyen de remettre les compteurs à zéro, de pas passer pour l'électron libre qu'il est qui ne cherche qu'à semer le chaos.

-Pas de plaintes à faire. Je voulais simplement détendre l'atmosphère.

Mensonge éhonté: ça lui casse bien les couilles d'avoir à se faire engueuler par une créature qui vient des enfers et qui veut juste faire sa petite ascension tranquille, sans prendre de risques.
Mais s'il y a bien une chose dans laquelle Angelos excelle, c'est l'impassibilité. Son visage reste fermé de toute émotion et la lueur maline qu'il avait dans les yeux en arrivant s'est évanouie.

La trousse de toilette tombe sur sa jambe et il attend un moment avant de la prendre, toujours concentré sur ce combat de regards qu'ils entretiennent.
Il n'a pas envie d'être le premier à détourner les yeux mais il sait qu'il y est forcé, s'il veut espérer garder sa place dans l'orga.

-Tu semblais contrariée par cette histoire d'armes. Donc je suis allé te chercher des armes.

Aussi bête que simple.
Il baisse la tête et récupère la trousse sur ses genoux, ouvrant cette dernière.
Au moins, Mal a eu la délicatesse de continuer à mettre de la pression sur la blessure. Si elle voulait vraiment lui faire du mal, elle l'aurait laissé pisser le sang sur son canapé.

-Quant à Chesterfield, c'est tout con. J'y suis allé, y avait l'air d'y avoir personne. J'ai un peu fouillé, toujours personne. C'est au moment de vérifier qu'il n'y avait rien d'autre que la gonzesse s'est ramenée avec sa carabine. Elle m'a coursé mais elle avait pas ton cardio.

Un bout de coton imbibé d'alcool entre les doigts, il nettoie sa plaie, l'hémorragie étant moins pénible. La bonne nouvelle, c'est que c'est loin d'être profond. Juste une égratinure, vraiment.

-Y avait pas de flics dans l'histoire. Je portais une cagoule, j'étais sappé pour l'occasion. J'vois pas trop comment on pourrait faire le lien avec moi mais si jamais ça arrive, tu sais bien que j'en prendrais la responsabilité.

Désormais en train d'enrouler le bandage autour de la gauze posée sur la plaie, il serre bien fort et pose ensuite ses mains sur ses genoux.
Faudrait peut-être le changer souvent, mais plus de peur que de Mal.

Il est tenté de faire un commentaire sarcastique sur le fait qu'il a pas pu lui ramener de bazooka, mais ferme cette fois-ci sa gueule et attend le retour de sa boss.
Parce que oui, c'est sa patronne présentement. Sa grande patronne très mécontente du travail qu'il s'est cassé le cul à accomplir pour lui redonner le sourire.

-Il s'agissait d'une bête initiative. Je pensais avoir trouvé une solution à ton problème, mais on dirait bien que ça te convient pas.


_________________
.

LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos 7c96508a0caf5a7a61d27a01c0ab067aLET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos 352ebbf9f22457c803d73f131b0bf7fee627b33e
I think we're doomed
Mal Miller
Mal Miller
Messages postés : 30
Date d'inscription : 29/02/2024
Dévoiler le secret

Carte d'identité
Race: Demon
Clan: Cercle de Mephistophélès
On RP ? : Oui mais il va falloir être patient.
Revenir en haut Aller en bas
Re: LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos

Angelos met un moment à détourner le regard, et honnêtement je n’en attendais pas moins. Il y a même une partie de moi qui a envie qu’il ne le fasse pas, qu’il ne bronche pas comme il n’a pas bronché malgré la pression que j’exerce avec la trousse sur sa blessure. Ouais, au fond j’ai envie de me taper avec quelqu’un. Pareil que lui, peut-être. Alors je le jauge des yeux, dans un « montre-moi pour de bon ce que t’as ou ferme ta gueule » silencieux.

–Pas de plaintes à faire. Je voulais simplement détendre l’atmosphère.

Bon. Il ferme sa gueule, alors. Je suis pas entièrement satisfaite, je le crois qu’à moitié d’ailleurs.

–Ok.

Même si j’étais à deux doigts de lui péter les plombs dessus, ce qui n’aurait été bien en aucune circonstance, je me surprends une rapide déception qui me fait imperceptiblement serrer les dents : j’ai une contrariété qui regrette de ne pas avoir eu l’occasion de sortir, et ce mec a trouvé le moyen d’appuyer exactement dessus. Putain. Call Of va pas suffire, je vais me faire une balade au stand de tir.

–Tu semblais contrariée par cette histoire d'armes. Donc je suis allé te chercher des armes.

Hormis un froncement de sourcils, je ne réagis pas, et traite l’info. Pendant ce temps je le regarde ouvrir la trousse à pharmacie. Le rapport de causalité, pourtant pas compliqué, m’apparaît vraiment maintenant qu’il le dit, ainsi que le motif derrière sa présence chez moi, derrière le sac balancé par terre. Soudain l’irritation profonde qui me courait dans la poitrine s’écarte, et laisse un peu plus de place avec ce qui bataillait avec : la curiosité, et j’ai l’impression que le sac par terre, un peu plus loin, appelle mon prénom pour que j’aille l’ouvrir et fouiller dedans. Ça c’était déjà là, ce qui vient de popper par contre, c’est une curiosité pour ce qu’il y a dans la tête de ce mec, derrière la gueule d’ange et le crâne épais.

Il baisse la tête pour se mettre à s’occuper de sa blessure, je le regarde faire en l’écoutant continuer. D’une main, j’écarte les objets sur la table basse derrière moi pour y poser mon cul.

–Quant à Chesterfield, c'est tout con. J'y suis allé, y avait l'air d'y avoir personne. J'ai un peu fouillé, toujours personne. C'est au moment de vérifier qu'il n'y avait rien d'autre que la gonzesse s'est ramenée avec sa carabine. Elle m'a coursé mais elle avait pas ton cardio.

J’ai une moue approbatrice : c’est vrai que j’ai un bon cardio. Mais je maintiens mon froncement de sourcils : c’est sérieux. Je suis en colère. Ça aurait pu être le bordel du siècle, et je lui ai rien demandé. Si ça trouve ça va nous retomber sur le coin de la gueule sans que ça soit passé par moi pour que je décide si ça en vaut la peine. Il nettoie sa plaie, je suis distraite un instant par les dessins sur sa peau que j’ai jamais vraiment eu l’occasion de voir d’aussi près. Il va avoir un trou quand ça va cicatriser. Mon regard se promène un peu sur le reste de ses bras pour voir si une cicatrice équivalente se trouve quelque part, sans que je cesse de l’écouter attentivement.

–Y avait pas de flics dans l'histoire. Je portais une cagoule, j'étais sappé pour l'occasion. J'vois pas trop comment on pourrait faire le lien avec moi mais si jamais ça arrive, tu sais bien que j'en prendrais la responsabilité.

C’est vrai que si l’homme que j’ai commencé à cerner avec le temps est imprévisible et imprudent, je sais qu’en même temps il ne l’est pas complètement. Ça aussi, ça m’apparaît avec l’irritation qui retombe. Je sais qu’il est pas complètement con. Enfin, il en reste tout de même bien trop prétentieux pour son bien-être à débarquer comme un crétin, et pour cette raison j’arrive pas à lui accorder le crédit qui peut-être devrait lui revenir. Je suis pas capable de cette objectivité, pas non plus de m’en faire que ça puisse le frustrer, ça lui fera les pieds. Je reporte vers lui un regard aussi impassible que le sien en écoutant la fin de ses explications.

–Il s'agissait d'une bête initiative. Je pensais avoir trouvé une solution à ton problème, mais on dirait bien que ça te convient pas.

–Hm.

Je sais que je devrais nuancer, parce que c’est pas complètement vrai que ça me convient pas. Au contraire, c’est pour ça que je l’ai intégré à Decem, gardé à mes côtés et laissé se rapprocher, assister aux réunions et y participer lui ai confié des choses… c’est parce qu’il apporte un truc dont j’ai besoin, il compense la prudence réfléchie de Lino et il a pas la langue dans sa poche. J’ai pas envie de saper ça, c’est pas dans mon intérêt, et en plus de ça c’est marrant. Mais j’ai encore moins envie qu’il voit qu’il est capable de me tripoter des triggers de rage que j’essaie tant bien que mal de gérer. Et je vais pas le pousser à remettre en question cette capacité admirable qu’il a de calmer sa grande gueule comme un pro lorsque je le demande. Même si… non. Rien.

–Si ça s’était mal passé ça aurait été très con. Ça l’est pas moins rien que parce que t’as eu de la chance.

Et encore une fois c’est « fais ce que je dis mais pas ce que je fais », je suis bien du genre à dire que c’est bien l’issue qui vérifie le génie d’une décision. Mais peu importe, ça il ne le sait pas. Je me lève, finalement incapable de me tenir plus longtemps, et pose le regard sur le fameux sac. Bon.

Je m’avance jusqu’à me poster devant, et m’accroupis pour manipuler la fermeture éclaire. Le son d’objets métalliques qui s’entrechoquent accompagne celui de la glissière, et avant d’avoir regardé je plonge ma main dedans. J’en retire un couteau, déplace ma tête pour chasser l’ombre portée qu’elle projette et l’observe à la lumière. Belle pièce. Histoire de ne pas donner raison à Angelos, je ne montre rien de mon approbation, pose le couteau par terre, et récupère cette fois un shuriken. Je passe le pouce sur le fil aiguë de la lame, approuve silencieusement à nouveau, le pose. Puis je sors encore un couteau sur lequel je passe un peu plus de temps à admirer les finitions du manche. Cette fois en me saisissant de l’arme suivante j’oublie de dissimuler une certaine hâte excitée.

–Tu l’as dévalisée la meuf, je lâche dans un ricanement.

Pas étonnant qu’elle ait cherché à avoir sa peau. Et peut-être que ça va nous mettre dans la merde, tiens. J’y réfléchirai plus tard : je sors du sac un fléau, et lève vers Angelos un sourcil haussé. C’est lui qui a pas froid aux yeux ! Je le dépose à côté du sac, et ce qui attrape mon regard ensuite, ce sont les cartouches de munitions. J’en sors deux, les lui désigne également, l’air de demander silencieusement où est la suite. Mais finalement j’ai de quoi deviner la réponse, alors je repars à la chasse dans le sac, et aperçois ce que je veux.

–Oooooouh.

Je sors le petit revolver compact, léger, le tenant par la crosse et le canon pour le regarder. Du pouce je caresse le cuir qui enveloppe parfaitement la poignée, caresse de l’indexe un métal vibrant que je ne reconnais pas et le blason « Chesterfield » estampillé à chaud dans la matière. J’ouvre le barillet et le fais tourner pour vérifier que les chambres sont vides, le referme, et joue de la gâchette. La légère résistance à mi-chemin dévoile un fonctionnement à double-action, et je hoche la tête, satisfaite : moi aussi ça me fait chier d’armer à chaque fois, alors ça corrige le problème des revolvers par rapport aux semi-automatiques tout en conservant l’avantage de la fiabilité. Je prends l’arme en main, vise le vide devant moi un œil fermé et admire la précision de l’alignement.

–C’est elle qui a fait tout ça ?

Je lâche ma visée du regard pour le regarder. À ce moment-là je réalise que j’ai un petit sourire. Merde. Bon, tant pis. Je rabaisse l’arme, la regarde de nouveau en me levant.

–Va falloir vous réconcilier.

Ou plutôt on va bien faire en sorte que le vol d’Angelos ne puisse pas être relié à nous. Si je décide de chercher à ajouter la forgeronne parmi mes collaborateurs, ça serait dommage que ça soit un élément bloquant. Si tant est que ma réputation n’en constitue pas déjà un. En même temps est-ce qu’on peut être leader sur le marché des armes local et ne pas accepter de tremper avec quelques individus de sale réputation ?

Tiens, puisqu’il a envie d’avoir des idées et de prendre des initiatives…  

–Toi qui viens de vivre un moment intime avec elle, elle accepterait de nous fournir ?

En parlant je me dirige vers la cuisine en élevant la voix pour me faire entendre, et reviens vers le canapé, pour déposer devant lui un verre d’eau.

_________________
all my friends are heathens
Angelos Collins
Angelos Collins
Messages postés : 20
Date d'inscription : 29/02/2024
Age : 28
Où es-tu ? : Black Dog
Dévoiler le secret

Carte d'identité
Race: Sanctii
Clan: -
On RP ? : Oui, j'suis chaud(e)
Revenir en haut Aller en bas
Re: LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos



LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE

Miller Mal ft. Collins Angelos




Ouais ouais, elle a peut-être raison de lui rappeler que si ça avait foiré, ils seraient dans la merde.
Mais cette fois, il n'arrive pas à retenir le roulement d'yeux qui répond aux mots de Mal.
Toujours est-il que tout s'est bien passé non? Pourquoi faire tout un plat de ce qui n'a pas lieu d'être? Ce genre de commentaires l'a toujours exaspéré.

Mal va enfin fouiller dans le contenu du sac et Angel retient un "c'est pas trop tôt". Maintenant qu'ils ont tous les deux baissé d'un ton, ce serait dommage de monter de nouveau sur leurs grands chevaux.
Pour sa part, il vire son cul du canapé et vérifie qu'il n'a pas mis de sang dessus au passage.
A priori, même dans l'urgence il reste propre et c'est tant mieux. Il en aurait entendu parler longtemps, s'il avait tâché ne serait-ce qu'un coussin.

Il se tourne vers Mal pour mieux la voir et met ses mains dans ses poches, attendant une réaction de sa part.
Même si elle ne le gratifie d'aucun sourire, la façon qu'elle a de fouiller avidement dans le sac lui fait comprendre qu'elle commence à se faire à l'idée qu'il est allé fouiner chez les Chesterfield.

Le ricanement qu'elle pousse le confirme.

Un léger rictus apparait sur les lèvres du Grec, commençant à sentir la tendance changer.
Il ne dirait pas qu'il l'a dévalisée mais en tous cas, il a essayé de récupérer le plus de choses possibles dans sa boutique. Tout ce qui lui semblait pratique et pas trop gros était parti avec lui.
Lorsque Mal lui montre les cartouches il désigne le sac d'un coup de menton et se rapproche d'elle.
Il se met même à son niveau et s'accroupit à ses côtés pour regarder à son tour tout ce qu'il a volé.

Les armes c'est pas son truc. Il a bien un poing américain que Daniel lui a filé en guise de récompense après son premier combat, mais rien de plus. Et il déteste s'en servir, ayant l'impression de tricher à un jeu où il a toujours été honnête.
Mais il est conscient qu'il faudrait bien s'y mettre un jour: un humain qui compte que sur ses muscles dans cette ville maudite, c'est une tentative de suicide déguisée. Et il a encore bien trop à faire pour mourir par fierté - ça viendrait plus tard.

-J'sais pas. J'ai pas eu le temps de lui demander. Peut-être la prochaine fois.

Il hausse les épaules, vraiment clueless pour le coup. C'est la première fois qu'il s'aventure vers la forge et il n'avait jamais entendu parler de la gonzesse qui la tient. La seule chose qu'il sait désormais, c'est qu'elle a le tir facile. Peut-être bien qu'elle protège quelque chose de précieux chez elle ou que ces armes sont vraiment hors de prix.
Peut-être qu'il a pas fait que de la merde, sur ce coup-là.

En voyant le sourire qui s'étend sur les lèvres de Mal, il ne retient pas non plus le sien. Sa gueule s'est enfin éclairée et il préfère la voir comme ça. Elle est chiante quand elle est énervée et ça déteint sur son mood à lui. Chaque fois qu'elle l'engueule, il a le sentiment d'être un imposteur, qu'elle regrette le choix qu'elle a fait en juin dernier.
Mais maintenant qu'elle est un peu plus détendue, il peut lui aussi baisser les armes et se relaxer un peu.

Il tombe donc à côté d'elle, s'adossant cette fois au dos du canapé.
Se réconcilier, hein? Il a même pas vu son visage, il sait pas qui c'est cette meuf. Bon bien sûr, il pourrait passer à la forge et si elle est pas trop moche, il pourrait même s'en faire une copine. Mais étant une brêle en ce qui concerne les armes, il voit pas trop ce qu'il irait lui dire.

-Ouais, je vais me ramener chez elle avec mon bras blessé et lui demander si elle se souvient de moi. Tant qu'on est sur les idées de génie, tu veux pas non plus qu'on y aille ensemble et qu'on lui parle de Decem?

Cette fois, son ton est loin d'être désagréable.
Il était d'une humeur de merde en arrivant, mais désormais, il a juste envie de souffler un peu et de profiter de cette espèce d'entente implicite entre eux.

C'est peut-être lui le bon clébard, finalement.

-J'suis pas sûr que c'est le genre de coup d'un soir qu'elle voudrait réitérer, malheureusement.  Il arbore un air faussement contrarié. Dommage, elle a l'air d'avoir du tempérament la petite Isaac. Assez courageuse pour se pointer avec une arme et assez téméraire pour tirer au premier mouvement suspect. C'est plutôt ton genre d'humaine ça, pas vrai?

Et puis Angelos, il est pas doué avec les gens. Le fait que ce soit une meuf à la limite, ça peut aider. Mais il les soûle généralement assez vite, à pas assez leur parler ou à les vexer dès qu'il ouvre la bouche. Il voit pas trop comment il pourrait aborder la gonz, à moins qu'elle ait un bar de prédilection, quelque chose du type.

-T'as des infos sur elle? Elle sort d'où cette gonzesse? Comment elle s'est retrouvée à la tête de la forge? Elle me semble jeune pour ça.


Il prend le verre d'eau posé au sol, bien à son aise ici et n'ayant pas l'envie de retourner sur le canapé de suite. Continuer de contempler ce qu'il a ramené semble l'intéresser, plus que le détail de ce qu'il a volé.
Le sentiment qu'il n'a pas pu prendre assez le guette et le rend soudainement un peu incertain.

-T'avais besoin de ces armes pour toute l'équipe? On n'a clairement pas assez là, je pensais qu'à ce qui pouvait te convenir à toi quand j'y étais.

Parce que Mal, elle s'est jamais cachée de prendre son pied avec les armes. Ca faisait des semaines qu'elle lui cassait la tête avec ça. Et vu la manière dont elle a tenu son revolver, elle kiffe bien ce qu'il a pris spécifiquement pour elle.

-Ton Lino, il pourrait pas nous être utiles pour une fois, lui qui vient de la ville? Il devrait savoir si elle fricote avec les trucs dangereux ou si elle a besoin de blé.

Il boit une gorgée d'eau et lance un regard interrogateur à Mal, bien que ça lui écorche la gueule d'avoir à mentionner l'autre lourdaud de beast.

_________________
.

LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos 7c96508a0caf5a7a61d27a01c0ab067aLET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos 352ebbf9f22457c803d73f131b0bf7fee627b33e
I think we're doomed
Mal Miller
Mal Miller
Messages postés : 30
Date d'inscription : 29/02/2024
Dévoiler le secret

Carte d'identité
Race: Demon
Clan: Cercle de Mephistophélès
On RP ? : Oui mais il va falloir être patient.
Revenir en haut Aller en bas
Re: LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos


–Ouais, je vais me ramener chez elle avec mon bras blessé et lui demander si elle se souvient de moi. Tant qu'on est sur les idées de génie, tu veux pas non plus qu'on y aille ensemble et qu'on lui parle de Decem?

Je ricane sombrement sans quitter des yeux l’arme dont je continue à observer les détails.

–Sûrement pas, elle voudrait qu’on rende les armes, j’aurais bien le seum.

Enfin, le souci ça reste qu’elles sont estampillées au nom de la forge. Va falloir les polire…  mais en même temps, maintenant que je le dis : est-ce que lui ramener le larcin (ou une partie…) d’Angelos ne constituerait pas une bonne entrée en matière pour une conversation sérieuse ? C’est peut-être osé, mais osé fonctionne des fois. Je verrai plus tard si l’idée me reste, pour l’instant avec le petit trésor sous les yeux, elle ne me paraît pas très séduisante.

Je vais lui chercher un verre d’eau, un peu comme un signe que la hache de guerre est enterrée, et que mine de rien je déplore qu’il ait eu à ressortir blessé de cette histoire. Il a pas l’air d’aller trop mal, donc à part le pousser à s’hydrater je vois pas trop ce que je peux faire. J’ai pas d’antidouleurs ici, et j’ai pas l’impression qu’un des médecins clandestins dont j’ai le contact soit nécessaire.

On continue dans la vibe de réconciliation, je lui demande son avis sur la question de la forgeronne, consciente que leur interaction n’est pas du type de celles qui en font apprendre plus l’un sur l’autre. Mais je suis curieuse de ses idées. Il suppose qu’elle ne voudra pas réitérer ce coup d’un soir, à nouveau j’ai un court ricanement. Je m’avance sur le bord du canapé et me saisis des grandes feuilles pour entreprendre de rouler un joint – je bois plus, ne prends plus de drogues et ne fume qu’à la vape, mais je fais l’impasse sur l’herbe. C’est plus simple comme ça. Ce faisant je l’écoute me répondre. J’ai quelques hochements de tête approbateurs, et justement il conclut en suggérant que ça serait mon genre d’humaine. Je tourne la tête vers lui pour voir si son expression indique un sous-texte, en tout cas mon sourire narquois n’y manque pas. Mais je récupère rapidement mon sérieux.

–Ça dépend, pour les affaires parfois les fragiles facilement manipulables m’arrangent bien. Mais il faut savoir tirer le positif de tout ce qui se présente. C’est vrai que les forte-têtes cassent les couilles de prime abord, mais quand ça marche ça marche bien.

Se reconnaîtra qui veut. Je conclue en passant la langue de long de l’adhésif de la feuille, achève de rouler et me penche pour attraper le briquet pour brûler le twist du bout.

–T'as des infos sur elle? Elle sort d'où cette gonzesse? Comment elle s'est retrouvée à la tête de la forge? Elle me semble jeune pour ça.

En allumant le joint, je hausse les épaules, et souffle un nuage de fumée.

–J’sais pas grand chose… Elle a récupéré la forge à ses parents, ils se sont fait buter, personne sait comment. Ça avait fait parler à un moment, c’est même pas en creusant que j’ai appris ça. Tout le monde dit qu’elle est douée. Mais je la connais pas, et je veux pas seulement taper dans du local au risque que ça me pète à la gueule. Le mec du Texas il avait une bonne réputation, il était loin et il s’en bat les couilles de qui il fournit. Mais pas fiable dans ses livraisons, du coup.

Pensivement, je m’enfonce dans le canapé et allonge un bras le long du dossier. D’une main, j’allume le joint et jette le briquet sur la table.

–T'avais besoin de ces armes pour toute l'équipe? On n'a clairement pas assez là, je pensais qu'à ce qui pouvait te convenir à toi quand j'y étais.

En tirant je retourne la tête vers lui, pour l’observer sans discrétion. Je réponds pas tout de suite, préférant m’interroger un instant sur les motivations plus ou moins impénétrables de l’humain qui se trouve à côté de moi. Évidemment qu’il veut faire ses preuves, ça c’est clair depuis le premier pas qu’il a foutu dans cette histoire, et en même temps il veut faire le mec libre et détaché qui tient tête à Lino, qui obéit sagement mais qui en même temps peut pas être contrôlé. Puis voilà qu’il s’attache à réparer un problème qui lui apparaissait manifestement comme personnel, avant qu’il réalise que les armes que j’attendais n’étaient pas exclusivement pour moi. Concours de bite avec Lino, ou tentative de gagner des points auprès de moi ? Les deux ? Je me demande si c’est selon son humeur ou s’il a simplement des desseins plus complexes que ce que j’analyse. Et même si je ne parviens pas à trouver la réponse dans son regard, je lui adresse un hochement de tête en signe de gratitude, avant de retourner la tête pour regarder devant moi, un sourire en coin.

–Tu penses que t’aurais pu te ramener avec tout un arsenal sur ton p’tit dos ?

Je souffle sur le bout de mon joint pour faire luire la braise. Je ne lui propose pas de taffe, je l’ai déjà fait et il refuse tout le temps.

–J’cherche un fournisseur avec qui collaborer sur le long terme, ouais. J’ai besoin de cocher toutes les cases, récurrence, fiabilité, qualité, confiance mutuelle, discrétion. Si on va là où j’ai envie d’aller ça sera pas du luxe, la merde du marché noir c’est sympa deux secondes mais voilà. En fumant je souris. J’veux que mes gens soient bien habillés.

C’est peut-être biaisé par ma passion personnelle pour le matériel de qualité, c’est possible. Les armes ont fait partie des premières choses qui m’ont fascinées chez les humains lorsque j’ai rejoint la surface, c’est marquant.

–Ton Lino, il pourrait pas nous être utiles pour une fois, lui qui vient de la ville? Il devrait savoir si elle fricote avec les trucs dangereux ou si elle a besoin de blé.

En soufflant ma fumée, j’agite un doigt.

–Lino vient pas d’Eagle Lake. On est arrivés ici ensemble y’a quelques années.

Combien de temps, déjà ? Ça file, mais ça remonte. Un petit sourire me flotte sur le visage en citant l’ancienneté de notre relation, et je reprends.

–Mais pour en revenir à ta suggestion, c’est vrai, faut pas sous-estimer son petit côté charmant pour récupérer des informations. Il met les gens en confiance. Et il a le mérite de pas avoir de blessure au bras à cacher. Je hoche la tête. J’en parlerai avec lui.

J’imagine que le fait qu’Angelos propose lui-même de déléguer à un mec qui lui sort par les yeux, c’est plutôt bon signe. Ce qui me rend joueuse et me fait dire :

–Ou toi parles-lui en.

Avant qu’il réponde je pivote pour me tourner vers lui, et change de sujet.

–Je t’ai jamais vu avec un de ces trucs, toi, je fais en désignant le sac d’armes. Y’a une raison à ça ?

Je prends le revolver abandonné sur la table, et l’avance pour le désigner.

–Tu sais te servir de ça ?

sherlock || www.



_________________
all my friends are heathens
Angelos Collins
Angelos Collins
Messages postés : 20
Date d'inscription : 29/02/2024
Age : 28
Où es-tu ? : Black Dog
Dévoiler le secret

Carte d'identité
Race: Sanctii
Clan: -
On RP ? : Oui, j'suis chaud(e)
Revenir en haut Aller en bas
Re: LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos



LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE

Miller Mal ft. Collins Angelos




Esquissant un léger sourire face à l'appellation qui lui est très subtilement adressée, Angelos finit son verre et pose celui-ci devant lui.
Tant mieux s'il lui casse les couilles, au moins c'est un rapport réciproque.

Il se lève et observe Mal se rouler un joint, ne cachant pas la grimace qui prend possession de son visage.
Rien que l'odeur, ça va le dégoûter.
Ni une ni deux, il se dirige vers la fenêtre du salon de la démone et ouvre cette dernière, se postant à celle-ci tandis qu'il l'écoute déblatérer sur Isaac.

Histoire à faire pleurer dans les chaumières, rien de bien nouveau quand on vit à Eagle Lake. Les rares personnes à qui il s'adresse ont elles aussi eu leur lot de misères et lui, ça ne lui tire aucune larme ni sympathie.
Il hoche simplement la tête, observant la nuit qui s'étend en face de lui.
Pas d'étoile, juste la lune qui exhibe un joli croissant. Dan lui avait raconté que c'est le bon moment pour sortir dans la ville, que les beasts ne sont pas encore totalement réveillés, à cette période du mois.
Il ricane dans sa barbe en faisant le rapprochement des crises de ces hommes-animaux comme leurs règles: c'est vrai que vu sous cet angle, c'est un peu moins glam.

-Mon "petit" dos? Tsh, tu peux parler.

Froissant le nez face à l'insulte et l'odeur de beuh qui commence à enfumer la pièce, Angel lance un regard noir à Mal et se retient de commenter son physique à elle, ou qu'il n'a pris que des revolvers que ses petits bras auraient la force de tenir.

Ravalant sa mauvaise langue, il la regarde tirer sur son joint et se demande si les effets sont les mêmes sur elle que sur les humains.
Il ne s'y connait pas trop en anatomie démoniaque et ça le démange d'en savoir un peu plus.

Mais il n'a pas vraiment de point de comparaison: lui, il a jamais fumé, jamais sniffé et n'a que trempé ses lèvres dans du raki, quand il était ado. C'était dégueulasse et trop fort à son goût.
A la limite, il aurait pu se soûler aux alcools aromatisés à la rose ou la grenade que les attrapes-touristes de son pays proposent. Mais il avait toujours désiré garder un certain contrôle de soi et il fallait dire que se la coller au rakomélo, c'était pas très viril.

-Bah propose un arrangement à la Chersterfield. T'avais l'air drôlement gaie en découvrant son taf, ça m'étonne que t'aies jamais passé de tête dans son atelier auparavant.

Humant l'air frais de la nuit, il touche son bras blessé puis observe le pansement qu'il a réussi à se faire.
Il n'a pas l'air de trop saigner, le plus gros est fait.
Peut-être que ça le grattera un peu en guérissant, rien de bien méchant.

Puis il hausse un sourcil face à l'info que Mal lui fournit et se retourne vers elle.
Il était persuadé que Lino venait d'Eagle Lake. Peut-être que le beast l'avait déjà mentionné, mais il a toujours eu tendance à mettre son cerveau sur snooze quand le vieux parle.
Elle, elle sourit. Elle a un sourire béat d'abrutie sur les lèvres et ça le gonfle.

Il n'arrive pas à comprendre cette espèce d'entichement qu'ont ces deux erreurs de la nature l'une pour l'autre, mais grand bien leur fasse. Il espère juste qu'elle casse au moins autant les couilles à Lino qu'à lui, qu'elle est équitable dans ses ardeurs.

Retenant un autre commentaire à la con quant au prétendu charme de Lino, Angel se rapproche un peu de Mal, ne cachant pas un certain dégoût lorsqu'il respire à nouveau l'odeur de la pièce.
Il lui lance un regard qui en dit long lorsqu'elle lui suggère d'aller en discuter avec lui et ne répond pas à cette provocation.
A la place, il vient s'accoupir près de la table, à la droite de Mal, et observe à son tour l'arme.

Rien ne fleurit en lui lorsqu'il se retrouve face à ça. Il n'en a vraiment rien à foutre des revolvers, ça ne lui fait ni chaud ni froid. Bon, peut-être que ça le contrarie un peu, maintenant qu'il a failli se prendre une balle. Mais à part ça, rien en lui ne s'allume .

Il hausse les épaules et regarde la démone.
Dieu soit loué, elle est à la fin de son joint.
Allant récupérer ce dernier entre ses lèvres, il l'écrase contre le cendrier déjà bien rempli qu'elle a sur sa table.
Faudra vraiment qu'il lui apprenne à faire le ménage correctement, un jour.
Son appart n'est pas un taudis, mais rien n'est vraiment propre non plus. Chaque fois qu'il est venu, il a remarqué de la poussière sur sa box internet ou dans certaines étagères assez hautes. Elle a l'air de ne faire que le strict minimum et même s'il la sait occupée, un bon coup de ménage pourrait l'aider à rassembler ses pensées.
Ca marche toujours chez lui, en tous cas.

-Qu'est-ce que tu veux que je fasse avec ça? J'ai jamais appris à viser, je suis pas très bon aux fléchettes.

Il touche le revolver du bout des doigts puis essaye de reproduire les gestes précautionneux de la démone un peu plus tôt.
En le prenant entre ses mains, il constate à quel point c'est petit. C'est vrai que c'est surement pratique: un accessoire mortel qui peut te tirer d'affaire sans grande cérémonie.
Mais lui, ça ne le passionne pas. Il a toujours préféré en chier dans la vie, plutôt que d'emprunter les voies faciles.

-Est-ce que tu suggères habilement que mes bras sont pas suffisants? Il me semblait que c'était pour ça que tu m'avais recruté, je suis presque vexé.

Reposant l'arme sur la table, il observe la démone, impassible.
C'est du suicide de ne compter que sur ses poings quand on est un humain à Eagle Lake. Mais ça le ferait vraiment chier de prendre des cours avec un des membres de Decem pour apprendre à tirer. Ce serait pire que capituler, puisqu'il s'agirait aussi d'admettre que son corps et ses méninges ne sont pas suffisants pour qu'il s'en sorte.

-Peut-être que quelque chose de plus frontal me conviendrait mieux. Les armes à feu, c'est lâche.

Très au fait de ses propres insinuations, il continue de défier du regard la démone et reste accroupi, incertain quant au fait d'aller s'asseoir près d'elle.
Ce serait presque trop familier, il déteste partager le même espace avec qui que ce soit et c'est encore pire lorsqu'il s'agit de Mal.
Chaque fois qu'ils sont au Black Dog et qu'elle s'asseoit dans le carré, il se contente de rester debout près d'elle toute la soirée plutôt que de prendre place sur le canapé à ses côtés. Ce serait la considérer comme une égale et plutôt crever que de l'envisager.

-Mais j'ai pu voir que l'orpheline en fait pour tous les goûts. Peut-être que je me laisserais tenter par autre chose, si on décide d'y retourner. Tout ça dépendra de Lino et de sa verve. Quoique je l'ai rarement vu en user avec les gonzesses. Tu penses qu'il parviendra à satisfaire tes exigences? Je peux voir avec Sibyl, sinon. Avec un prénom comme Isaac et un penchant pour les armes, elle est peut-être homo.

_________________
.

LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos 7c96508a0caf5a7a61d27a01c0ab067aLET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos 352ebbf9f22457c803d73f131b0bf7fee627b33e
I think we're doomed
Mal Miller
Mal Miller
Messages postés : 30
Date d'inscription : 29/02/2024
Dévoiler le secret

Carte d'identité
Race: Demon
Clan: Cercle de Mephistophélès
On RP ? : Oui mais il va falloir être patient.
Revenir en haut Aller en bas
Re: LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos


Je ne tiens pas rigueur à l’humain de s’être éloigné à l’autre bout de la pièce pour échapper à l’odeur de l’herbe, constatant simplement une nouvelle fois que soit il a l’odorat plus développé qu’un Beast truffier, soit c’est une sacrée drama queen. Je ne m’emmerde pas à hausser le ton pour l’aider à m’entendre malgré la distance qu’il a lui-même installée, il a qu’à tendre l’oreille. À l’inverse, sa réponse à mon commentaire sur son petit dos me parvient à peine, mais me tire quand même un ricanement. C’est vrai que je peux parler. Mais je ne le comparais pas à moi de toute façon, plutôt à toutes les créatures, Beasts et autres non-humains dont les biscoteaux ont l’avantage du surnaturel pour les assister. On est dans le même panier face à ceux-là. C’est même ce qu’il a rapidement fait observer quand on s’est rencontré. ”Y’a pas à prendre la mouche comme ça”, je marmonne trop bas pour qu’il m’entende, plus comme une observation à moi-même. Je pose le coude sur le dossier du canapé pour me mettre de biais et avoir Angelos dans ma vision périphérique.

–Bah propose un arrangement à la Chersterfield. T'avais l'air drôlement gaie en découvrant son taf, ça m'étonne que t'aies jamais passé de tête dans son atelier auparavant.

–Ouais… j’admets.

Mais bon, il y a bien travailler, et il y a bien travailler pour moi. Suffit pas de débarquer et de lui proposer un deal, je sais pas quelles sont ses limites morales, ou même, dans le cas où elles seraient souples, si elle n’a pas un arrangement ailleurs. Mais c’est sûr que ce que j’ai vu vaut le coup de s’y pencher, et m’amène à me dire – pas pour la première fois – qu’il faut que j’arrête de sous-estimer les humains. Est-ce que c’est ça qui m’a fait l’écarter en tant qu’option ? Ça a joué, pourtant les âmes humaines ont été les premières à me fasciner jusqu’à la chair de poule. Est-ce qu’une partie de moi a envie de dépasser la collaboration avec les humains comme si ça pourrait me faire quitter la cour des petits ? Je ne sais pas si ça serait le cas, encore moins si ça serait justifié. Bref, c’est une réflexion pour quelques centimètres de joint plus tard.

Je le corrige au sujet de Lino, et me tourne vers lui quand je sens son regard sur moi, qui je le constate est surpris. Je hausse les sourcils.

–Tu savais pas ? Il se battait pour une organisation de combats de créatures que je tenais bien avant de débarquer ici. Je ne cite pas Morgane, pas pour m’accaparer tout le crédit de la Lice, mais pour ne pas avoir à entrer dans les détails. C’était il y a un bail. Je l’ai connu tout p’tit.

Je ne pense pas trahir Lino en révélant des choses de son passé, même au vu de son animosité réciproque envers Angelos. Je ne crois pas que ça soit un secret. Et si c’est le cas je dirais que l’éventer un minimum vaut le coup, rien qu’histoire de gratter à l’humain un minimum de respect envers son aîné, déjà rien que pour son ancienneté, pour le temps qui justifie ma confiance envers lui, et pour un parcours badass qui vaut bien ça, du respect. Je ne sais pas si c’est très efficace, en tout cas ça n’est pas ce qu’indique le regard lourd de sens qu’il me retourne lorsque je lui suggère d’aller lui-même parler à Lino. Je lève les yeux au ciel : et l’amour du challenge ? Il consent finalement à se rapprocher, initiative que je salue en tirant une nouvelle longue bouffée à mon joint.

Je le regarde s’accroupir, et observer le revolver posé sur la table. Bizarrement, je ne peux pas m’empêcher de rapprocher ce regard de celui d’un daron qui détaille le hamster dans la cage d’une animalerie que son con de gamin lui supplie d’acheter, à essayer de déterminer à quel point ça va lui faire chier pour les prochains mois, et de trouver la mignonnité qui l’encouragera à vivre cette épreuve. Surprise pas la spécificité de ma propre réflexion, je jette un coup d’œil à mon joint, presque fini : ah, logique.

En tout cas, Angelos ne trouve aucun charme au hamster. Il remonte vers moi un regard vide, et hausse les épaules. Presque un peu déçue et cherchant une manière de le faire remarquer, je ne m’attends pas à la main qu’il tend vers moi, et retiens ma respiration en le dévisageant, gardant la fumée de la dernière taffe. Il récupère mon joint d’entre mes lèvres, pendant une surprenante seconde je me demande si il va fumer dessus. Mais non, beaucoup plus cohérent, il l’écrase dans le cendrier pour l’éteindre. Une pointe de contrariété me fait grimacer : y’avait encore une ou deux taffes là-dessus, ou peut-être pas, mais eh, il est bien chill lui. Je souffle la fumée.

–Merci ? avec un sourcil levé, d’un ton qui illustre plutôt le contraire-même de la gratitude.

Presque tentée d’aussitôt rouler à nouveau par pure provocation, je décide de ne pas me laisser aller aux enfantillages et m’enfonce dans le canapé avec un soupir.

–Qu'est-ce que tu veux que je fasse avec ça? J'ai jamais appris à viser, je suis pas très bon aux fléchettes.

–Ça tombe bien, c’est plus facile que les fléchettes.

En tout cas c’est bien différent. Et il fait bien de dire “appris”, parce que oui ça s’apprend. Je suis juste une tireuse à la hauteur de mes années d’entraînement, à savoir, pas mal, mais je ne peux certainement pas prétendre au moindre talent. Je le regarde prendre et manipuler le revolver, me demande une seconde ce qu’il y aurait à faire si un coup partait soudainement. Fait chier si la police débarque ici. Heureusement il est assez précautionneux pour que rien ne se passe.

–Est-ce que tu suggères habilement que mes bras sont pas suffisants? Il me semblait que c'était pour ça que tu m'avais recruté, je suis presque vexé.

Je hausse les épaules.

–Je t’ai recruté pour ton grain, ton crâne épais, ta manifeste chance outrancière et tes bras. Mais ça c’était surtout pour moi.

Je lui adresse un sourire goguenard, laissant plâner le doute de l’humour ou du sérieux de cette dernière réflexion, et gardant le mystère de regret que j’ai effectivement eu en constatant qu’en réalité Angelos passait sa vie plus couvert qu’en tank top. Personne a besoin de savoir.

Bien détendue par le joint, je pousse un long soupir, puis hausse les épaules.

–Mais oui, bien sûr que je suggère que tes bras ne sont pas suffisants. Tu fais bien ce que tu veux, j’ajoute avant qu’il essaie de me contredire, t’as prouvé ta valeur et tout et tout, mais oui, comme on l’a constaté tes bras ne sont pas pare-balle et je parie que le reste de ton corps non plus.

J’agite une main en l’air l’air d’écarter le sujet parce qu’après tout, on en a déjà parlé et c’est son problème, et même si techniquement ses problèmes sont mes problèmes maintenant qu’il bosse pour moi j’ai décidé de le laisser être têtu à ce sujet. Grand bien lui fasse. Je m’avachis un peu plus dans le canapé, ramenant mes pieds dessus, pour poser l’arrière de ma tête sur le dossier.

–Peut-être que quelque chose de plus frontal me conviendrait mieux. Les armes à feu, c'est lâche.

Lâche ? Je rabaisse le regard vers lui, constate qu’il a le sien accroché au mien, un air de défi dans les prunelles. Il sait très bien ce qu’il a dit. Ça ne devrait rien me faire, je sais parfaitement qu’être armé pour quelqu’un comme moi, comme nous, ça n’est pas lâche, c’est juste du bon sens. Je le sais suffisamment pour que ce genre de réflexion, d’habitude – parce qu’elles sont une habitude, ou l’ont été – me passent totalement au-dessus, me fassent même marrer parce que souvent les gens derrière finissent à la morgue avant de mourir de vieillesse. Pourtant là ça me pince, et ça me pince encore plus de réaliser que ça me pince. En fait plus j’y pense, plus ça m’emmerde. Est-ce que les effets du joint subissent le même sort que ceux des heures de Call Of qui se sont volatilisés au moment où il est entré dans la pièce ? Je ne lui réponds pas, me disant en surface que c’est parce qu’il n’y a rien à dire de mieux que le laisser dans l’erreur, sachant intérieurement que je ne veux pas risquer de laisser voir que je cherche à me défendre. Je tâche de me concentrer sur ses paroles.

–Mais j'ai pu voir que l'orpheline en fait pour tous les goûts. Peut-être que je me laisserais tenter par autre chose, si on décide d'y retourner. Tout ça dépendra de Lino et de sa verve. Quoique je l'ai rarement vu en user avec les gonzesses. Tu penses qu'il parviendra à satisfaire tes exigences?

Pour le coup ça n’est pas à moi de parler au nom de Lino en explicitant ses préférences, même s’il ne s’en cache pas nécessairement, mais du coup je me contente de répondre qu’il ”sait très bien utiliser sa verve dans les situations qui le demandent”, ce qui est vrai. Mais Angelos cite Sibyl, et je ne peux pas empêcher une réaction viscérale de déformer mon expression en une grimace irritée. Ça aurait pu être lié au bête rapprochement du prénom et du boulot de la forgeronne et de sa sexualité, mais non, c’est entièrement lié à l’humaine qu’il nous a ramenée. Tout de suite, j’ai envie d’écarter sa proposition : c’est pas en allant se taper quelqu’un pour aller fricoter dans ses rêves qu’on base un arrangement. Sauf qu’en formulant cette pensée, je me dis que… si, c’est même pour ça que Sibyl est là, bien que je ne la connaisse ni d’Ève ni d’Adam, avec pour seul référent Angelos, ce qui aurait pas dû suffire vu son arrivée récente. Mais c’est exactement ce que j’attends d’elle et de son don même si je ne lui fais pas confiance et que franchement, je l’apprécie pas particulièrement. Je ramène mes jambes en tailleur.

–Fais ce que tu veux. Mais qu’elle entame pas de négoce si elle va la voir, c’est pas son boulot. Si elle a moyen de me récupérer des informations intéressantes c’est cool, sinon ça s’arrête là.

Je me penche pour prendre ma vapoteuse sur la table. Au passage je caresse du bout du doigt le revolver toujours posé là.

–Un truc plus frontal… T’as toujours le fléau que t’as ramené avec le reste, je fais sans grand sérieux en désignant de la tête le sac à dos et le reste des armes étalées autour. Qui se bat encore avec ce genre de chose, sérieux ? Mais ça reste le même problème que tes bras, si tu finis dans cette position…

Je dirige deux doigts-revolver dans sa direction, ferme un œil comme pour le viser.

–T’es mort. Je repose ma main, et tire sur ma vapoteuse. C’est peut-être lâche mais perso je préfère parvenir à mes fins. Idéalement en vie.

Je tends le bras pour récupérer son verre, espérant y trouver un fond d’eau, grimace en constatant que ça n’est pas le cas. Je me lève pour aller le remplir et étancher ma propre soif.

–Je serais d’humeur, je te proposerais un paris. Mon revolver contre tes bras.

Les mots sont sortis pour la blague, mais la réflexion qui suit, me laissant entrevoir une possibilité de le pousser facilement à s’armer, est plus construite. Je la dis à voix haute :

–Si je peux te tirer dessus – je le fais pas bien évidemment – tu prends des cours de tir et tu portes un pistolet à partir de maintenant. Si tu réussis à m’en empêcher, j’apprends à me battre. Je jette un regard par-dessus mon épaule. Ça serait très humiliant, je précise bien qu’il n’y en ait probablement pas besoin.

J’entre dans la cuisine, remplis mon verre, et reviens le regard posé sur lui. Je m’appuie contre le canapé en posant une fesse contre l’arrière du dossier.

–Je suis peut-être d’humeur, finalement, je glisse en buvant une gorgée d’eau et en l’interrogeant d’un regard insistant.

sherlock || www.



_________________
all my friends are heathens
Contenu sponsorisé
Dévoiler le secret
Revenir en haut Aller en bas
Re: LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos
LET ME SIT ALONE WITH THE KEROSENE – Angelos
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1
Sujets similaires
-
» Angelos Collins - I'd die for you on my terms
» True as Mary Magdalene - Angelos Collins
» Angelos Collins - I pray but the world burns

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
The Occult Burrow :: Eagle Lake :: Périphérie de la ville-